11 juin 2018

La citoyenneté à travers les médias : ateliers à destination de jeunes migrants

La citoyenneté à travers les médias : ateliers à destination de jeunes migrants

11 Juin 2018

Le centre Tréméac de Nantes, à travers son action de soutien aux jeunes migrants, a sollicité Fragil pour mettre en place 3 ateliers de 2h autour des médias à destination de jeunes migrants en situation régulière. Cette série d’ateliers s’est déroulée entre avril et juin 2018.

Les objectifs des ateliers

L’intégration citoyenne dans notre culture occidentale est un défi pour de jeunes personnes qui ont quitté leur pays. Au delà de la langue et de la compréhension de nos institutions, cette intégration passe aussi par la capacité de décrypter les informations véhiculées par les différents médias. La problématique ayant été identifiée par deux services civiques de l’ASJM encadrant un groupe de jeunes migrants régularisés, l’association Fragil est intervenue pour animer trois ateliers de décryptage des médias de deux heures chacun, sous trois angles différents : l’information, la publicité et le numérique.

Information et citoyenneté à l’ère des fake-news

Dans ce premier atelier, les participants et participantes ont été invités à comprendre le rôle des journalistes, la notion d’angle et celle de fausse information. Ils et elles ont aussi identifié les principaux médias français.

La publicité et l’économie des médias

La publicité est partout, encore faut-il en avoir conscience. Cet atelier a permis aux participants et participantes de faire la différence entre information journalistique et publicité, de mieux comprendre le fonctionnement économique des médias et aussi de questionner la gratuité de certains journaux et celle des réseaux sociaux.

L’humain dans un monde numérique

Les adolescents ont-ils conscience de l’empreinte numérique qu’ils laissent quand ils postent une photo ou un commentaire sur les réseaux sociaux ? C’est l’une des idées, avec celle du cyber-harcèlement,  qui a été abordée lors de cet atelier.

Formation Cartographie numérique

Initiation à la cartographie numérique avec des élèves de 4ème

Décryptage du métier de Youtubeur au lycée St-Stanislas

Chargé de projets numériques et médiatiques chez Fragil depuis 2017, musicien, auteur, monteur... FX est un heureux touche-à-tout nantais. Il s'intéresse aux musiques saturées, à l'éducation aux médias, aux cultures alternatives et aux dystopies technologiques.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017