2 avril 2019

Au Solilab, Fragil débusque les Fake News, complots et arnaques sur internet

En partenariat avec Édit de Nantes qui accompagne les jeunes dans leur recherche d'emploi et de logement à Nantes, Fragil s'est déplacé au Solilab afin d'évoquer les fake news, complots et arnaques circulant sur internet.

Au Solilab, Fragil débusque les Fake News, complots et arnaques sur internet

02 Avr 2019

En partenariat avec Édit de Nantes qui accompagne les jeunes dans leur recherche d'emploi et de logement à Nantes, Fragil s'est déplacé au Solilab afin d'évoquer les fake news, complots et arnaques circulant sur internet.

Face à un public majoritairement adulte, Fragil a animé plusieurs ateliers pour clore cette journée inscrite dans le cadre du « Café des idées ». La discussion s’est concentrée sur les arnaques en ligne mais également sur les théories du complot et les Fake News. La demande de la structure Édit de Nantes répondait à des problématiques réelles rencontrées par certains de leurs adhérents.

Fake News et théorie du complot

L’intervention s’est déroulée dans un premier temps sur la fabrication de l’information et sa présentation d’une manière journalistique. Après quelques mots sur les missions et le travail du journaliste, les fake news ont été évoquées dans la discussion avec une définition sommaire du terme et des exemples précis. Puis Merwann Abboud, intervenant de Fragil, a mis en perspective les moyens de lutter et de contrer la propagation de ces fausses informations grâce notamment aux outils de fact-checking développés par de nombreux médias.

Dans la même idée, l’étape suivante a permis d’aborder la manipulation par l’image, en particulier sur les réseaux sociaux. Un bon moyen d’introduire les théories du complot qui envahissent des plateformes comme Facebook ou YouTube. Ce dernier média fut également utilisé pour conclure cette séance d’information sur les théories du complot, avec la diffusion d’une vidéo parodique créée par des lycéens reprenant les outils des complotistes du web nommée « Le complot chat ».

Les arnaques en ligne

En parallèle, une seconde intervention s’est déroulée dans une salle annexe autour de la thématique des arnaques sur internet. Premièrement, il s’agissait d’identifier avec nos stagiaires du jour les différents types d’arnaques sévissant sur le web comme les concours frauduleux, le phishing, le faux ransomware mais également les arnaques autour des locations. Cette dernière était particulièrement intéressante à identifier en compagnie de personnes en recherche de logement. S’en est suivi un petit exercice réalisé avec tout le groupe pour repérer et faire le tri entre les différentes arnaques.

Par la suite, le débat s’est étendu aux moyens de confronter ces arnaques, mais également de les signaler auprès des instances gouvernementales et des autres utilisateurs. Des médias participent à cette prévention tout comme des sites spécialisés comme Hoax-Net. On peut également vérifier si notre adresse e-mail a été confronté à des failles de sécurité. Des outils efficaces pour éviter de tomber dans les pièges des arnaques en ligne. La dernière phase de l’intervention de Fragil s’est articulée sur les moyens de se prémunir des arnaques en tous genres en évoquant quelques étapes indispensables de vérification. La note de fin de la conférence a porté l’accent sur la nécessité d’une vigilance accrue lorsque l’on navigue sur internet.

Animal journalistique curieux en service civique pour Fragil, je me passionne pour l’actualité du microcosme nantais afin d'en épier les nuances loin du manichéisme.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017