Le rendez-vous avait été donné à 6h30 au pôle étudiant de l’université de Nantes par le compte ag_de_nantes via un post Instagram publié la veille.
Une vingtaine de personnes sont déjà présentes quand nous arrivons sur place. En quelques minutes, plusieurs groupes se forment afin d’aller trouver de quoi bloquer les nombreuses entrées des bâtiments de l’université avant l’arrivée des étudiant·es.
Pendant l’opération, un militant se retrouve à échanger avec les étudiant·e·s arrivé·e·s dès le début sur place : “La question c’est comment nous on discute, comment nous on se réapproprie les lieux, c’est ça l’enjeu pour nous ! Il y a une tendance globale de la mutation de la gouvernementalité en France et partout en Europe, l’accession au pouvoir de l’extrême droite est permise par des politiques réactionnaires dont Darmanin est le symbole.”
Une convergence d’étudiant·e·s de toute l’agglomération
Les participant·e·s au blocage viennent de différentes écoles de toute l’agglomération nantaise : “On vient d’une école sur Rezé qui forme des travailleurs sociaux, on a eu vent du blocage ce matin et on est venu voir si on pouvait soutenir.” nous expliquent Bernard et Léo. Ils assurent ne pas vraiment sentir de réelle opposition face à la loi asile immigration comparé au mouvement contre les retraites. “En même temps les questions d’immigration ça mobilise beaucoup moins de gens.”.
Une heure après le début des opérations, la plupart des entrées de l’université sont condamnées, les étudiant·e·s commencent à arriver en nombre sur le parvis de l’université et s’arrêtent pour discuter devant les barricades. Même si les avis semblent assez consensuels sur la loi immigration, ils divergent néanmoins sur les méthodes utilisées.
“On a reçu un message de la part de nos camarades pour nous expliquer qu’il y aurait un blocage ce matin, mais on n’avait pas plus d’informations. C’est bien d’exprimer ses opinions mais de là à bloquer tout un bâtiment. […] Ça empêche tout le monde de travailler, même ceux qui ne veulent pas s’impliquer. J’avais cours à 8h et je pense que les cours de la matinée vont sauter.” Nous indique Aony, étudiante en troisième année de lettres modernes.
L’heure de début des premiers cours approche, le nombre d’étudiant·e·s agglutiné·e·s devant les portes pour se protéger de la pluie grandit. Les militant·e·s entament ensuite la distribution d’un “livret d’information et d’argumentation contre la loi immigration” imprimé par le syndicat solidaires étudiant·e·s, ainsi que d’un tract pour une manifestation “contre la loi immigration et toutes les lois racistes” prévue ce jeudi 25 janvier à 18h30 devant la préfecture.
Faire front ensemble
Une militante prend ensuite la parole devant les étudiant·e·s avec un porte-voix : “Cette loi elle est discriminante, notamment pour les étudiants étrangers à la fac qui devront laisser une caution très élevée, qu’ils ne pourront récupérer qu’après avoir quitté le territoire ! Cette loi va aussi impacter économiquement 110 000 personnes dont 30 000 enfants selon les économistes … Ce qu’on vous propose aujourd’hui c’est de s’organiser en mouvement, il va y avoir des projections de films et différents ateliers, on vous propose une assemblée à 10h pour organiser tout ça et faire front ensemble !”
Depuis quelques semaines, l’opposition face à la loi immigration se fait de plus en plus présente dans les milieux lycéens et étudiants et les blocages se multiplient sur Nantes. Afin de connaître les suites de ce mouvement, n’hésitez pas à nous suivre.