15 octobre 2025

Valentina : « Informer, c’est donner du pouvoir au peuple. »

Journaliste engagée et passionnée, après une année au sein de la rédaction du journal Ouest France, Valentina veut se lancer de nouveaux défis. S’engager au coté de Fragil représente pour elle l’occasion de découvrir l’univers d’un média associatif tout en redonnant le pouvoir à la parole citoyenne.

Valentina : « Informer, c’est donner du pouvoir au peuple. »

15 Oct 2025

Journaliste engagée et passionnée, après une année au sein de la rédaction du journal Ouest France, Valentina veut se lancer de nouveaux défis. S’engager au coté de Fragil représente pour elle l’occasion de découvrir l’univers d’un média associatif tout en redonnant le pouvoir à la parole citoyenne.

Pour Valentina, l’information c’est plus qu’un métier, c’est une mission. Après avoir étudié, lors de ses études de philosophie, deux penseurs post-marxiste, le journalisme s’impose à elle comme une évidence : “C’est une manière de donner du pouvoir au peuple que de les informer, et cela m’a paru essentiel comme mission” raconte-elle. Après deux ans d’études au CNJ et un an en tant que secrétaire de rédaction au sein du journal Ouest-France, elle profite aujourd’hui d’un peu plus de temps libre pour s’engager auprès d’un média associatif, une envie qu’elle nourrit depuis ses études.

 le journalisme, une histoire d’équilibre

Personnalité engagée, aimant l’aspect culturel et associatif de la ville, elle accorde une très grande importance à l’indépendance de l’information. Elle découvre durant ses études le média Fragil, regroupant ses valeurs : honnêteté, ouverture et exigence journalistique. “Chez Fragil, il y a une ligne éditoriale de gauche mais on y pratique un jeu d’équilibriste, que je trouve passionnant, qui est de défendre les valeurs du média sans laisser transparaître ses opinions tout en luttant contre les discriminations”, explique-t-elle.

Valentina sur les bords de l’Erdre, endroit qu’elle affectionne. crédit photo: Thuault Aziliz 10/10/25

Une année pleine de nouveaux défis

Rejoindre Fragil représente aussi pour elle l’occasion de sortir de sa zone de confort en explorant de nouvelles thématiques et de nouveaux formats. “ Je dirais que mes sujets de prédilection sont ceux traitant du féminisme, de lutte sociale, de société et de politique mais j’attends aussi que l’on me propose des sujets auxquels je n’aurais pas pensé”, confie-t-elle. Grande auditrice de podcasts, elle voit également, dans son engagement au sein de l’association, une belle opportunité de passer de l’autre côté du micro et de participer à la création de ce nouveau format pour le média.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017