Le 28 Août, le pôle « éducation / jeunesse / centres socioculturels » de la ville de Rezé organisait une journée-séminaire de pré-rentrée pour ses équipes autour de la thématique de l’égalité filles-garçons. Après une matinée de conférence animée par Cléolia Sabot, docteure en sociologie de l’enfance et de l’éducation l’Université de Lausanne, le public a participé à un après-midi d’échanges dans une série d’ateliers. Dans ce cadre, Fragil animait deux temps d’une heure pour faire découvrir trois outils permettant d’ouvrir la réflexion autour des discriminations dans les médias.
Réunis dans une salle de classe de l’école Pauline Roland à Rezé, chaque groupe de vingt personnes a pu découvrir des outils développés par l’association d’éducation aux médias nantaise.
« Pas en avant » : se mettre à la place de l’autre
Cet outil, très répandu dans le milieu de l’éducation populaire, a été spécialement adapté par Fragil pour questionner les publics sur les inégalités d’accès à l’information et les discriminations dans les médias. Le concept est simple : après avoir reçu une carte « rôle » secrète sur laquelle est décrite une personne et avoir été placé·e sur la même ligne de départ, chaque participant·e doit avancer d’un pas à chaque fois qu’iel se reconnait dans une phrase énoncée par l’animateurice. « Avancez si vous pensez avoir les moyens d’acheter un journal par jour« , « avancez si vous pensez que les journalistes qui vous ressemblent sont largement présent·es au sein des médias (age, sexe, couleur de peau, niveau d’éducation…) « … autant d’affirmations qui ont fait se creuser les écarts entre les professionnel·les de la jeunesse selon leur rôle attribué. Cet exercice a permis aux participant·es de se questionner sur deux niveaux. Tout d’abord sur les privilèges ou handicap, parfois invisibles, de certaines personnes dans leur rapport aux médias, mais aussi sur les stéréotypes utilisés dans l’incarnation des rôles des participant·es.
Le PDF pour animer cet atelier.
« Points sexistes » : identifier les ressorts sexistes dans le journalisme
Développé sur le modèle des « points biais et sophisme » créé par Un Monde Riant, les « points sexistes » ont été réalisés par une salariée de Fragil. En s’appuyant notamment sur les travaux de Rose Lamy, cet outil permet aux participant·es d’identifier des formulations ou des ressorts sexistes dans le traitement journalistique de l’actualité. Après avoir pris connaissance d’un maximum de cartes « points sexistes » en 5 minutes autour d’une table, les participant·es sont invité·es à identifier les ressorts sexistes dans des titres d’articles énoncés par l’animateurice. Ainsi, en évoquant le titre de CNEWS « Le premier coronavirus a été découvert par une femme en 1964« , iels ont pu attribuer le point « Une Femme » qui met en lumière les textes désignant quelqu’un·e uniquement par son genre. À chaque article nouveau titre énoncé, les « points sexistes » évoqués déclenchent le débat tout en provoquant une envie de lire la presse de manière plus critique.
Le PDF pour animer cet atelier.
Des cartes pour appréhender les cybersexismes
Pour le dernier temps de cette heure d’échanges, les participant·es ont reçu face à elleux des cartes « terme » et « définition » sur la thématique du cybersexisme et des cyber-violences. En groupe iels ont échangé pour réunir chaque terme avec sa définition. Tâche plus ardue qu’il n’y parait, la diversité des types de cyberviolences sexistes ont parfois dérouté les participant·es. « Slut-shaming », « grooming », « dickpic », « happy slapping », « revenge porn »… nombre de ces termes ont questionné les professionnel·les de la jeunesse et les a sensibiliser à l’étendue des types de violences sexistes que les femmes, et parfois les hommes, peuvent subir en ligne.
Le PDF pour animer cet atelier.