18 décembre 2025

Lowbass, son choix de la scène libre, queer et inclusive

La jeune artiste nantaise nous ouvre les portes de son studio où passion et engagement se mêlent à sa musique. Lowbass, de son vrai nom Lauranne, est une artiste qui accompagne depuis 6 ans la scène techno nantaise et queer.

Lowbass, son choix de la scène libre, queer et inclusive

18 Déc 2025

La jeune artiste nantaise nous ouvre les portes de son studio où passion et engagement se mêlent à sa musique. Lowbass, de son vrai nom Lauranne, est une artiste qui accompagne depuis 6 ans la scène techno nantaise et queer.

« On transmet les valeurs qu’on porte par notre diversité au sein du collectif« , entonne Lauranne. L’artiste a plusieurs cordes à son arc ; DJ, fondatrice de l’association Frénésie et membre résidente des collectifs Esprits Sauvages et Sœurs Malsaines. Son parcours artistique commence comme beaucoup, dans le fond de sa chambre, à tenter de mixer, assembler et lier les sons entre eux. Autodidacte et portée par la force de sa passion, elle grandit et se performe à l’acid techno à l’aide de son vieux contrôleur DDJ400.

C’est en 2019 qu’elle se lance pour la première fois auprès d’un appel à projet. Sans attendre, le club nantais CO2 la contacte et lui donne accès aux platines. Entre stress et excitation, la jeune DJ marquera le début d’une longue aventure. Clubs et collectifs la programment chaque week-end. Lauranne deviendra Lowbass. Entre sets acidulés et reprise du groupe Cascada, elle endiable les pistes et fait danser son public. Ce qu’elle désire par-dessus tout : « leur donner envie de lâcher prise le temps d’une soirée » .

La naissance d’un collectif queer

Nantaise depuis ses premiers pas, l’artiste désire faire plus et s’engage en 2023 dans la création d’une association  LGBTQIA+ friendly et inclusive. DJs, drags, et évènements queers sont alors au cœur des évènements de l’association Frénésie. « Nous prônons haut et fort les valeurs d’inclusivité et de bienveillance lors de nos événements ». À l’honneur, la communauté LGBTQIA+, les M.I.N.T (Meufs. Intersexes. Non-binaires et Trans) et les minorités brandissent l’expression libre. L’objectif étant de réaliser « un espace libre et festif, pour célébrer la diversité et s’échapper dans des mondes colorés et décalés ». Lutter contre l’obscurantisme et proposer des endroits safe pour tous.tes.

 

«Certaines personnes peuvent ne pas se sentir à leur place»

Inspirée de près par les Sœurs Malsaines, un célèbre collectif parisien prônant les valeurs d’une fête libre et engagée. Frénésie s’impose comme tel au sein de la ville de Nantes. « Certaines personnes peuvent ne pas se sentir à leur place; les lieux inclusifs permettent aux minorités de genre de se sentir plus en sécurité », l’artiste confie ses endroits dits safeplace comme : le Macadam, le Petit Marais, les Impertinantes. C’est un travail que les acteur·rice·s locaux·ales mettent en avant avec de plus en plus de lieux nantais. En effet, la fondatrice explique une émergence de collectifs liés aux minorités dans plusieurs lieux emblématiques mais exprime cependant « un travail de fond à faire, notamment sur la parité des lines up … »

L’artiste Lowbass et son collectif n’ont de cesse de brandir le drapeau des fiertés et visent à la liberté de chacun.e dans ces droits et émancipations. Frénésie a d’ailleurs représenté l’association Nosig pour la marche des fiertés, institution nantaise pour la communauté gay friendly. Célébrer la nouvelle année par ces valeurs sera leur objectif pour le 31 décembre 2025 au Ferrailleur.

Infos utiles :

  • Le Ferrailleur : 21 Quai des Antilles
  • 22h – 00h : prix libre
  • Après minuit – 5h : 9,99 €
  • https://www.instagram.com/p/DSSq4vEApxc/

En 2025, Marline s’engage aux côtés de Fragil. C'est le média nantais incontournable avec lequel elle partage ses valeurs d’ouverture, d’inclusion et de solidarité. Née à Nantes, elle porte la ville dans son cœur depuis toujours. Grâce à son rôle de rédactrice bénévole, elle espère faire entendre les voix trop souvent oubliées.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017