15 juillet 2016

Hellfest 2016 : coups de cœur x 3

Le Hellfest qui a élu domicile à Clisson depuis maintenant onze ans avait lieu les 17, 18 et 19 juin dernier. Sélection de trois coups de cœur.

Hellfest 2016 : coups de cœur x 3

15 Juil 2016

Le Hellfest qui a élu domicile à Clisson depuis maintenant onze ans avait lieu les 17, 18 et 19 juin dernier. Sélection de trois coups de cœur.

Chaque année le festival de l’Enfer a pour coutume de battre son propre record d’affluence. Selon Ben Barbaud, son directeur depuis la création, le festival de musiques extrêmes à subi cette année une hausse de fréquentation de 7%. Avec pas moins de 180 000 festivaliers sur les trois jours, l’édition 2016 confirme cette envolée. Et c’est sans compter les 3 500 bénévoles présents auxquels il faut ajouter les techniciens, l’équipe d’organisation, la sécurité, les médias et quelques 160 groupes. Avec une affiche aussi riche que diversifiée, il a bien fallu faire des choix.

Voici mes trois coups de cœurs parce que oui, j’y crois encore.

Vendredi : The Offspring

The Offspring est un groupe de punk-rock américain formé en 1984 à Garden Grove en Californie. Le quatuor aux neuf albums studio répartis entre 1989 et 2012 était également dans le département l’été dernier lors de leur venue au festival Couvre-Feu à Corsept. Munis de leur ganache de père de famille et de la même coupe de cheveux qu’à leurs débuts, les musiciens ont déballé un set tout droit sorti des années 1990. Nostalgie oblige, j’étais tout fou à l’écoute des tubes tel que The Kids Aren’t Alright, Self Esteem et autres Pretty Fly (For a White Guy) pour ne citer que ces trois-là. Quoi de mieux que The Offspring pour clôturer cette première soirée de festival ? Vraiment, je ne vois pas.

Samedi : UK Subs

UK Subs est l’un des rares groupes de punk britannique des années 70 à encore exister aujourd’hui. Malgré quelques changements de line-up fréquents, c’est le même quatuor qui officie depuis 2005. On y a tout de même vu passer des musiciens maintenant membres de Rancid, The Exploited et Ministry. Tout de même. Warzone, 16h45, des punks arrivent sur scène et c’est écrit sur leur visage, ils sont Anglais. Avec une énergie incroyable, le groupe nous fait part de son set simple et efficace avec le très célèbre couplet / refrain / couplet / refrain. Sur certains titres, si l’on ferme les yeux, on croit rêver et entendre les Ramones. Mais non, c’est UK Subs et ça envoie du bois !

Dimanche : Kadavar

Kadavar fait partie des groupes dont le nom m’était totalement inconnu avant ce week-end de juin. Par simple curiosité et par soif de découverte, j’ai assisté à leur live sur la scène Valley à 17h40 tapantes. Le trio allemand nous propose une musique quelque part entre le grunge et le rock psyché. D’ailleurs, la typographie choisie pour le logo du groupe résonne cruellement avec les années 60 et c’est encore plus parlant sur le grand drap noir en guise de fond de scène. Kadavar se présente sous forme de trio, le format rock par excellence, auquel s’ajoutent les riffs lourds et les cheveux longs. A découvrir et redécouvrir.

A lire également : l’article d’annonce du Hellfest 2016 et les meilleurs moments de l’édition 2016 par Mathilde Colas.

Du son et encore du son. Programmateur musical et membre du bureau de Prun', Kévin est passionné de musique indé mais pas que, tant sur disque qu'en live. En plus d'être actif au sein du réseau de l’éducation populaire.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017