19 décembre 2019

De l’identité numérique au cyberharcèlement avec les Promeneurs du net

Le 12 décembre dernier, Fragil a proposé un atelier de deux heures aux animateurs et animatrices du dispositif promeneur du net. Thèmes de la matinée : l'identité numérique et le cyberharcèlement.

De l’identité numérique au cyberharcèlement avec les Promeneurs du net

19 Déc 2019

Le 12 décembre dernier, Fragil a proposé un atelier de deux heures aux animateurs et animatrices du dispositif promeneur du net. Thèmes de la matinée : l'identité numérique et le cyberharcèlement.

L’objectif de cette matinée est d’aborder, avec l’ensemble des promeneurs du net présents, deux thèmes principaux : l’identité numérique et le cyberharcèlement. Nous avons articulé ces deux sujets en une chronologie, en partant de ce qu’est l‘identité numérique pour aller vers les enjeux du cyberharcèlement.

Pratiques et identité sur internet

©CrijPDL

Nous entamons donc ces deux heures avec un temps de discussion autour des pratiques numériques. Chacun et chacune est amené.e à parler de ces propres expériences autour des questions telles que : Vous êtes vous déjà Googlé ? Quelles questions vous posez vous en utilisant internet ? Est-ce que vous avez déjà stalké quelqu’un ? Les échanges sont riches et chacun y va de sa définition du mot stalker (de l’anglais to stalk = traquer), de son expérience quant aux recherches de son nom sur un moteur de recherche…

Ce temps de retours d’expériences permet d’entamer par la suite l’atelier sur l’identité numérique. Nous proposons un atelier que nous avons l’habitude de réaliser, communément appeler « le jeu des sushis ». Cet exercice permet de réaliser le nombre d’informations disponibles à partir d’une publication Instagram ainsi que d’aborder la thématique des publicités ciblées.

©CrijPDL

Pour terminer avec cette thématique, nous évoquons ensemble les différences entre l’empreinte numérique, l’identité numérique et la e-réputation.

Cyberharcèlement et harcèlement

Un premier atelier autour du cyberharcèlement permet de définir les différences et les similitudes entre le harcèlement et le cyberharcèlement. Une trentaine de mots mélangés doivent être placés sous la colonne « harcèlement, « cyberharcèlement » ou « les deux ». Cet atelier permet aux participantes et participants de s’organiser et de se mettre d’accord pour placer les mots. Au fil de l’exercice les définitions s’affinent.

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Pour terminer cette matinée, nous proposons un atelier débat mouvant. Des phrases sont énoncées et suivant son avis, chacune des personnes présentes  doit se positionner physiquement du côté « d’accord » ou « pas d’accord » de la salle. Les avis sont assez partagés, certaines phrases permettent d’entamer le débat.

Exemples: Se faire insulter dans la rue et par message c’est la même chose. 

Un emoji peut vous envoyer au tribunal.

Se filmer en dansant n’a pas de conséquence sur les réseaux et dans la vie réelle.

Cette dernière phrase permet d’évoquer par la suite le sujet de l’hypersexualisation des adolescents et des enfants sur les réseaux sociaux. Un sujet auquel certains des promeneurs du net sont confrontés dans le cadre professionnel.

©CrijPDL

La matinée s’achève avec enthousiasme, les participantes et participants semblent satisfait.e.s de ces deux heures consacrées à l’identité numérique et au cyberharcèlement. Un temps d’initiation et de dialogue enrichi par un groupe dynamique et curieux !

Le Hit West Live du haut de mes 6 ans

« Ceux qui m’aiment », ou l’exigence des mots

Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017