17 juillet 2018

Soirée débat avec les jeunes de Mauves-sur-Loire : les médias sont-ils sexistes ?

L'association Fragil a été sollicitée par l'Espace Jeunes de Mauves-sur-Loire afin d'animer une soirée débat avec leurs ados, le 12 juillet 2018. Articulé en trois temps : sexisme, réseaux sociaux et cyber-harcèlement, le débat a permis de questionner ces sujets dans une atmosphère détendue et bienveillante.

Soirée débat avec les jeunes de Mauves-sur-Loire : les médias sont-ils sexistes ?

17 Juil 2018

L'association Fragil a été sollicitée par l'Espace Jeunes de Mauves-sur-Loire afin d'animer une soirée débat avec leurs ados, le 12 juillet 2018. Articulé en trois temps : sexisme, réseaux sociaux et cyber-harcèlement, le débat a permis de questionner ces sujets dans une atmosphère détendue et bienveillante.

Une petite dizaine de jeunes avait répondu à l’invitation des deux animatrices de l’Espace Jeunes de Mauves-sur-Loire en ce 12 juillet. Premier rendez-vous d’un projet qui s’étendra jusqu’à la fin de l’été, cette soirée débat animée par Fragil  avait pour objectif de créer du dialogue autour de trois axes : le sexisme, les réseaux sociaux et le cyber-harcèlement.

Les médias sont-ils sexistes ?

Dès 19h30, les adolescentes et adolescents présents ont été invités à regarder des extraits d’émissions de télévision, de radio, des articles de presse ou encore des publicités. Pour chaque élément, un temps de discussion était pris pour effectuer un décryptage médiatique de la séquence ainsi qu’un court débat autour de la problématique sexiste qui y était soulevée.  Par exemple pour les séquences issues d’émissions de télévision, tout en évoquant les questions de montage, de chauffeurs de salle, de choix des invités, de production, d’audimat et de financement des émissions, les jeunes ont pu échanger autour des gestes et discours sexistes qui y étaient véhiculés. Avec un grand recul pour la plupart d’entre elles et eux, le décryptage des différents éléments a suscité beaucoup d’interrogations quant aux rôles souvent attribués aux femmes par les médias. La séquence s’est terminée sur un point factuel via une vidéo d’Acrimed, malheureusement toujours d’actualité.

Les réseaux sociaux et la gestion de la vie privée

Le deuxième temps de la soirée était consacré au décryptage des réseaux sociaux à travers un petit Quiz. L’activité ludique a permis de tester la culture générale numérique des jeunes, notamment sur les outils qu’ils utilisent quotidiennement. “Où est stocké un Snap entre le moment ou je prends ma photo et celui où mon destinataire le reçoit ?”,  “Qui est propriétaire d’Instagram ?”… les questions se sont enchaînées et ont suscitées de nombreux commentaires.

Les adolescents et adolescentes ont ensuite (re)découvert les notions d’empreinte numérique, d’identité numérique et d’e-reputation à travers l’étude d’un post Instagram.

Le cyber-harcèlement

Pour terminer la soirée, les jeunes ont été invités à se pencher sur la question du cyber-harcèlement, pratique mêlant bien souvent (mais pas toujours) les deux thèmes abordés précédemment. Ainsi après un bref rappel à la loi et une présentation des dernières affaires jugées, notamment celles des harceleurs de la journaliste Nadia Daam et de l’actrice Nikita Bellucci, les jeunes ont pu échanger leurs impressions en visionnant un témoignage de la YouTubeuse Marion Seclin qui avait subi en 2016 une des plus violentes campagne de harcèlement en ligne.

Le support du débat et le quiz sont disponibles dans le slider ci-dessous :

Les Escales 2018 : Melbourne à l’honneur !

L’Altercafé : À la pointe de l’électro nantais

Chargé de projets numériques et médiatiques chez Fragil depuis 2017, musicien, auteur, monteur... FX est un heureux touche-à-tout nantais. Il s'intéresse aux musiques saturées, à l'éducation aux médias, aux cultures alternatives et aux dystopies technologiques.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017