3 novembre 2022

Le parrainage de proximité : éclairage sur une forme de parrainage encore trop méconnue et réalisable tout près de chez vous !

Quand j’interroge les gens que je rencontre sur le parrainage, ils s’imaginent souvent aider un enfant d'un pays pauvre, pour changer ses conditions de vie et correspondre avec lui. Mais il existe une autre forme de parrainage qui privilégie le temps partagé : le parrainage de proximité. Tous les parrainages ont leurs vertus pour l’enfant. Et pas seulement pour l’enfant…

Le parrainage de proximité : éclairage sur une forme de parrainage encore trop méconnue et réalisable tout près de chez vous !

03 Nov 2022

Quand j’interroge les gens que je rencontre sur le parrainage, ils s’imaginent souvent aider un enfant d'un pays pauvre, pour changer ses conditions de vie et correspondre avec lui. Mais il existe une autre forme de parrainage qui privilégie le temps partagé : le parrainage de proximité. Tous les parrainages ont leurs vertus pour l’enfant. Et pas seulement pour l’enfant…

Tisser un lien social dans la durée 

Le parrainage de proximité peut se définir ainsi : donner de son temps et une attention complémentaire à celle dont l’enfant, le jeune, bénéficie habituellement pour construire une relation privilégiée avec lui. Les parrains et marraines partagent avec leur filleul-e des activités culturelles, manuelles, sportives, des jeux, des repas, du soutien dans leur scolarité, des conversations, le temps d’un après midi, d’une journée, d’un weekend, de vacances… Cette relation privilégiée se construit sur un temps suffisamment long pour créer la confiance et la complicité nécessaires à l’épanouissement de chacun. Chaque parrain, marraine adapte son engagement selon ses disponibilités et ses centres d’intérêt. La relation est basée sur la confiance et repose sur des valeurs d’échange, de réciprocité et d’enrichissement mutuel. Il s’agit d’un acte bénévole, volontaire et citoyen.

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Parrains par Mille

Clotide Penet

Y-a-t-il un profil type ?

Coté filleul-e : les jeunes parrainés ont entre 3 et 25 ans. Ils peuvent vivre avec leur famille ou en être séparés (éloignement géographique, placement en foyer, logement en propre). Toutes les familles, fragilisées, précaires ou isolées, peuvent faire appel à un parrain ou une marraine de proximité pour les soutenir dans leur rôle éducatif, apporter une ouverture sociale à leur enfant. Certaines familles ou parents solos qui font parrainer leur enfant, conseillent d’autres parents du bienfait du parrainage. Les éducateurs et travailleurs sociaux encouragent certains parents à faire parrainer leur enfant. Ils sont aussi à l’origine de demandes pour des enfants placés, des jeunes adultes ou des mineur·es non accompagné·es. Selon les chiffres fournis par l’association nationale Parrains Par Mille, 55% des filleul-es vivent en famille, 40% sont confiés à l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance) et 5% vivent en autonomie.

L’avis de l’enfant ou du jeune est toujours sollicité ainsi que l’accord de ses parents. L’association, le et la travailleur·se social.e, s’enquiert toujours du désir et de l’adhésion de l’enfant. La volonté de partager du temps ensemble est une règle de base du parrainage de proximité.

Coté parrain et marraine, tout le monde peut devenir bénévole : célibataire ou en couple, avec ou sans enfant, actif ou retraité, tout citoyen·ne qui a envie de s’investir et partager avec un enfant, un adolescent ou un jeune, de quelques heures à quelques jours par mois. Il n’y a pas de fréquence imposée pour se voir, seul un engagement sur 1 an minimum est demandé. Toujours selon les chiffres de l’association, 62% des parrains/marraines ont entre 26 et 45 ans, 30% ont entre 46 et 65 ans, seulement 10% sont retraités.

Tout le monde y trouve son compte ! 

S’ouvrir à un nouveau milieu social et/ou culturel, découvrir d’autres modes de vie, d’autres cadres de vie, s’adonner à des activités et des loisirs qu’ils n’ont pas l’opportunité de réaliser, parler de tout, de rien, se confier, sortir d’un isolement familial et social parfois, voilà autant de bénéfices pour le/la filleul-e. Pour les adolescent.es et jeunes adultes, les aider dans leur orientation scolaire et leur insertion professionnelle. Tout simplement, leur accorder de l’attention.

A l’origine, un besoin, une envie d’être utile, d’engagement bénévole, le parrainage ou marrainage devient une évidence, les rencontres se font naturellement. Le lien social devient attachement et la durée d’engagement initiale (1 an) est très vite révolue. Pour information, chez Parrains par Mille, la durée moyenne d’un parrainage ou marrainage est de 4 ans et demi.

L’objectif de la relation est avant tout le bien-être des filleul-es et l’épanouissement de chacun-e dans la relation. Offrir une nouvelle figure, un nouveau repère « adulte / famille » dans la vie de l’enfant, du jeune ou de la jeune contribue à sa construction, l’aide à grandir et à entrevoir d’autres horizons.

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Parrains par Mille

Clotide Penet

Concrètement, comment parrainer un enfant sur Nantes ? 

Sur Nantes, l’association Parrains Par Mille met en relation des enfants, des jeunes et leur famille avec les parrains et marraines. Actuellement, c’est la seule association à faire du parrainage de proximité pour les enfants de 3 à 25 ans.

Dans un premier temps, un rendez-vous avec l’association permet de déterminer les motivations et les attentes du parrain, de la marraine. Ensuite, une rencontre avec un-e psychologue de l’association permet d’évaluer le profil et l’engagement du parrain ou de la marraine. Enfin, si tous les signaux sont au vert pour les deux parties, une proposition de rencontre est faite avec un enfant qui correspond au profil du parrain, de la marraine et qui habite à proximité. Une formation en ligne (plusieurs modules : mises en situation, retour sur les questions fréquemment posées) accompagne le parrain, la marraine, dans ses premiers pas.

Ensuite, le parrain ou la marraine s’organise en direct avec la famille, le foyer ou le jeune adulte pour convenir des moments pour se voir. L’association accompagne les parrains et marraines au fil de leur parrainage, marrainage, pour répondre à leurs questions, les conseiller. Des rencontres sont régulièrement proposées aux parrains et marraines, s’ils le souhaitent, pour échanger sur leurs expériences ou sur des thématiques spécifiques.

Parrains Par Mille fête cette année ses 15 ans d’existence et gère 150 parrainages et marrainages.

VIDÉO COMMENT DEVENIR BÉNÉVOLE PARRAINS PAR MILLE :

https://youtu.be/qcJPaqgwe64

Pour contacter Parrains par Mille 

30 rue de Coulmiers – 44000 Nantes

Tel : 09 53 13 01 54

Email : 44@ppm-asso.org

Site : https://ppm-asso.org/

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Lou Lefèvre, « moi collégienne, je partageais du savoir avec des adultes »

Citoyenne éveillée et empathique, j'aime découvrir, apprendre et m'étonner. Société, culture, divertissement et actualité : autant de sujets qui attisent ma curiosité et me donnent envie de partager !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017