20 février 2020

LunDIY Fake News et théories du complot : un atelier “super”.

La soirée du lundi 17 février, Fragil animait une conférence sur les Fake News et sur les théories du complot au CRIJ de Nantes.

LunDIY Fake News et théories du complot : un atelier “super”.

20 Fév 2020

La soirée du lundi 17 février, Fragil animait une conférence sur les Fake News et sur les théories du complot au CRIJ de Nantes.

Deux bénévoles écrivant des articles pour Fragil étaient présentes ainsi qu’une jeune femme et un homme qui venaient pour la première fois.

L’atelier a commencé par des débats mouvants, les questions évoquées étaient « Faut-il une carte de journaliste pour être journaliste ? », « Les médias sont-ils neutres ? » et « Est-il plus important de parler de 10 morts à 10 km ou de 100 morts à 1000 km ? ». Le principe de ce débat mouvant était comme son nom l’indique, de se mouvoir en fonction de son opinion. Si l’on était d’accord avec la sentence évoquée, on se plaçait vers la droite de la table et si on était en désaccord on se plaçait vers la gauche de la table.

Des participantes lors de l’atelier dédié au journalisme.

La soirée s’est poursuivie avec un atelier consistant à écrire un article. L’animateur, François-Xavier, a fait un geste que le comité a regardé avec attention, avant de se lancer dans l’écriture de quelques lignes qui devaient décrire le geste en question avec précision en répondant à un QQOQCP (Qui, Quoi, Où, Quand, Comment et Pourquoi). Une fois finis, les articles sont passés autour de la table pour que tout le monde puisse lire ceux des autres. Après une analyse, l’assemblée s’est rendue compte que personne n’avait penser à demander à François-Xavier pourquoi il avait fait ce geste.

Par la suite a eu lieu un atelier visant à cibler les mots jugés les plus pertinent vis-à-vis du terme Fake News pour les personnes présentes. Les mots retenus par le comité comme les plus pertinents ont été « faux » et « intention », le mot « invérifiable » a été quant à lui sujet à débat.

Sur la continuité de cet atelier, s’est déroulé un autre qui cette fois-ci avait pour but de savoir vérifier une information.

Plusieurs images de nouvelles postées sur internet furent distribuées. Le but était de trouver leurs points communs permettant de les vérifier et d’en conclure si la nouvelle était une Fake News ou pas. Lors de la mise en commun, les moyens de vérifier l’information sélectionnés par le comité furent :

  • lire l’information avec attention,
  • croiser les sources,
  • se renseigner sur l’auteur de la nouvelle,
  • vérifier l’image avec des sites internet comme Google Image ou TinEye,
  • regarder les commentaires,
  • faire agir son esprit critique,
  • ne pas hésiter à contacter la source
  • et bien sûr de regarder le QQOCQP.

Animation autour des arguments fallacieux.

La soirée s’est terminée par un dernier atelier sur les théories du complot. Ce petit jeu d’association visait à s’éveiller aux différentes formes de biais argumentatifs. Par exemple, la phrase « La pollution est uniquement due au trafic routier trop important » illustre le biais de simplicité : « dire qu’un effet n’a qu’une cause en négligeant les autres ».

Pour finir, les personnes présentes à l’atelier e sont parties enjouées car la soirée tenue par François-Xavier a été ludique et intéressante.

Une participante nous a même confié : “ C’était super ! »

Une semaine d'éducation aux médias à l'école Jules Ferry (Basse Indre)

Comprendre Discord

Bonjour, je m'appelle Thomas, je suis journaliste amateur et j'aime écrire sur des sujets qui m’intéresse.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017