22 mai 2024

22e édition de SCOPITONE : « Cette programmation on l’a voulue féminine, engagée et jeune »

Du 18 au 22 septembre aura lieu la 22e édition du festival de cultures électroniques et d’arts numériques, SCOPITONE. Organisé par Stereolux, il regroupera une vingtaine d’artistes de 8 nationalités différentes entre l’Ile de Nantes, la place Graslin et Procé.

22e édition de SCOPITONE : « Cette programmation on l’a voulue féminine, engagée et jeune »

22 Mai 2024

Du 18 au 22 septembre aura lieu la 22e édition du festival de cultures électroniques et d’arts numériques, SCOPITONE. Organisé par Stereolux, il regroupera une vingtaine d’artistes de 8 nationalités différentes entre l’Ile de Nantes, la place Graslin et Procé.

Ce mercredi soir à 18h ouvre la billetterie de la 22e édition de SCOPITONE organisée par Stereolux. Ce festival aura lieu du 18 au 22 septembre et s’étendra de l’Ile de Nantes, jusqu’à Graslin et Procé. Une programmation à majorité féminine et internationale est attendue à Nantes.

Une programmation engagée

Cette année, les programmateurs de SCOPITONE misent sur trois engagements forts. Tout d’abord, une attention particulière a été portée à la présence de femmes dans la programmation : « 70-75% des artistes sont des artistes féminins » appuie l’un des organisateurs. Certain.e.s sont queer ou encore racisé.e.s et portent des engagements forts, telles que l’artiste libanaise Saliah ou la DJ palestinienne Sama’ Abdulhadi. Anne-Laure Belloc, commissaire d’exposition, annonce aussi que certaines conférences seront en « mixité choisie pour les femmes et les personnes non-binaires ».

Ensuite, les expositions tourneront autour de l’insurrection, d’une « esthétique de lutte commune », et de la « surrection, ce soulèvement lent et progressif d’une zone de l’écorce terrestre », explique Mathieu Vabre, directeur artistique de cette 22e édition.

Enfin, le festival prend des «engagements écologiques» évoque Éric Boistard, bientôt ex-directeur de Stereolux. Des engagements qui semblent se limiter cependant à « l’utilisation de lieux déjà existants ».

Éric Boistard à la conférence de presse sur la 22e édition de SCOPITONE ©Lisa Le Floch

La présence de quatre artistes locaux

Sur ces « 27 artistes de 8 nationalités différentes », les festivalier.e.s pourront retrouver lors de ce festival 4 artistes locaux. Une volonté d’une programmation « locale » assumée, qui se résume cependant à quelques artistes sur une vingtaine de noms. Ago Gazo, Dela Savelli, Alan.D et Guillaume Marmin seront les artistes nantais.e.s présents sur le festival.

Stereolux a fait le pari de « travailler sur la nouveauté » avec « peu de grosses têtes d’affiche » explique le directeur de l’événement. À l’exception notamment de l’artiste Jacques qui est déjà connu en France.

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Autodidacte et impliquée, Lisa est en deuxième année de licence information/communication. Dans le quotidien, elle est très active et trouve épanouissement dans l’artistique. Son lien aux autres et son rapport à l’art lui créent de grandes ambitions pour l’avenir.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017