14 octobre 2025

Zineb, le goût de transmettre

À 34 ans, Zineb entame un nouveau chapitre de sa vie en rejoignant le média nantais Fragil comme rédactrice bénévole. Issue du domaine de l’enseignement, elle voit dans le journalisme une autre façon de transmettre et de développer de nouvelles compétences.

Zineb, le goût de transmettre

14 Oct 2025

À 34 ans, Zineb entame un nouveau chapitre de sa vie en rejoignant le média nantais Fragil comme rédactrice bénévole. Issue du domaine de l’enseignement, elle voit dans le journalisme une autre façon de transmettre et de développer de nouvelles compétences.

Originaire de Nantes, Zineb a 34 ans. Après une licence en Science Vie de la Terre et un master en enseignement, elle décide de se pencher vers le journalisme.

Suite à une annonce du journal sur les réseaux sociaux visant à recruter de nouveaux.elles rédacteurs.trices, elle décide de s’inscrire pour devenir rédactrice bénévole. Après avoir lu quelques articles et évaluer le temps que le journal va lui prendre, elle décide de tenter sa chance «  C’est une nouvelle expérience, je verrai bien là où ça va me mener ! ».

Pour Zineb, c’est l’occasion de découvrir un nouveau domaine. Le journalisme n’est pas un choix isolé pour elle : « je sors d’un master pour devenir prof, j’ai cette envie de transmettre et partager ». Au-delà de ça, elle affirme qu’elle aime écrire durant son temps libre et que le métier de journaliste l’a toujours attiré. Elle voit une occasion de développer de nouvelles compétences et de travailler sur elle : « Ça va m’apprendre à synthétiser parce que je pars parfois dans tous les sens » nous confie-t-elle.

Zineb, devant l’entrée de la médiathèque Jacques Demy à Nantes

Cette passionnée d’écriture évoque aussi son attrait pour le format podcast : « On peut beaucoup plus creuser certains sujets. Un article c’est sympa pour transmettre des émotions, mais les podcasts c’est plus naturel […] c’est vraiment une discussion. »

Étant très ouverte à la culture et à la société, cette nantaise aime se sentir impliquée dans les luttes sociétales, elle cite l’écologie ou encore le féminisme. Son sujet de prédilection reste, quant à lui, l’éducation et l’accessibilité à la culture.

En clair, cette nouvelle expérience dans un média nantais est à la fois pour elle « stressante et excitante ». « J’avais peur avant ma première conférence de rédaction parce que je ne connais pas le journalisme et je ne sais pas encore écrire d’articles, mais j’aime bien parce que ça me donne du challenge ! ». Pour elle, Fragil est l’occasion de se stimuler intellectuellement et de nourrir son besoin d’apprendre et de transmettre.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017