22 mai 2018

Conférence-débat “Comment bien vivre avec les écrans ?” : Mon enfant, les écrans et moi

Conférence-débat “Comment bien vivre avec les écrans ?” : Mon enfant, les écrans et moi

22 Mai 2018

« Comment bien vivre avec les écrans ? », telle était la thématique de la conférence-débat organisée le 15 mai 2018 par le service enfance jeunesse de la communauté de commune de Quimperlé. Sous-titrée « Mon enfant, les écrans et moi », cette conférence avait pour but d’éclairer les adultes et parents sur l’utilisation des écrans par les enfants, ainsi que l’utilisation d’internet et des réseaux sociaux par les adolescents.

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debut

Quimperlé Communauté – service communication

Animée par Merwann Abboud, chargé de projets médiatiques et numériques pour l’association Fragil, la soirée s’est déroulée en trois temps, lors desquels les parents et grands-parents présents étaient invités à intervenir pour partager leurs sentiments et leurs expériences.

Le premier temps invitait le public à réfléchir à la place que tiennent les écrans dans leur foyer : avec une moyenne de 9.8 écrans par foyer avec enfant, le chiffre a surpris l’audience avant d’être confirmé. L’idée de cette première partie était de faire prendre conscience, études à l’appui, de la place des smartphones et autres écrans dans la vie des enfants, des adolescents, mais aussi dans celle des parents. L’intervenant rappellera plusieurs fois durant les deux heures d’échanges la nécessité d’interroger leurs pratiques et habitudes en même temps que celles de leurs enfants. Cette partie s’est achevée sur un rappel de la règle des « 4 pas » de Sabine Duflo et de celle des « 3-6-9-12 » de Serge Tisseron, car même s’il n’existe à ce jour aucun consensus scientifique sur la dangerosité des écrans, ces règles permettent de réintégrer la notion de contrôle des usages dans le foyer.

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ecran

Quimperlé Communauté – service communication

Le deuxième temps, axé sur un tour d’horizon des avantages et des risques liés à l’usage d’Internet, a permis de mettre la lumière sur quelques bonnes pratiques : chiffrement des données, identification des indices d’hameçonnage, « 1 site = 1 mot de passe unique », appel à l’esprit critique… Par la présentation d’une étude sur le rapport aux contenus choquants visionnés par les adolescents, le public a pu mieux comprendre les réflexes de leurs enfants lors de leur confrontation à des contenus indésirés.

Enfin, la conférence s’est achevée sur une présentation des différents réseaux sociaux et des usages que les adolescents en font. Les débats autour de Snapchat, Instagram, Twitch et les incontournables YouTube, Facebook, Twitter ont invité les parents à prendre conscience des risques (empreinte numérique, cyber-harcèlement…) mais aussi des avantages phénoménaux que ces nouveaux modes de communications peuvent apporter à leur progéniture : créativité, ouverture sur le monde, développement des compétences professionnalisantes (montage, retouche, écriture, marketing…).

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fin

Quimperlé Communauté – service communication

En conclusion, l’intervenant a mis l’accent sur le fait de ne pas diaboliser ces nouvelles technologies et l’utilisation qu’en ont les enfants et les adolescents. De plus, il a bien souligné que pour les parents, il était essentiel d’accompagner et d’éduquer les plus jeunes dans ces nouvelles pratiques.

La présentation utilisée lors de cette conférence-débat est disponible ci-dessous :

Pour aller plus loin :

  • Guide CLEMI “La famille Tout-Ecran”
  • Association d’utilité publique e-Enfance
  • Gérer le contrôle parental
  • Psychologue, thérapeute familial, spécialiste des écrans  : Sabine Duflo
  • Psychiatre spécialiste des rapports aux nouvelles technologies : Serge Tisseron
  • Parents ou médias, qui éduque les préadolescents, Sophie Jehel, éditions Eres.
  • Les réseaux sociaux comment ça marche, Emmanuel Trédez et Halfbob, Fleurus

Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017