11 octobre 2022

Jeudi 13 octobre au Pannonica, «World is a blues» vous emmène dans la « jungle » de Calais.

World is a blues, c’est la dernière œuvre musicale de Kristoff K.Roll . C’est un récit électroacoustique qui met en scène des voix de migrant·es recueillies dans des camps de réfugié·es à Calais, Saint-Nazaire, Ivry-sur-Seine. Et pour amener du rêve et de la poésie dans le parcours de souffrance de ces invisibles, ils ont fait appel à Jean-Michel Espitallier.

Jeudi 13 octobre au Pannonica, «World is a blues» vous emmène dans la « jungle » de Calais.

11 Oct 2022

World is a blues, c’est la dernière œuvre musicale de Kristoff K.Roll . C’est un récit électroacoustique qui met en scène des voix de migrant·es recueillies dans des camps de réfugié·es à Calais, Saint-Nazaire, Ivry-sur-Seine. Et pour amener du rêve et de la poésie dans le parcours de souffrance de ces invisibles, ils ont fait appel à Jean-Michel Espitallier.

Si vous allez voir «World is a blues» au Pannonica, ne vous attendez pas à un concert de blues comme les autres. Il s’agit d’un univers bien particulier, celui de Carole Rieussec et J-Kristoff Camps, deux musicien·nes qui expérimentent depuis 30 ans le mélange des sons, des bruits, des paroles.

Leur démarche artistique se veut onirique. Leur style est singulier. Leurs performances sont improvisées. Et c’est ce qui fait leur originalité.

  «On se sert d’un micro comme d’une guitare» explique Carole Rieussec. «Et à partir de ces paysage sonores, on crée une forme qui est notre marque de fabrique».

    «World is a blues» est né de rencontres avec des réfugié·es de toute nationalité notamment dans la « jungle » de Calais. Le récit de leur périple était tellement poignant que les deux artistes ont cherché à les faire rentrer dans leur théâtre sonore. Et pour écrire les textes, il et elle ont choisi de s’associer à un auteur qui aime jouer avec les mots, Jean-Michel Espitallier.

  «Les témoignages de ces migrants ressemblaient à la vie des esclaves dans les plantations» indique Carole Rieussec. «On a tout de suite pensé au blues pour mettre ces mille voix en musique».

Le spectacle est à découvrir au Pannonica à partir de 19h30. L’entrée est gratuite. Bref ça ne coûte rien d’aller y tendre une oreille curieuse.

Aux Géopolitiques de Nantes, la guerre de l’information en Ukraine

Rencontre à Éauze : L’importance du collectif à l’opéra

Quand on a été journaliste pendant plus de 30 ans à France 3, que l'on s'est enrichi de belles rencontres et de découvertes, on a envie de continuer à partager sa curiosité et son ouverture d'esprit avec d'autres. En travaillant bénévolement à Fragil, on peut continuer à se cultiver en toute liberté. Ca donne du sens à un retraité devenu journaliste honoraire.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017