1 mars 2023

Achat de pass un jour du Hellfest au Leclerc de Clisson : entre habitué·es et attiré·es par l’affiche

Le mardi 14 février à 13h, le Hellfest mettait en vente ses pass un jour. Pour s’en procurer, deux moyens s’offraient aux festivalier·es : le site internet ou le Leclerc de Clisson qui a lui, l’opportunité d’en avoir. Fragil s’est rendue dans le magasin pour rencontrer les personnes en quête d’un ticket.

Achat de pass un jour du Hellfest au Leclerc de Clisson : entre habitué·es et attiré·es par l’affiche

01 Mar 2023

Le mardi 14 février à 13h, le Hellfest mettait en vente ses pass un jour. Pour s’en procurer, deux moyens s’offraient aux festivalier·es : le site internet ou le Leclerc de Clisson qui a lui, l’opportunité d’en avoir. Fragil s’est rendue dans le magasin pour rencontrer les personnes en quête d’un ticket.

Quand je suis arrivé aux alentours de 10h45, une file composée d’une soixantaine de personnes attendait déjà l’ouverture de la billetterie prévue pour 13h. Certain·es plus à l’aise que d’autres, avec leur chaise de camping et / ou un café acheté au Mac Donald’s d’à côté. S’il y autant de personnes, c’est parce que les 55 000 pass quatre jours, mis en vente le 18 octobre 2022 se sont vendus en deux heures.

Une affiche annonce le cadre des achats : il n’est pas possible d’acheter plus de deux pass par personnes, sûrement pour assurer à un maximum de personnes présentes d’avoir des tickets. De plus, il n’est pas possible d’acheter des places pour la journée du samedi qui annonce déjà sold-out.

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Affiche posant le cadre des achats pour les pass un jour du Hellfest 2023 au Leclerc de Clisson

Victor Dimitrov

Pour venir un mardi matin, c’est tout une organisation. Certains comme Dominique et Christophe, retraités de soixante ans, ont fait le déplacement depuis Angers. Le premier vient depuis 10 ans, et c’est la première fois pour le deuxième. Attiré par l’affiche, il s’est décidé à sauter le pas. Il faut savoir que la mise en vente des pass 4 jours se fait avant que l’affiche du festival soit dévoilée, ce qui peut freiner quelques potentiels acheteurs.

Stéphanie, dans la cinquantaine, me dit avoir posé des heures spécialement pour venir, que c’est important pour elle, puisque “ça fait cinq ans que je viens, tous les ans”. Agathe, dans la vingtaine, s’estime elle chanceuse puisque le mardi est son jour de repos. Elles me disent être déçues de ne pas pouvoir acheter des places pour le samedi, mais qu’elles se rabattent sur un autre jour : “Du moment qu’on peut y aller, on fera avec”.

Pour Marius et Louis, nantais de 19 ans tous les deux en vacances, le périple a commencé avec un réveil à 6h20 et en train en direction de Clisson à 7h30 pour arriver tôt au Leclerc, avant même son ouverture. Ils sont tout de même devancés par une vingtaine de personnes dans la file : “Le Leclerc n’était pas encore ouvert et il y avait déjà un attroupement”. Pour eux aussi, c’est l’affiche qui les a attiré, notamment celle de la journée du samedi. Arriver aussi tôt semble donner un avantage puisqu’ils me disent qu’ils ont “réussi à avoir un ticket” qui permettrait d’avoir un pass pour le samedi. “Il y a un gars qui passait et qui disait : qui veut un samedi ? Et on a pu récupérer ça”.

À l’approche de 13h, des cris d’impatience émergent au devant de la file qui compte désormais plusieurs centaines de personnes, un décompte en chœur annoncera même l’ouverture de la billetterie. Beaucoup dans la file se connecte également sur le site internet de la billetterie, soit pour acheter plus de place, soit pour s’assurer à tout prix d’obtenir un ou des pass un jour. Sept minutes après l’ouverture, le site affichait déjà une file d’attente de plus de 50 000 personnes. De quoi s’estimer chanceux de pouvoir profiter des billets disponibles au Leclerc de la ville du festival.

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Capture d'écran du site de la billetterie du Hellfest à 13h07

Victor Dimitrov

Deux après-midis pour s'initier au journalisme avec le pôle jeunesse de Saint-Herblain

"Ça pousse à se comparer tout le temps aux autres" : Fragil recueille la parole des ados quant aux réseaux sociaux

Apprenti journaliste, diplômé d'une licence d'histoire, passionné de rap français.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017