15 octobre 2025

Portrait de Jeanne Boulanger, nouvelle rédactrice du média associatif Fragil

Jeanne Boulanger, 22 ans, est nouvellement rédactrice à Fragil. Cette grande voyageuse se pose à Nantes pour se préoccuper des autres.

Portrait de Jeanne Boulanger, nouvelle rédactrice du média associatif Fragil

15 Oct 2025

Jeanne Boulanger, 22 ans, est nouvellement rédactrice à Fragil. Cette grande voyageuse se pose à Nantes pour se préoccuper des autres.

La ville de Nantes ne connaissait pas Jeanne jusqu’à il y a quatre semaines de cela. Durant cinq ans elle n’a consommé que le côté nomade de la vie, voyageant en backpack à travers les cultures, les pays et les paysages. Naïvement, on pensait qu’elle nous conseillerait la meilleure spécialité qu’elle n’ait jamais goûté, mais apparemment : “il faut absolument goûter les flageolets avec du beurre et du gruyère, c’est délicieux”.

Si l’on écarte les sujets culinaires, Jeanne conseille et rend compte de tout ce qui lui a plu, ou l’a marquée de près ou de loin de façon transparente et entrainante. Promis, vous serez informé·es des dernières nouvelles liées à l’engagement politique de Nantes, vous allez même regretter de ne pas être allé·es au DJ set du week-end dernier au bar du coin.

Jeanne Boulanger, nouvelle rédactrice pour Fragil. 14/10/2025. Crédit Pauline Rouibi.

L’envie de pratiquer le journalisme

Le 29 septembre dernier, l’équipe de Fragil a réalisé une intervention à l’Institut Supérieur de Formation au Journalisme que Jeanne venait fraîchement d’intégrer. Elle a vu en Fragil l’opportunité de donner du relief à ses études, d’écrire concrètement sur des sujets qui touchent la réalité de la ville et pas seulement de faire des études de cas théoriques.

Je veux être sur le terrain” nous dit-elle. Son envie d’intégrer la rédaction de Fragil provient de sa volonté de tenir au courant toustes celleux qui n’ont pas suffisamment d’yeux pour voir et vivre tout ce que peut offrir la ville de Nantes. Jeanne écrit à la rédaction de Fragil car elle se préoccupe des autres, pour donner à tout à chacun la possibilité de connaître Nantes, de savoir ce qu’il s’y passe, et de vivre sa vie ici de la façon la plus dynamique possible.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017