20 octobre 2020

Fragil intervient à Festi’Malles : échanges autour des fake news

Le 1er octobre dernier, Fragil s'est rendue sur le domaine de la Turmelière dans le cadre du festival Festi'Malles. Un atelier autour des fake news et de l'information a été proposé à des participantes, enseignantes ou animatrices jeunesses.

Fragil intervient à Festi’Malles : échanges autour des fake news

20 Oct 2020

Le 1er octobre dernier, Fragil s'est rendue sur le domaine de la Turmelière dans le cadre du festival Festi'Malles. Un atelier autour des fake news et de l'information a été proposé à des participantes, enseignantes ou animatrices jeunesses.

Accueillie sur le domaine du château de la Turmelière (orée d’Anjou), l’équipe de Fragil a mené un atelier de deux heures autour de l’information et des fake news. Face à un public féminin et très intéressé, l’atelier fut riche en échange et en partage de connaissances.

Du journalisme …

La première partie de l’atelier est consacrée à une réflexion sur la création de l’information en France. Quel est le rôle d’un.e journaliste ? Quels sont ses droits et ses devoirs ? Après un travail par groupe, les participantes ont pu partager leurs idées sur ces questions. Un tableau récapitulatif a été produit afin d’encourager le débat et d’établir une définition commune du rôle du journaliste.

Le débat s’est poursuivi lors d’un quiz thématique. Toujours par groupe, les participantes se sont prêtées au jeu et ont tenté de retrouver la bonne réponse à chaque questions posée. Ce temps d’animation a permis de susciter débat et partage de connaissances. L’acquisition de la carte de presse ou encore le modèle économique des médias demeurent parmi les sujets les plus discutés et questionnant. L’ensemble des questions et réponses du quiz est à retrouver en fin d ‘article, dans la présentation Google Slide.

Aux Fake News

Afin de partir sur une définition claire et commune de ce qu’est une fake news, le groupe de participante a pris part à un atelier « autour du mot ». Chacune a du annoncer un mot en lien avec les fake news, puis identifier parmi tous les mots celui qu’elle trouvait le plus adéquate puis au contraire le moins pertinent.

Cet atelier permet notamment de souligner la définition littérale d’une fake news, c ‘est à dire non pas une « fausse information » mais bien une « information trafiquée » ou « manipulée ». La notion d’intention ressort du débat entre les participantes, une erreur faite d’un journaliste ou d’un créateur de contenu ne constitue donc pas une fake news.

Pour terminer cette matinée, les participantes ont du déceler le « vrai du faux » uniquement en regardant des gros titres de presse. Par groupe, elles ont reçu deux à trois titres d’articles imprimés, parfois avec la source et le nom du média, par fois non.

Toutes les informations proposées semblaient invraisemblables, toutes n’étaient pas des fake news. Le but de cet exercice est de discuter ensuite d’une méthode à suivre pour vérifier une information, avec ou sans appareil numérique à disposition. L’atelier s’est conclu par la diffusion d’outil de vérification tel que Tineye, le Decodex, CheckNews…

En deux heures, les participantes ont pu (re)découvrir la création de l’information et d’une fake news. Un temps fort en échange qui s’est déroulé dans une ambiance studieuse et dynamique.

Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017