25 juin 2025

Danse libre, hybride et accessible : le collectif Korfou ouvre le bal de son aventure associative à Nantes

Le 29 juin, le collectif nantais Korfou organisera sa première journée festive aux Ateliers de la Ville en Bois. Pensé comme une vitrine vivante de leur démarche, l’événement mêlera ateliers de danse, performances, friperie, tatouage, exposition et DJ set, le tout à prix libre. Fondé il y a quatre mois par trois jeunes femmes, Clara, Madrid et Maëlle, Korfou défend une danse hybride, accessible, ancrée dans les territoires et loin des formats classiques ou institutionnels.

Danse libre, hybride et accessible : le collectif Korfou ouvre le bal de son aventure associative à Nantes

25 Juin 2025

Le 29 juin, le collectif nantais Korfou organisera sa première journée festive aux Ateliers de la Ville en Bois. Pensé comme une vitrine vivante de leur démarche, l’événement mêlera ateliers de danse, performances, friperie, tatouage, exposition et DJ set, le tout à prix libre. Fondé il y a quatre mois par trois jeunes femmes, Clara, Madrid et Maëlle, Korfou défend une danse hybride, accessible, ancrée dans les territoires et loin des formats classiques ou institutionnels.

Ce dimanche 29 juin à Nantes, le collectif Korfou ouvrira le bal de son aventure associative aux Ateliers de la Ville en Bois.  Au programme : performances dansées, friperie, DJ set, tatouages handpoke, exposition, quiz… Une journée festive et inclusive, pensée comme une vitrine vivante d’un projet porté par trois danseuses : Clara Credou, Madrid Lagarrigue, Maëlle Nicolas et accompagnées par Lucas Barillier.

Rencontrées quelques jours avant l’événement, Clara et Madrid racontent la genèse de cette association fondée il y a quatre mois et dont le nom, Korfou, signifie « la danse et le corps » en breton. « On voulait que ce nom reflète notre vision du corps, du mouvement, et notre attachement au territoire. Et puis il y a un jeu de mots : le corps fou », explique Clara.

À l’origine, les trois jeunes femmes envisageaient de créer un projet artistique en Argentine autour de la danse, sous forme de documentaire ou de court-métrage. C’est en développant cette idée qu’est née l’envie de se structurer collectivement en montant un collectif. Une manière de donner un cadre commun à leurs élans créatifs, et d’ouvrir l’aventure à d’autres. « On avait mille idées, et on savait qu’en créant une association, on pourrait aller plus loin, monter des projets, demander des financements, donner une forme à nos démarches », poursuit Madrid.
Rapidement, les trois fondatrices ont posé les bases de Korfou autour de quatre axes : des ateliers hybrides mêlant différentes disciplines, des performances, des événements festifs et inclusifs, et des projets transversaux croisant la danse avec d’autres formes artistiques (vidéo, son, photo…).
Parmi les premières réalisations, on compte la création de Eula Badigo, prix gagnant du concours Rhizome 2025, entre témoignages sonores recueillis dans leur village sarthois et performance mêlant pole dance et électro. Une surprise pour Ragedouce (Clara) et Femme de dehors (Madrid), qui ne s’étaient jamais présentées comme danseuses auparavant.

« On dansait dans nos chambres. L’association nous a permis de nous reconnaître dans cette pratique, et de sortir de la logique de légitimité qui bloque tant de gens ».

Cette volonté de désacraliser la danse traverse l’ensemble du projet. « On veut casser l’idée que pour danser, il faut être technique, ou sortir du conservatoire. Chacun·e est légitime. On apprend en faisant, on expérimente. Nous, on dansait dans nos chambres. L’association nous a permis de nous reconnaître dans cette pratique, et de sortir de la logique de légitimité qui bloque tant de gens », partagent les deux fondatrices.

L’inauguration du 29 juin s’inscrit dans cette philosophie. « On a voulu une programmation éclectique et accessible. L’idée, c’est que tout le monde puisse s’y retrouver, même ceux qui ne dansent pas ». Une initiation aux danses électro et pole seront proposées dans un esprit d’improvisation et de lâcher prise. Des performances seront présentées en extérieur, dont Eula Badigo, adaptée pour l’occasion à un format en plein air.

Crédit photo : David Gallard

D’autres formes artistiques seront également mises à l’honneur tout au long de la journée. Le tatoueur handpoke Vinchau réalisera sur place des flashs inspirés du mouvement, tandis que le vitrailliste Guillaume André présentera The Edge, une exposition mêlant art numérique et vitrail contemporain. Pour clôturer cette journée, le duo Zondabus montera sur scène avec un live aux sonorités allant de la deep house à l’éléctro tout en mêlant trance tribale, jazz et pop.
Sur place, les visiteur·euses pourront aussi profiter d’une buvette, de snacks et d’une friperie à prix libre, avec possibilité de sérigraphier leurs vêtements aux couleurs du collectif Korfou.

« On veut organiser des projections, des ciné-débats, toucher des publics éloignés de la culture urbaine ».

Mais l’ambition de Korfou ne s’arrête pas à la ville. L’association ambitionne de développer des projets en milieu rural, en lien avec les territoires d’origine de ses fondatrices. « On a grandi en campagne à Mansigné, et on veut y proposer des choses. Il n’y a pas rien en campagne, mais peu d’initiatives sont portées par des jeunes. On veut organiser des projections, des ciné-débats, toucher des publics éloignés de la culture urbaine », souligne Clara. Balades dansées, résidences collectives, spectacles créés avec les habitant·es : les idées ne manquent pas.

Pour l’heure, les deux jeunes femmes avancent à leur rythme, avec inspiration et enthousiasme. « Korfou est un collectif qui se construit avec ceux qui le rejoignent. On n’a pas envie de tout figer. Ce qu’on veut, c’est créer un espace d’expression, d’essai, de rencontre. Et montrer qu’on peut danser sans permission. », concluent-elles.

INFOS UTILES
Inauguration Korfou – Dimanche 29 juin 2025 

Les Ateliers de la Ville en Bois, 21 rue de la Ville en Bois, Nantes
14h–22h
Entrée & activités à prix libre
Instagram : @collectif.korfou
Contact : korfou.asso@gmail.com
Réservations : HelloAsso

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017