21 novembre 2018

Un peu du Québec à Nantes

Dans le cadre de sa tournée pour son nouvel album Dans le noir, Safia Nolin a fait un détour par Nantes (salle Paul Fort) le temps d’un concert intime et touchant.

Un peu du Québec à Nantes

21 Nov 2018

Dans le cadre de sa tournée pour son nouvel album Dans le noir, Safia Nolin a fait un détour par Nantes (salle Paul Fort) le temps d’un concert intime et touchant.

C’était le jeudi 8 novembre au soir à la salle Paul Fort. A 21 h pétantes les lumières s’éteignent. Safia Nolin et son ami guitariste Joseph entrent sur scène sans grande parade. Il faudra quelques chansons à la jeune québécoise pour s’approprier la scène, s’ouvrir au public et le saluer. Le concert est lancé et nous “tombons en amour” avec sa voix cristalline. C’est une Safia Nolin fidèle à elle-même avec sa chemise à carreaux boutonnée au col, son t-shirt et son jean clair qui vient nous chanter ce soir-là les chansons de son tout dernier album Dans le noir, sorti début octobre dernier.

Manon Novaretti et Maëlane Guérit-Guillon

« Je m’excuse de mon corps, pour mon cœur. »

Le spectacle commence avec Miroir, une chanson qui traite de notre rapport au corps et de l’acceptation de soi. Le premier morceau nous l’annonce : simplicité, authenticité et émotion seront les mots clés de la soirée.

Maëlane Guérit-Guillon

Sans fards

La chanteuse se transforme en chantant et plus elle joue, plus elle nous semble à l’aise sur scène et nous transporte. L’univers sonore que nous propose Safia Nolin est semblable à celui de l’album : envoûtant et doux. Les chansons de Safia sont touchantes, elles abordent des sujets comme le mal-être, la nostalgie, l’acceptation de soi, l’amour et la sexualité. Au moment de la chanson Sans Titre, elle nous diffuse même les enregistrements de voix d’elle enfant et de son papa présents sur l’album. Un instant rempli d’émotions et presque nostalgique.

Maëlane Guérit-Guillon

Complicité et amitié

Entre les chansons, Safia et Joseph “jasent” et installent une certaine proximité avec le public. Leur accent québécois et leur humour sont séduisants et chaleureux. Ils nous parlent de ce qu’ils aiment en France, de la phobie de l’avion de Safia et de ce qu’ils ont découvert à Nantes… Ils font rire le public. On sent une complicité émouvante entre Safia et Joseph qui l’accompagne à la guitare électrique. L’alchimie se renforce lorsque tous deux se retrouvent face à face sur scène pour plusieurs chansons autour d’un micro d’ambiance. Le son nous paraît plus authentique, le rendu est parfait.  

Maëlane Guérit-Guillon

Reprises surprises

L’artiste nous surprend avec une reprise folk et douce de Wake me up inside d’Evanescence et plus tard de Belle de la comédie musicale Notre Dame de Paris pour laquelle elle enfile un gilet à paillettes avec l’inscription “BELLE” dans son dos. Pendant la chanson, après les paroles « Oh ! laisse-moi rien qu’une fois, pousser la porte du jardin d’Esméralda », elle ne manque pas d’ajouter « avec son consentement » en échos avec son engagement pour la cause féministe, ce qui fait sourire et applaudir le public.

Maëlane Guérit-Guillon

Accompagnée de sa guitare folk, elle nous chante ce soir-là une dizaine de chansons pour un spectacle sobre et sincère. La jeune artiste de 26 ans nous a touchés par son humilité, son talent et son originalité.

Si vous avez manqué le concert de Safia et voulez découvrir son univers sachez que toutes ses chansons sont retrouvables sur Youtube, comme les plus connues La Laideur ou Les Chemins. Il s’agissait du premier concert de Safia Nolin chez nous et on espère qu’elle pensera de nouveau à Nantes pour son prochain album ! Et à celle qui nous lance en souriant « A la revoyure ! » à la fin du spectacle, on souhaite une agréable suite de tournée pour ce nouvel opus !

A tantôt !

 

Miroir

Les chemins

La laideur

Par Manon Novaretti et Maëlane Guérit-Guillon

Née à Montréal (Québec), Maëlane est une étudiante en Communication voyageuse et curieuse. Depuis toujours intéressée par le milieu journalistique, elle le touche du doigt en combinant les petites expériences dont son blog personnel portant sur le voyage et son bénévolat à Fragil.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017