15 octobre 2025

Nesta, journaliste curieux en devenir

Du haut de ses 22 ans, Nesta, nouvel arrivant à Nantes et à Fragil souhaite consacrer son temps à l’apprentissage du métier de journalisme, domaine dans lequel il se voit continuer.

Nesta, journaliste curieux en devenir

15 Oct 2025

Du haut de ses 22 ans, Nesta, nouvel arrivant à Nantes et à Fragil souhaite consacrer son temps à l’apprentissage du métier de journalisme, domaine dans lequel il se voit continuer.

Le journalisme, c’est la raison qui a fait que Nesta s’est installé à Nantes. À 22 ans, il dit ne pas connaître grand-chose à ce métier ou sur la vie locale nantaise, deux éléments inconnus qui l’ont amené à s’engager en tant que rédacteur pour « Fragil ».

Après seulement un mois à Nantes, Nesta, plein d’ambitions, connaît déjà beaucoup d’endroits de la ville. Il est motivé à en découvrir plus sur ce qu’elle a à proposer sur le plan associatif, raison pour laquelle il veut rejoindre les rangs de Fragil. « C’est vraiment un endroit où les bénévoles et les salarié·e·s sont là pour nous conseiller, nous aider, nous former avec un cadre bienveillant », confie-t-il.

Trouver sa voie à travers l’écriture

Sa licence d’anglais en poche, il décide de quitter Tours pour rejoindre l’ISFJ, « l’Institut Supérieur de Formation au Journalisme » sur l’île de Nantes, où il est accepté pour continuer à écrire. Plus d’anglais, plus de dissertations, mais une autre envie : celle de retranscrire ce qui se passe au niveau local. Politique, culture, monde associatif, sport… tout semble l’intéresser. « C’est le moment de se chercher et d’expérimenter de nouvelles choses », explique-t-il.

Attiré par le journalisme sportif et ses commentateur·ices pendant les matchs, il a des réticences sur cette voie quant aux débouchés. « Si j’écoute la voix de l’enfant en moi, il me dit que commenter les matchs de basket, ça va être super. Mais je ne sais pas si ça relève du rêve d’enfant ou de l’atteignable », s’interroge-t-il. Parce qu’au-delà du journalisme, le sport l’anime. En arrivant à Nantes, il s’est empressé de s’inscrire dans un club de basket, lui qui pratique ce sport depuis quatre ans.

Mais pour le moment, c’est la question de l’alternance qui lui trotte dans la tête. Une étape des études qui reste compliquée, mais qui ne le démotive pas. « Si je ne trouve pas d’alternance, il ne faut pas que je reste sans rien faire », confie-t-il. C’est aussi pour ça qu’il s’engage à « Fragil », pour être au cœur du métier. Il s’y sent bien accueilli, et le fait d’être au sein d’un média inclusif lui parle et lui plaît.

Nesta au LU. Photo de Loïs Hervouet

Un peu touche-à-tout, il aimerait tenter l’aventure du podcast, peut-être un futur projet du média, une idée qu’il a essayée de faire naître avec une amie pour traiter de sujets autour de la psychologie. « Je suis novice en tout, solide en rien », rigole-t-il. Ses envies de découvertes et sa curiosité, on ne lui enlèvera pas.

Si à 23 ans Loïs a déjà traversé l'Atlantique, visité trois pays avec son sac sur le dos et sa curiosité en bandoulière, c'est au bord de l'Erdre, à Nantes qu'elle préfère se retrouver plus que partout ailleurs, à l'écoute du clapotis de l'eau, son élément préféré.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017