26 juillet 2018

Dub Camp 2018 : Big Up !

Le Dub Camp 2018 a fait vibrer le lac de Vioreau les 19, 20, 21 et 22 juillet derniers. La culture Sound System a réuni plus de 50 crews et des milliers de festivaliers sous un seul mot d’ordre : Big Up ! Retour sur ces quatre jours de festival.

Dub Camp 2018 : Big Up !

26 Juil 2018

Le Dub Camp 2018 a fait vibrer le lac de Vioreau les 19, 20, 21 et 22 juillet derniers. La culture Sound System a réuni plus de 50 crews et des milliers de festivaliers sous un seul mot d’ordre : Big Up ! Retour sur ces quatre jours de festival.

Porté par l’association Get up ! et ses bénévoles, le festival Dub Camp a vu le jour en 2014. Pour sa 5ème édition, plus de 25 000 festivaliers se sont réunis sur les berges du lac de Vioreau pour célébrer la culture sound system. Mais au fait, c’est quoi la culture sound system ?

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Anaïk Viollin

Big up à la culture sound system !

Inventé à la fin des années 1940 dans les ghettos de Kingston en Jamaïque, le sound system désignait initialement le mur d’enceintes embarqué sur des camions. A l’époque, les DJs chargeaient un générateur, des platines vinyles et des haut-parleurs sur leur camion et mixaient la production musicales jamaïcaine. Développées par la population pauvre et noire de l’île, n’ayant pas accès aux salles de spectacles, ces discothèques mobiles ont créé une culture et une nouvelle façon de faire et de diffuser de la musique.

Suite à l’émigration de nombreux Jamaïcains vers l’Angleterre, les sound systems firent leur apparition en Europe en variant les styles de musique : ska, rocksteady, reggae, dub, raggamuffin, rage et plus récemment, l’électrodub, la hardtechno, la jungle, le drum and bass, etc…

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Anaïk Viollin

Big up au Dub Camp 2018 !

Après le Hellfest, nous avons donc complètement changé de style avec ce festival très orienté dub.
Dès notre arrivée sur le site, des bénévoles bienveillants nous ont guidés vers le parking très bien organisé. Aucun problème pour trouver son chemin dans ce champ mis à disposition par les agriculteurs locaux. Même processus pour récupérer nos badges, les bénévoles nous ont gentiment accueillis et aidés à obtenir notre précieux sésame.

Une fois le camping traversé et les sas de sécurité franchis, nous avons découvert le décor du Dub Camp : quatre chapiteaux disséminés aux quatre coins d’un énorme champ, un côté réservé à l’alimentation (végétarienne, bio et locale), un petit marché (très roots) et les toilettes au milieu de ce joli petit monde.

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Anaïk Viollin

Big up aux surprises !

Très rapidement, les basses de la musique Dub ont commencé à chatouiller nos tympans. Nous nous sommes donc rapprochés du chapiteau le plus proche. Première surprise : il n’y a pas de concert à proprement parler, il n’y a que des crews qui se succèdent. Deuxième surprise : on ne voit pas les artistes, ils sont au même niveau que les danseurs. Troisième surprise : certains festivaliers, les plus acharnés, sont collés au mur d’enceintes afin de vibrer au rythme des basses.

Désolé pour le son de la vidéo, mais les basses étaient vraiment très puissantes…

Nous avons poursuivi notre chemin au sein du site et avons pu parlé avec de nombreux festivaliers qui nous ont expliqué leur amour pour le dub. Comme Anthony par exemple, qui a travaillé sur le Dub Camp les années précédentes en tant que bénévole : « J’adore cette musique. Et l’avantage du Dub Camp, c’est que tous les styles de dub sont représentés : le roots dub, l’électro dub… Et le cadre au bord de ce lac est magnifique. J’adore ce festival ! »

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Anaïk Viollin

Big up aux crews !

Les festivaliers ont pu pleinement profiter de leur musique préférée grâce à la programmation concoctée par l’association Get up ! Comme nous le confiait Olivier Bureau, le directeur de l’association, « cette année, des Mexicains, des Anglais, des Espagnols, des Italiens, des Jamaïcains, des Autrichiens sont programmés… On accueille également un artiste turc qui viendra pour la première fois se produire en France. Ca représente 75 groupes et 200 artistes. En terme de programmation, on accueille cette année beaucoup d’artistes jamaïcains des années 90-2000, alors que les années passées, on faisait la part belle aux artistes des années 70-80. »

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Anaïk Viollin

Big up à l’organisation !

Au delà des artistes, des conférences avaient lieu sous un chapiteau dédié (« une brève histoire du dub », « dub camp 2030 imagine le futur du festival »), des émissions de radio étaient également enregistrées en direct live du Dub Camp, un pôle bien-être recevait les festivaliers en manque de douceur, sans oublier les activités ludiques réservées aux festivaliers : palets, molkky, ventriglisse, slackline…
Le tout encadré par plusieurs associations chargées de veiller à la bonne tenue du festival (distribution gratuite de bouchons d’oreille, de préservatifs et d’éthylotests), notamment au niveau de la propreté (tri des déchets, distribution de sacs poubelles, recyclage, fabrication de cendriers de poche…) du site classé Natura 2000.

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Anaïk Viollin

Pour les novices, cette musique peut parfois paraître un peu répétitive. Et comme au Hellfest, les nuances de styles sont difficiles à identifier pour les non initiés.
Cependant, on notera la très bonne ambiance, le civisme des festivaliers et l’excellente organisation de ce Dub Camp 2018.

BIG UP à tous !!!

« Italienne scène et orchestre » de Jean-François Sivadier, repris à la M.C 93 de Bobigny

Brigitte : "À deux, on se sent plus forte !"

Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017