4 avril 2022

Au collège Sainte Madeleine, les élèves prennent conscience que « le journalisme se vit partout »

Pendant 5 semaines, l'association Fragil est intervenue au collège Sainte-Madeleine de Nantes pour accompagner une classe de troisième dans la création d'un média collaboratif sur Instagram. Un projet plébiscité par les élèves qui ont pu découvrir la pratique journalistique en réalisant des reportages au sein de leur collège.

Au collège Sainte Madeleine, les élèves prennent conscience que « le journalisme se vit partout »

04 Avr 2022

Pendant 5 semaines, l'association Fragil est intervenue au collège Sainte-Madeleine de Nantes pour accompagner une classe de troisième dans la création d'un média collaboratif sur Instagram. Un projet plébiscité par les élèves qui ont pu découvrir la pratique journalistique en réalisant des reportages au sein de leur collège.

« On a appris plein de choses en s’amusant« , résume une élève à l’issue du projet de création de média encadré par l’association Fragil au collège Sainte-Madeleine de Nantes. Pendant cinq semaines, une petite trentaine d’élèves de 3ème du dispositif « classe presse » a été accompagnée dans la création d’un média sur le réseau social Instagram. À raison d’une séance de 2h par semaine, la classe a pu découvrir la pratique journalistique, travailler sur un projet commun et produire des reportages sur la vie de leur collège.  « Un projet agréable et ludique« , recommandé à celles et ceux « qui veulent être journaliste« , les éloges des élèves ne manquent pas pour parler du travail réalisé pour faire naître « Le paquet de Madeleine« , le média collaboratif géré par cette classe autour de la thématique du « bien vivre ensemble ».

Un projet éducatif soutenu par le département

Réalisé dans le cadre des actions éducatives que proposent le département de Loire-Atlantique pour accompagner les classes presse sur l’année 2021-2022, ce projet vise à former et sensibiliser les élèves à l’esprit critique pour comprendre les mécanismes de l’information. Partenaire de cette offre auprès de JetFM, Prun’ et Les Amis du Map, Fragil accompagne dix classes presse cette année dans la création d’un média collaboratif sur Instagram.

Le compte « Le paquet de Madeleine » créé par les élèves de Sainte-Madeleine.

Découvrir le journalisme en questionnant l’environnement proche

Après avoir été invités à s’interroger sur le rôle des journalistes, sur la méthode journalistique et sur la notion de ligne éditoriale, les élèves de Sainte-Madeleine se sont emparé.e.s de sujets en lien avec le « bien vivre ensemble au collège » : le respect de la propreté de la cantine, les ateliers proposés par les professeurs, les restrictions vestimentaires, le lien entre pratique du sport et intégration, autant de sujets qui ont pu être traités. Le fait d’aller « interviewer des profs » ainsi que d’autres adultes a été grandement apprécié des ados qui ont su travailler en autonomie pour organiser ces temps de rencontres. « On a appris des choses sur notre établissement et à penser autrement« , nous dira une élève à la fin du projet, ravie d’avoir pu enquêter sur des problématiques qui la concernait directement. Ravie du projet, la professeure de français qui a accueilli les ateliers de Fragil soulignera l’intérêt de ce projet qui « rend les élèves acteurs de leurs apprentissages. »

Habitué à penser que l’information ne concernait que des événements lointains et surpris par la qualité des reportages que chaque groupe a pu produire dans son propre collège, un élève conclura parfaitement cet série d’ateliers en énonçant cette formule qui sonne si juste : « le journalisme se vit partout. »

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Chargé de projets numériques et médiatiques chez Fragil depuis 2017, musicien, auteur, monteur... FX est un heureux touche-à-tout nantais. Il s'intéresse aux musiques saturées, à l'éducation aux médias, aux cultures alternatives et aux dystopies technologiques.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017