9 octobre 2025

Kiwi Vandale : une release party à l’image d’un groupe « qui te veut du bien »

Ce vendredi 10 octobre, le Quai des Chaps accueille la release party du groupe nantais Kiwi Vandale. Entre engagement, bienveillance et mélange des arts, ce collectif rock partage sa musique comme une aventure humaine.

Kiwi Vandale : une release party à l’image d’un groupe « qui te veut du bien »

09 Oct 2025

Ce vendredi 10 octobre, le Quai des Chaps accueille la release party du groupe nantais Kiwi Vandale. Entre engagement, bienveillance et mélange des arts, ce collectif rock partage sa musique comme une aventure humaine.

Le Quai des Chaps est un lieu d’accueil et d’ouverture, parfait pour cette release party*, avec beaucoup d’artistes et d’univers. On retrouve ça chez Kiwi Vandale, on ne veut pas juste se cantonner à la musique”, nous explique Val, batteur du groupe. Basé surtout autour du monde du cirque, c’est la diversité de l’endroit qui a plu au groupe. Pour Greg, guitariste et programmation MAO, cette envie d’aller plus loin dans le sens de l’engagement démontre l’importance d’un regard pluridisciplinaire : “On trouve ça intéressant de jouer dans un lieu qui ne fait pas que des concerts. Tout le monde se mélange avec ses pratiques, c’est une manière aussi de décloisonner les barrières dans l’art.

* “Fête de sortie” en français, c’est un concert durant lequel un artiste présente les musiques de son nouvel album ou de son nouvel EP pour la première fois à son public. 

Kiwi Vandale : Greg (guitare), Madd Matt (chant), Val (batterie). 08/10/25 ©JosuéTexier

Une programmation ouverte et engagée

Au niveau du programme de la soirée, on retrouvera en première partie la rappeuse nantaise “Tinaa” et en fin de soirée “DJ Ghi”. Cette pluralité des genres et des profils montre cet engagement qu’incarne Kiwi Vandale. Madd Matt, chanteur, évoque les valeurs partagées avec les artistes invité·es : “Avec Tinaa, c’est une histoire longue, elle a un engagement qui est vraiment évident et on se rejoint au fond.” Val ajoute : “Elle est accompagnée de Rachel et c’était aussi important de ne pas avoir un plateau uniquement masculin. On est trois hommes, on ne peut pas le changer, mais si on peut avoir autour de nous cette représentation, la plus mixte et avec des styles différents, let’s go quoi.

Le groupe voit alors cette release party comme une manière de fêter un aboutissement, une fin de saison. Nos musiciens seront épaulés par l’association musicale “Les Gens qui chantent” basée à Saint-Herblain. Cela représente beaucoup de préparations et de responsabilités pour les kiwis, ayant hâte d’offrir au public un spectacle à la hauteur du message bienveillant qu’ils portent.

Ensemble avant tout

Se décrivant eux-mêmes comme un groupe de rock vitaminé “qui te veut du bien”, l’aspect humain est au centre du lien qu’entretient le trio nantais. Greg se rappelle des débuts du groupe : “l’idée c’était vraiment de monter à la base un projet où l’on se sent bien. D’où justement le principe de vouloir faire du bien aux gens. Et pour faire du bien aux gens, quelque chose d’uni avec le public, il fallait déjà qu’on se sente bien ensemble.” Madd Matt ajoute : “Nos personnalités sont comme ça, on s’est trouvé humainement, on est sur la même longueur d’onde en termes d’empathie, de conscience de l’autre, de bienveillance. C’est un noyau solide qui transmet des valeurs par la musique.

