22 mai 2025

3 ans de l’annuaire professionnel Majeur.e.s : « on a déjà 2700 inscrit·es »

A l’occasion du troisième anniversaire de l’annuaire «  Majeur.e.s » ce samedi 24 mai au Pannonica, Solange Maribe, une de ses coordinatrices nantaises nous expose les réussites de l’application et sa contribution à l’inclusion des femmes et des minorités de genre dans l’industrie musicale.

3 ans de l’annuaire professionnel Majeur.e.s : « on a déjà 2700 inscrit·es »

22 Mai 2025

A l’occasion du troisième anniversaire de l’annuaire «  Majeur.e.s » ce samedi 24 mai au Pannonica, Solange Maribe, une de ses coordinatrices nantaises nous expose les réussites de l’application et sa contribution à l’inclusion des femmes et des minorités de genre dans l’industrie musicale.

Lancée en 2022 à Paris par Shesaid.so France, branche française du réseau international des professionel·les femmes cis, personnes trans et non-binaires de la musique, dans le but de favoriser la mixité des genres dans l’industrie musicale, l’application Majeur.e.s est un annuaire qui référence des professionnel·les de la musique et permet de mieux les faire connaître aux nombreu·x·ses recruteur·euses de ce secteur.

Solange Maribe, une des deux coordinatrices nantaises de Majeur.e.s revient sur les succès de cette application, 3 ans après son lancement.
Avec plus de 2700 personnes inscrites à l’heure actuelle dont 2200 profils sur l’application, les objectifs primordiaux sont la représentation et la visibilité des femmes et des minorités de genre dans l’industrie musicale jugée encore trop patriarcale. Objectifs atteints pour la coordinatrice qui explique : « quand on ne nomme pas certains problèmes ils n’existent pas, ici cette plateforme met en visibilité tous ces profils et rend enfin visibles ceux qu’ils ne l’étaient pas avant ».

De plus, Solange, qui est aussi co-présidente du collectif Raymonde, affirme que la plateforme a permis de mettre en avant la singularité des professionnel.les et compétences de chacun·es : « il n’y a pas de logique d’algorithme sur Majeur.e.s tout le monde est au même niveau» . Elle cite en particulier l’exemple d’une chanteuse utilisatrice de Majeur.e.s : «Sandra Nkaké m’a dit que quand elle s’était inscrite et qu’il a fallu qu’elle remplisse ses compétences, elle s’est rendu compte qu’elle savait faire plein de choses »

Cette autoévaluation des personnes inscrites permet d’alimenter les recherches par critères basés sur le profil de la personne. Pour Solange cela facilite les connexions et même requestionne certains discours qui lient le succès au talent : «alors que non, c’est vraiment dû au réseau» .

Crédit : Jeanne Wav

Un annuaire utilisé par la profession

L’application Majeur.e.s a vu ses effets bénéfiques sur le secteur de la musique puisqu’elle est utilisée par des professionnel·les de l’industrie musicale qui cherchent une mixité de genre au sein de leur équipe, la coordinatrice de Majeur.e.s énonce l’exemple d’une membre de l’organisation de l’événement « MaMa Music & Convention » qui s’est confiée sur son utilisation. «Par exemple Émily Gonneau, membre du « MaMa Invent » m’a dit que chaque année elle utilisait l’annuaire pour constituer les panels de personnes qui participent et interviennent aux tables rondes et ce sont des compositions paritaires ». Pour Solange, ce type d’utilisation de l’application est une vrai réussite « Plus on a des personnes différentes plus, on a des idées différentes, c’est une vraie nécessité d’apporter d’autres regards et propos sur les thématiques de la musique ».

Au-delà de l’efficacité de l’application, pour Solange, certains axes restent à améliorer. La faible présence de certains métiers sur l’application, notamment celui de technicienne, ce problème est en partie dû au fait que la communauté n’est pas encore assez développée.

Si la plateforme semble être utile pour le secteur de la musique aujourd’hui, pour Solange, l’application ne doit  pas perdre de vue ses objectifs qui restent la visibilité et la légitimité des femmes cis, personnes trans et des non-binaires dans l’industrie musicale. Soutenue par le Centre National de la Musique, la structure continue à développer sa visibilité et à agrandir la communauté en mettant en avant une grande diversité de profils pour que la filière musicale soit plus inclusive.

Informations utiles :

  • Anniversaire Majeur.e.s : Samedi 24 mai 2025 de 14h à 00h au Pannonica, 9 rue Basse Porte 44000 Nantes
  • Journée festive et engagée avec une Matri Music Party (proposée par la musicienne Émilie ROUGIER)
  • Programmation de la journée <–

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017