18 février 2019

Gringe à Nantes: atterrissage réussi pour l’Enfant Lune

Gringe nous embarque à bord de son vaisseau : Enfant Lune, son premier album solo. Nantes faisait partie de ses premières dates de tournée, retour sur cette soirée du 9 Février à Stéréolux.

Gringe à Nantes: atterrissage réussi pour l’Enfant Lune

18 Fév 2019

Gringe nous embarque à bord de son vaisseau : Enfant Lune, son premier album solo. Nantes faisait partie de ses premières dates de tournée, retour sur cette soirée du 9 Février à Stéréolux.

Tandis que la salle maxi de Stéréolux se remplit petit à petit, les premiers artistes de la soirée débarquent sur scène. Le collectif nantais Disquette Software salut le public avec une belle volonté de “foutre le bordel”, que la soirée commence !

Les jeunes nantais débordent d’énergie, c‘est peu de le dire, pour nous faire entrer dans leur univers très personnel. Entre rap minimaliste et électro pop, le collectif se compose de Marge, Mauvv 2.1, Disq Jogging, Owen et Vocodiva fraîchement débarqués sur la scène nantaise.

Disquette Software

Bienvenue à Nantes

Après avoir chauffé la salle Maxi de Stéréolux, le collectif Disquaire Software laisse place à l’artiste de la soirée, j’ai nommé Guillaume Tranchant alias Gringe.

Après presque dix ans de carrière en tant que moitié des Casseurs Flowteurs, Gringe a sorti son premier album solo en novembre dernier. L’ « Enfant lune” est né, il est ce soir sur scène. Avec ce premier album presque éponyme, l’artiste dévoile des morceaux plus intimes, empreints de sincérité et de mots justes.

Gringe

À peine l’artiste entré sur scène l’ambiance monte d’un cran, les nantais semblent déjà conquis. Gringe nous présente son acolyte pour cette tournée: DJ Pone, compositeur et DJ ayant notamment appartenu au groupe Birdy Nam Nam.

Les deux artistes se partagent la scène, très complices du début à la fin de la soirée.  Les titres s’enchaînent sans que le public ne s’essouffle. Parmi les succès d’ Enfant Lune, le titre “Qui dit mieux” est rapidement interprété par Gringe, initialement accompagné par Vald, Suikon Blaz AD et son acolyte de toujours Orelsan. Idem pour “Déchirés” où Gringe chante par dessus la voix original d’ Orelsan. L’énergie de cette soirée se concentre plus sur les titres solos.

190209 Gringe - fb-photographe

Gringe et DJ Pone

Des titres plus intimes

Si l’artiste sait jouer de son énergie avec le plus public, il s’exerce aujourd’hui à se livrer plus intimement. Après avoir fait bouger le salle avec “On danse pas”, il choisit d’introduire ses titres plus confidentiels en prévenant son public avec humour “c ‘est le temps des chansons sensibles” nous confie-t-il.

Une sensibilité largement bien accueillie par le public nantais. L’artiste ne fait pas salle comble ce soir mais beaucoup connaissent les paroles sur le bout des doigts. L’ambiance s’amplifie au fil de la soirée.

Gringe

Toujours accompagné par DJ Pone, les titres de Gringe se transforment et s’orientent vers l’électro. Un style assumé, notamment pour les titres les plus profonds et introspectifs. Gringe ouvre son coeur et son âme à son public, qui en redemande. On retient notamment l’interprétation des titres “Jusqu’où elle m’aime” et “Paradis Noir”, morceau composé avec DJ Pone. Gringe termine son show avec quelques tubes des Casseurs Flowteurs, dont le fameux “A l’heure où je me couche”.

Pour  Enfant Lune, Gringe se met à nu, quittant pour quelques morceaux ce personnage cynique qu’il incarnait jusqu’alors. Bien souvent mis en second plan derrière Orelsan, son alter égo sur scène, le rappeur révèle aujourd’hui un côté mélancolique alors méconnu.

Un artiste au flow puissant, à redécouvrir d’urgence.

A bas les Fake News

Une soirée pour décrypter le numérique avec les parents du Cellier

Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017