Rendez-vous incontournable des amateur·rices de bande dessinée et fanzines, le Festival Fumetti s’adresse à tous les publics, simples curieux·ses, jeune public et professionnel·les. Il prendra, encore cette année, la forme d’une kermesse graphique joyeuse et bruyante : le Charivari, avec des expositions, un salon d’édition indépendant, des rencontres et ateliers, des spectacles vivants et des soirées concerts, au Lieu Unique et à la Manufacture des Tabacs, le week end prochain.
Sous l’œil avisé de Thomas Brochard et Cassandre Thiénot, les deux salariés de l’association Maison Fumetti, une équipe d’une dizaine de bénévoles s’affairent depuis le mois d’octobre pour établir la programmation ou monter les expositions. Certains bénévoles seront également présent·es pour animer les rencontres. « Le festival, c’est vraiment une direction artistique collégiale », rappelle Thomas.
Pour cette édition, la programmation du festival est construite autour d’un axe, plus qu’un thème ; le dessin sonore. « C’est ça qui a aidé à cibler les artistes qu’on voulait inviter, avec cette idée subjective que leurs dessins, leurs récits, leurs bandes dessinées évoquent pour nous beaucoup de sons. » décrit Thomas. D’autres artistes seront également convié·es pour des rencontres ciblées comme la table-ronde « Ça va être super » ou pour les ateliers.
« On n’est pas un festival de dédicaces »
Avec un salon de taille réduite de 25 stands et 11 artistes mis·es en avant, le Festival Fumetti souhaite se démarquer des autres salons de bande dessinée en misant sur la proximité et les interactions.
« Une des particularités du festival, c’est que chaque année, on propose aux artistes, donc à ces 11, de faire une création collective », présente Cassandre.
Cette année, l’œuvre collective est “le Charivari”, un cadavre-exquis géant qui prendra la forme d’une exposition évolutive le temps du festival « avec différentes parties, une forme de récit, comme un album musical », précise Thomas. « On aime l’idée qu’entre le début et la fin du festival, il se produit des trucs pour le public et pour les auteurs qu’on invite aussi. Artistiquement, il y a quelque chose qui n’existait pas au début de l’événement. »

Le salon d’édition du festival réunit maisons d’éditions, collectifs d’auteurs·trices et fanzines. © Maison Fumetti
Une programmation éclectique
Pas de temps fort, à proprement parler, mais de nombreuses animations durant tout le festival.
Jeudi au Lieu Unique, leur partenaire de longue date, une soirée d’ouverture en trois temps : une rencontre d’auteurs, un concert, et entre les deux, un concert inédit avec performance dessinée.
À partir de vendredi, à la Manufacture des Tabacs, un salon d’édition avec 25 collectifs et maisons d’édition et, pour les auteur·es amateur·es, une invitation à rencontrer les éditeurs du festival.
Un spectacle jeunesse participatif gratuit aussi : le Catch Kids Club. « La version Kids, sans sang, plus de caca, pour le catch de dessin », résume Cassandre.
« On essaie de garder un peu ce truc-là, de manière générale, d’avoir des façons un peu différentes de présenter le travail des auteur·es, la performance en direct, en est une. » rappelle Thomas.

Le Catch Kids Club ? Un ring, des dessins et de la bagarre. © Maison Fumetti
Trois expositions : “Zoom Zoom Zeum” sur l’œuvre colorée de la dessinatrice et autrice, Anne Zeum, “Baguenaudes” montée par son autrice Marion Jdanoff, accompagnée de Glen Chapron, au commissariat (photo en couverture) et une visite spéléologique et 3D du dernier album de Matthias Picard.
Un budget fragilisé mais de nombreux projets en perspective
Si Maison Fumetti a subi de plein fouet les coupes budgétaires de la Région, avec une suppression totale de son enveloppe globale de 18000 €, l’édition 2025 du festival a été peu impactée, grâce notamment aux aides compensatoires du département et de la ville et à un maintien des budgets alloués par les autres organismes comme le Centre national du livre (CNL) ou la Sofia, pour la rémunération des auteurs et autrices impliqué·es.
La proposition faite au public reste la même que pour les éditions précédentes. En revanche, « en coulisses, il y a des choses qu’on est un peu plus obligés de bricoler. On va prendre les photos et faire le graphisme nous-mêmes. On ne peut pas rémunérer de photographes ou graphistes cette année. » déplore Thomas.
Après une édition 2024 mouvementée du festival, rythmée par la pluie et divers incidents, les organisateurs espèrent simplement que tout se passera bien cette année et que les créations inédites réalisées en direct lors de cette nouvelle édition créent de belles surprises.
L’automne prochain promet d’être riche avec une exposition à la bibliothèque municipale de l’auteur Brunö, qui vient de publier un premier volume de sa série « Electric Miles » aux Éditions Glénat et une nouvelle édition du “Fumetti All Stars” à Stereolux.
Au printemps suivant, une grande exposition autour de l’œuvre d’Anne Simon « Contes du Marylène » à l’Atelier, en partenariat avec la ville, est déjà annoncée.
De belles perspectives pour l’association qui fêtera ses 10 ans en 2026.
Les deux expositions “Baguenaudes” et “JeanJambe” sont déjà accessibles depuis vendredi 16 mai à la Manufacture des Tabacs et se prolongeront au-delà du festival, jusqu’au 5 juillet.
La programmation détaillée du festival est à retrouver sur le site de l’association Maison Fumetti.