Café coopératif féministe intersectionnel, Les Impertinant•es est une exception nantaise. Bien qu’il existe d’autres lieux qui défendent ces mêmes valeurs, il est le seul lieu dont c’est la raison d’être. Leur credo : réserver leur scène et leur programmation à toutes les minorités. « Notre lieu leur est dédié. Parce que nous considérons que les autres prennent déjà beaucoup de place partout ailleurs », explique Sab Malcuit, bénévole.

Sab Malcuit et Nymphéa Boureau font partie de l’équipe qui fait vivre les Impertinant•es. Le mardi 14 octobre 2025. Photo : Valentina Lugo
Ainsi, la quasi totalité de leurs fournisseur•es, le choix des invité•es, les livres proposés, l’équipe bénévole… Rien, sans exception, n’échappe au tri rigoureux qu’exigent leurs valeurs intersectionnelles et féministes. Cependant, tout le monde est invité en tant que spectateurice. « Nous sommes aussi un lieu coopératif dans le sens où nous sommes une Société coopérative d’intérêt collectif. Chez nous, quand un•e sociétaire vote, une voix égale une voix, peu importe le montant de leur participation. Il n’existe pas de lieux comme le nôtre à Nantes », raconte Nymphéa Boureau, l’une des sept cofondatrices.
« On répond à une réelle demande » : un premier bilan positif
Bientôt un an après l’ouverture, la cofondatrice dresse un bilan humain « exceptionnel. Que ce soit au niveau du nombre d’artistes qui sont venus, le nombre de bénévoles, la médiatisation… En un an, on a réussi à se faire connaître. On est même devenu un lieu ressource pour les personnes qui veulent organiser des événements queer féministes. »
Mais derrière cette réussite se cache un parcours du combattant, se souvient Nymphéa Boureau. « On ne rentre pas dans les cases. Une association transformée en coopérative, féministe qui plus est, c’est pas encore assez répandu, pas assez dans les codes. Donc on a dû se battre avec toutes les instances, comme le Tribunal de Commerce, pour réussir à trouver un local et ouvrir notre café. »

L’équipe des Impertinant•es en pleine réunion, le mardi 14 octobre 2025. Photo : Valentina Lugo
Si leur concept fonctionne, c’est aussi parce que l’équipe répond à « une réelle demande », explique-t-elle. Avant de se lancer, les cofondatrices ont lancé un questionnaire, auquel plus de cent personnes ont répondu. Et aujourd’hui, plus de trois cent demandes de programmation sont en attente. « Comme quoi, cela prouve qu’il existe énormément de minorités à mettre en avant. Que ce soient des conférencier•es, des humoristes, des artistes, des exposant•es, des auteur•ices… Il y a de quoi faire ! » Et pourtant, selon un rapport du Centre national de la musique, dans les festivals, la place des leads féminins est de 29 % en 2023, et de 25% dans les spectacles.
Paillettes, tatouage, bingo : les événements à venir
Pour souffler leur première bougie, l’équipe des Impertinant•es donne rendez-vous au public le samedi 18 octobre. Deux tatoueur•ses proposeront des flashs (Ndlr : des modèles déjà disponibles) de 14 heures à 19 heures : Chantal Frontale et Luje. Une surprise est prévue aux alentours de 19 heures, avant de donner place au dj set années 2000 d’ Emilycious et de l’Étalon disco. Un stand paillettes et maquillage sera à disposition et l’intérieur sera décoré d’une exposition photo retraçant la première année du lieu. Les réservations s’effectuent sur place, l’entrée est libre.
Dans le cadre d’Octobre rose, une soirée bingo est organisée le 30 octobre, à 19 heures. « Les gagnant•es pourront choisir leur lot. Il y aura des tatouages à gagner et des entrées pour des expositions. Tous les bénéfices seront reversés à l’association de lutte contre le cancer du sein Ma parenthèse », détaille Sab Malcuit.
Le café organise également une boom le 31 octobre, une soirée pour le Nouvel an, et participera au festival Barbars du 27 au 29 novembre. Pour Sab Malcuit et Nymphéa Boureau, les dates importantes à retenir sont : la Journée du souvenir trans le 20 novembre, la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes le 25 novembre, la Journée internationale pour mettre fin à la violence envers les travailleur•ses du sexe le 17 décembre, et la Journée de lutte contre le sida le 2 décembre.
L’événement que Nymphéa rêve de réaliser ? Un festival de trois jours en dehors de Nantes pour « toucher un nouveau public ». Elle assure qu’un jour, ce projet se présentera.