28 septembre 2018

« Nous les appelons Vikings »

Cette année, le voyage à Nantes accueille entre les murs du château des Ducs de Bretagne une exposition qui a de la hargne : « Nous les appelons Vikings ».

« Nous les appelons Vikings »

28 Sep 2018

Cette année, le voyage à Nantes accueille entre les murs du château des Ducs de Bretagne une exposition qui a de la hargne : « Nous les appelons Vikings ».

« Seuls les poissons morts suivent le courant. » Proverbe Viking

Loin des clichés tant aimés du cinéma nous présentant les Vikings comme un peuple barbare, sale et terriblement violent, cette exposition nous peint un portrait tout autre de ces gens : Un portrait historique et réaliste.

Une fois dans la fraîcheur du château par un mois estival très chaud, c’est parti !

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Début de l'aventure

Jessy Barbeau

Entre mythe et réalité

La première information et sans doute l’une des plus importantes expliquées dès la première salle, c’est le nom. En effet, le mot « Viking » n’était à l’époque pas en vogue pour nommer nos amis à cornes. Originaires des pays scandinaves, ils étaient plutôt simplement appelés « Nordiques ».

D’ailleurs, les casques à cornes, c’est du pipo ! Il n’y aucune preuve, aucun reste n’attestant du port de cornes sur leurs casques.

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Et non, pas de cornes...

Jessy Barbeau

L’autre fait important présenté et à retenir de cette première entrée dans l’univers des « Vikings » est leur rapport aux autres peuples : Les récits décrivant ces gens comme d’horribles monstres sans cœur sont pour la plupart issus de leurs ennemis de l’époque et les victimes de leur méfaits. Car oui, les Nordiques avaient quand même tendance à avoir le pillage facile. Pourtant, plus tard dans l’exposition, il sera expliqué qu’ils étaient aussi de très bons commerçants maritimes.
Ceci explique quand même comment cette sombre réputation qui leur colle à la peau a débutée.

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C'est vrai que s'ils étaient comme ça, ça fait peur !

Jessy Barbeau

Au travers des vitrines exposant les artéfacts de nos amis Nordiques, il est difficile de ne pas être frappé par la beauté et la complexité des bijoux et créations artistiques. Ce peuple fut un peuple où l’artisanat avait une place importante.

Un quotidien et une société organisée

L’exposition nous plonge ensuite dans une tout autre partie : La vie quotidienne.
On constate que la femme a une place importante : elle dirigeait la maisonnée et la ferme, deux rôles centraux dans la société.
L’homme lui, labourait sa terre, commerçait et faisait la guerre. Avoir une terre était très important pour la renommée et le statut de la famille.

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Une maison du pays

Tout le monde a un rôle à jouer dans une organisation très bien huilée.
Des témoignages décrivent les scandinaves comme sales. Pourtant, l’abondance des objets comme les miroirs, les peignes et pinces à épiler suggère le contraire : Ils savaient prendre soin d’eux les bougres !

Et à table, les bonnes manières sont de mises : On ne mangeait pas avec les mains comme des rustres. Ils se servaient couramment de cuillère, de couteau et de fourchette, en os ou en bois.

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Et en plus, ils savaient écrire de la prose

David Gallard

Par la suite, l’exposition nous laisse admirer l’habitat, le mode vestimentaire. D’ailleurs à ce sujet, des écrans interactifs permettent aux visiteurs de tester leurs connaissances en habillant de petit scandinaves en 3D.
On appréhende ainsi mieux les tenues propres aux hommes et aux femmes, mais aussi aux enfants.

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Les habits d'une autre époque

David Gallard

Au fur à mesure de la visite, de nombreuses informations sur les rites nous proposent d’en apprendre plus sur la vision de la vie après la mort des Nordiques.
D’autres nous montrent les différents types de bateaux…

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A vous de jouer...

Jessy Barbeau

Le culte occupe aussi une grosse place dans la vie des Scandinaves : Un grand système interactif nous propose de découvrir leur religion polythéiste !

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L'art de la navigation

Jessy Barbeau

Et tellement d’autres choses à apprendre !
Une sortie très enrichissante pour la culture dans un cadre adapté. Mais si une chose est sûr, c’est que ces Nordiques n’étaient pas non plus de tendres personnes : Et ne dit-on pas que les réputations naissent toujours avec une infime part de vérité ?

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Une belle cérémonie

Jessy Barbeau

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Lecteur, écrivain amateur… J’aime les mots, les écrire et les lire… Votre serviteur, je vous écrirai volontiers sur des sujets culturels, de société et de littérature ! Bon après, si vraiment y’a besoin, je sais très bien faire le café et les omelettes.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017