11 juillet 2019

Stéréotypes, préjugés et discriminations dans les médias avec les stagiaires BAFA du CEMEA Pays De La Loire

Le 9 juillet 2019, l'association Fragil intervenait dans un stage de perfectionnement BAFA au 102, siège du CEMEA PDLL. Dans le cadre de la lutte contre le racisme l'antisémitisme et les discriminations anti-LGBT, les stagiaires ont pu participer à un atelier de décryptage média.

Stéréotypes, préjugés et discriminations dans les médias avec les stagiaires BAFA du CEMEA Pays De La Loire

11 Juil 2019

Le 9 juillet 2019, l'association Fragil intervenait dans un stage de perfectionnement BAFA au 102, siège du CEMEA PDLL. Dans le cadre de la lutte contre le racisme l'antisémitisme et les discriminations anti-LGBT, les stagiaires ont pu participer à un atelier de décryptage média.

« Comment réfléchir aux problématiques liées aux stéréotypes, préjugés et discrimination dans les médias ? » C’est la question que se sont posés la quinzaine de stagiaire en perfectionnement de BAFA au CEMEA ce mardi 9 juillet. Accueillie par la structure d’éducation nouvelle, l’association Fragil a pu animer un temps de deux heures divisé en trois ateliers. Ce temps d’animation financé par la DILCRAH a pour objectif de sensibiliser aux discrimination dans les médias.

Jeu du pas en avant

Réunis dans la cour du centre, les stagiaires se sont vus assigner un rôle secret leur permettant de prendre l’identité de différents types de profils : « Le fils d’un fermier vivant dans un village alsacien reculé. 19 ans », « Un homme blanc de 30 ans employé dans une start-up », « Une jeune Rom de 17 ans qui n’a jamais terminé sa scolarité dans le primaire ». Une fois imprégnés de leur rôle, les stagiaires se sont placés sur une ligne de départ et ont avancé d’un pas à chaque fois qu’une affirmation énoncée par l’animateur leur semblait vraie pour leur rôle : « Vous possédez un smartphone », »Votre accent est audible dans les voix-off des reportages télévisés », « Vous vous reconnaissez physiquement dans les publicités »… Cet atelier a permis aux participantes et participants de réfléchir aux représentations de chacune et chacun vis à vis des profils qu’ils représentaient, mais aussi de prendre conscience des problématiques d’accès aux médias et de représentation dans ces derniers de certains types de personnes.

Décryptage de contenus médiatiques

Réunis en demi-cercle, les stagiaires ont été invités à réagir à la diffusion de contenus sélectionnés par Fragil. Article de presse attaquant la tenue vestimentaire d’une joueuse de tennis, séquence « humoristique » d’une émission de télé se basant sur les stéréotypes véhiculés sur les personnes originaires du Brésil, billet d’humeur anti-féministe diffusé à la radio… tels étaient les types de contenus qui ont déclenché de vifs débats dans l’assemblée. En travaillant sur ces contenus, les stagiaires ont pu à la fois se questionner sur le fond, à savoir les propos discriminants, de chaque contenu ainsi que sur la forme pour comprendre les différents types de production médiatique.

Les stagiaires invités à débattre autour de contenus discriminants

Réflexion sur une séquence

Après avoir visionné un extrait de l’émission « Salut les terriens », lors de laquelle Laurent Baffie soulève la jupe de l’invitée Nolwenn Leroy, les participantes et participants ont été invités à travailler en groupe. En 10 minutes, chaque équipe devait définir les différents protagonistes de la production de la séquence et les classer selon leur niveau de responsabilité. Si certains groupes se sont arrêtés uniquement aux personnes présentes à l’image, d’autres ont évoqué des acteurs invisibles, tels que la production, le public, le monteur… Ce temps de réflexion a permis à tous et toutes de réfléchir au processus de production d’une telle émission, de se questionner et de débattre à propos du rôle et des réactions de chaque protagoniste.

Une réflexion en petit groupe autour d’une séquence

Ce temps de deux heures a été très apprécié par les participantes et participants qui, selon leur témoignages à l’issue de l’atelier, auraient aimé avoir plus de temps pour débattre et élargir le sujet sur des exemples hors décryptage médiatiques. Cette amorce leur permettra sans aucun doute d’avoir des pistes pour animer des temps de réflexion sur les stéréotypes, préjugés et discriminations ainsi que des éléments pour décrypter du contenu médiatique avec des jeunes lors de leur futures animations.

Boulevard des Airs, l'autoroute du kif !

Fascinant et envoûtant, le Voyage à Nantes 2019 n'aura de cesse de vous étonner !

Chargé de projets numériques et médiatiques chez Fragil depuis 2017, musicien, auteur, monteur... FX est un heureux touche-à-tout nantais. Il s'intéresse aux musiques saturées, à l'éducation aux médias, aux cultures alternatives et aux dystopies technologiques.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017