20 juin 2022

Au collège CENS, les élèves de 4ème ont réussi à créer un média sur Instagram

Au Collège Cens (Centre Educatif Sportif Nantais), les élèves de quatrième ont participé à une série d’ateliers d’éducation aux médias, dispensée par l’association Fragil. Malgré quelques difficultés de coopération et de dialogue, les élèves ont quand même retiré du positif de ce projet.

Au collège CENS, les élèves de 4ème ont réussi à créer un média sur Instagram

20 Juin 2022

Au Collège Cens (Centre Educatif Sportif Nantais), les élèves de quatrième ont participé à une série d’ateliers d’éducation aux médias, dispensée par l’association Fragil. Malgré quelques difficultés de coopération et de dialogue, les élèves ont quand même retiré du positif de ce projet.

Le CENS accueillait l’équipe d’animation de Fragil durant plusieurs ateliers d’éducation aux médias consacrés à la création d’un compte Instagram pour leur collège. Après deux ateliers de présentation du projet et d’initiation au journalisme (interview, écriture et prise de photos de presse), les collégiennes et les collégiens ont réfléchi au nom de la page Instagram qu’ils souhaitaient mettre en place. Cette page Instagram sera le support de leur média, où ils diffuseront des reportages sur la thématique du « bien-vivre ensemble » au CENS.

Une animation appréciée par les élèves

Le troisième atelier a donné lieu à de nombreux échanges enrichissants. Certains élèves, comme Angelina, ont surtout apprécié la forme de ces ateliers, qui fait la part belle au débat et à l’autonomie, contrairement aux cours classiques. « Ce n’est pas comme en cours, on a plus de libertés » expliquait cette dernière.

Des reportages qui permettent aux élèves d’en savoir plus sur leur collège

« On a appris que les profs n’aiment pas punir les élèves », explique Manu, en revenant de son interview d’un professeur. En effet, les élèves devaient, par groupe, enquêter sur les relations entre eux et leurs professeurs. Après ces interviews appréciées par les élèves, ces derniers devaient réfléchir sur les règles de leur compte Instagram, qui accueillera ensuite leurs reportages.

Publication des reportages sur le compte Instagram de la classe

Lors de l’atelier suivant, les élèves avaient pour objectifs la mise en forme et la finition des articles dans le but qu’ils soient publiés. Avant ce point final au projet, les quatrièmes avaient préalablement défini une charte commune d’utilisation du compte Instagram de la classe, que tous les élèves ont ensuite signé. Les élèves ne devaient publier que du contenu en rapport avec la ligne éditoriale. Une fois cette étape effectuée, ils pouvaient publier leurs reportages sur leur compte nouvellement crée. Les sujets de ces derniers étaient très variés. Marc et Nathan se demandaient par exemple si « l’humour était différent entre élèves et adultes » alors que Anaé, Sarah et Kylian penchaient plutôt sur une interview de leurs professeurs, pour savoir si ces derniers « aimaient leurs outils de travail ».

Le compte Instagram « Cens Eleves Sport » créé par les élèves.

Quelques difficultés lors du dernier atelier

Malgré ces sujets très intéressants trouvés par les élèves, le dernier atelier a semblé plus compliqué pour eux. Lors de la deuxième entrevue entre les élèves et l’association Fragil, les élèves s’étaient montrés appliqués et intéressés. Pourtant, lors du dernier atelier, portant sur la photo de presse, les élèves semblaient beaucoup plus dissipés. Cependant, les élèves ont su surmonter des difficultés de concentration pour arriver à l’objectif fixé en début de projet : la création de leur média, appelé « C.E.S » (Cens Eleves Sport).

«El otro lado». La traversée périlleuse des mexicains vers l’Eldorado américain s’expose à Cosmopolis grâce à l’association Comal.

Education aux médias : peu de propositions concrètes de la part des candidats aux législatives

Intéressé par l'actualité et passionné des relations humaines. Thomas est contributeur chez Fragil et participe à des ateliers d'éducation aux médias

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017