15 octobre 2025

Lucie, une journaliste en devenir

Séduite par l’esprit local, culturel et engagé de Fragil, Lucie a rejoint le webzine il y a un an et s’y est tout de suite sentie à sa place. Touchée par l’entraide et l’accompagnement qu’elle y a trouvés, elle poursuit aujourd’hui l’aventure, convaincue d’avoir fait le bon choix : celui du journalisme.

Lucie, une journaliste en devenir

15 Oct 2025

Séduite par l’esprit local, culturel et engagé de Fragil, Lucie a rejoint le webzine il y a un an et s’y est tout de suite sentie à sa place. Touchée par l’entraide et l’accompagnement qu’elle y a trouvés, elle poursuit aujourd’hui l’aventure, convaincue d’avoir fait le bon choix : celui du journalisme.

« Je suis rentrée dans le journal en me disant, j’espère que le journalisme ça va me plaire et en fait quand j’ai commencé à faire des articles, j’étais convaincue. » C’est il y a un an, lors d’une présentation du webzine Fragil dans son école que Lucie, 19 ans et étudiante en 2ème année à l’UCO de Rezé option journalisme, s’est lancée avec une certaine appréhension, en tant que rédactrice bénévole. 

Une envie de s’exercer

Animée par le désir d’écrire ses propres articles, elle aime l’idée de pouvoir progresser dans un cadre en accord avec ses valeurs. Le journal Fragil [..] c’est un journal qui me correspond. C’est engagé. C’est local. J’aime bien tout ce qui est luttes et tout ce qui est culturel”. 

C’est aussi l’opportunité de s’exercer, d’acquérir les codes journalistiques et d’intégrer plus facilement une école de journalisme. “C’est vraiment valorisé d’écrire ou d’avoir un engagement journalistique à côté des cours” nous dit-elle. 

Photo de Lucie

Lucie devant la médiathèque 08/10/25 crédit: Benkhider Zineb

Une première année riche en expériences

Ce qu’elle a gagné sur les plans professionnel et personnel, c’est “plus de prise d’initiative, de planification, de démarche d’entreprendre et l’opportunité de tester plusieurs formats” (écriture d’articles, réel insta et format reportage photo). L’expérience à Fragil a affûté son sens de l’écriture. Cette apprentie journaliste nous dit porter plus d’attention à la structure des articles, tout en apprenant à hiérarchiser les informations et à organiser ses idées pour construire des textes plus clairs.

Les peurs du début se sont rapidement dissipées. Elle s’est sentie “accompagnée par l’association” à travers les angles de corrections et les conseils. Elle a pu progresser car elle confie : “je suis vraiment guidée. Je ne me sentais pas perdue”.

Elle décrit les difficultés qui lui ont permis d’avancer et de prendre confiance en elle. Ce qui a été le plus difficile ? La prise de rendez-vous et de contact direct, par téléphone et non plus par mail. Elle s’est rendue compte de la nécessité de “débloquer (cette peur) pour avancer sur les articles”. 

Ce qu’elle aime c’est pouvoir “échanger librement sur des sujets” divers et variés, “alors que dans la vraie vie je n’aurais pas pu, comme ça, aller poser toutes les questions”.

Si Lucie a gagné en assurance en allant plus facilement “au contact humain”: les interviewer ou les solliciter, elle évoque LE défi pour elle : la retranscription. Elle nous confie “c’est toujours compliqué de synthétiser toutes ces informations et garder le plus important” mais ce n’est pas ce qui l’arrête bien au contraire. C’est un challenge pour cette nouvelle année à la rédaction. 

De cette expérience, Lucie retient une certitude : c’est bien ce métier qu’elle veut exercer.

Devenir contributeurice

Pour Lucie, si vous aimez le contact humain et la découverte d’autres univers, venez à Fragil : “C’est génial ! Moi j’adore

 

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017