nicolas courjal

5 juin 2019

Rencontre avec Nicolas Courjal : D’un Méphisto à l’autre…

Après de mémorables « Contes d’Hoffmann » à l’Opéra de Monte-Carlo, Nicolas Courjal a retrouvé cette saison le répertoire français en s’emparant de Méphistophélès, du « Faust » de Charles Gounod, à Marseille et à Nice. Dans un entretien qu’il nous a accordé, cet immense artiste revient aussi sur d’autres rôles de basse qu’il a incarnés, parmi les plus beaux du répertoire, et sur l’émotion sans cesse renouvelée que lui procure le chant.

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6 février 2018

« Contes d’Hoffmann » à Monte-Carlo : les blessures créatrices…

L’Opéra de Monte-Carlo vient d’offrir une émotion exceptionnelle, en reprenant la passionnante vision de 2010 des « Contes d’Hoffmann » de Jacques Offenbach, par Jean-Louis Grinda, dans une distribution de rêve, avec l’immense Juan Diego Florez, la flamboyante Olga Peretyatko et le fascinant Nicolas Courjal dans d’éclatantes prises de rôles !

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L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017