Affiche de la release party ©KiwiVandale

Un premier EP comme manifeste

L’EP* éponyme est sorti le 3 octobre dernier, l’occasion donc d’y revenir. Le groupe, qui s’est fait connaître par sa générosité scénique, a retranscrit l’énergie du live dans son premier 4 titres. Niveau studio, le trio a choisi le “Batiskaf” et l’ingénieur du son Lionel Rigaudy. Val explique cette décision qui regagne certaines valeurs : “la franchise, l’accompagnement, la pertinence et l’écoute qu’a pu avoir Lionel nous a paru évidente. Il nous a donné une vraie méthode de travail, on continue encore à travailler avec lui.

*Ensemble de quatre à six morceaux de musique formant un tout.

Kiwi Vandale souhaite poursuivre son évolution en étant toujours bien accompagné. Le titre “Feu” et son clip illustre cette envie de pousser l’exigence des morceaux au maximum, de construire une direction artistique, des scénographies vivantes et toujours dans l’intérêt d’en ressortir grandi.

“On prend la place du relai et pas du héros. Le plus important est là.”

Val exprime dans “Feu” une lutte tant intérieure que collective : “On vit dans un monde où beaucoup de personnes sont victimes d’inégalités (les personnes racisées, les femmes, les queers, LGBT) dont on ne fait pas partie. On est trois hommes blancs cisgenres, on ne subit pas ces injustices. Par contre, autour de nous, on le voit, on le ressent, de près ou de loin. À notre niveau et par la musique, on rejoint ce message de liberté et de libération. C’est une lutte contre la violence et pour l’ouverture d’esprit par le dialogue.” Greg insiste sur un point : “Il faut péter toutes ces frontières pour que tout soit normal, parce que tout est normal et chacun a sa place.” Madd Matt résume : “on prend la place du relai et pas du héros. Le plus important est là.

Nantes, terre d’inspiration

Nantes, par sa diversité artistique, joue également un rôle prépondérant dans la manière dont le groupe se positionne. Madd Matt décrit cette ville comme : “Un lieu inspirant où il y a de la place pour jouer, avec énormément de groupes, d’influences et des soirées mixtes en termes de programmation.” C’est là que le groupe se sent le mieux et a décidé de tisser une relation hybride et réciproque. Greg va même plus loin en évoquant la justesse d’un héritage musical : “Il y a énormément de projets et surtout ce sont des projets très qualitatifs. Pour nous, ça reste un honneur de faire partie un peu de ce paysage. C’est hyper motivant, on prend des claques et ça donne encore plus envie de continuer.

Des envies de grosses scènes et de concerts ruraux

Pour l’avenir, rien de validé… D’abord, le groupe veut se faire une place bien ancrée à Nantes et montre l’envie d’exporter le projet. Val se projette : “Le but l’an prochain, c’est de continuer à faire les plus grosses scènes, notre projet est taillé pour toucher un maximum de monde. Il y a des lieux où on aimerait jouer : les Nefs, le Ferrailleur, Stéréolux, etc.” Greg conclut sur les envies d’ailleurs : “L’idée c’est d’aller aussi porter la culture en milieu rural, donner un accès autre part que dans les grandes villes.” Des projets qui rejoignent la sensibilité environnementale de Kiwi Vandale. Projets qui, selon le trio nantais, se voudront toujours plus en accord avec ses valeurs de mixité et d’inclusion.

Infos utiles :

  • Release Party Kiwi Vandale par “Les Gens qui chantent”
  • Vendredi 10 octobre 2025 à partir de 19h
  • Quai des Chaps – 378 route de Sainte-Luce, 44300 Nantes
  • Tarif normal : 20 € / Tarif solidaire : 10 €

Josué grandit entre La Roche-sur-Yon et Rennes. Amateur d’arts, il se reconnaît surtout dans la musique et la littérature. Diplômé d’une licence en information et communication, il s’engage pendant ses études dans le journalisme, écrivant pour divers médias bretons. Aujourd’hui impliqué au sein de Fragil, il explore avec un regard neuf les récits sociaux et culturels de Nantes. Car, s'il n’y a pas de hasard, notre journaliste se tient prêt à ne manquer aucun rendez‑vous.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017