10 mars 2023

Les pipelettes du Concorde : un autre regard sur le cinéma

Depuis octobre 2021, Fragil accompagne une douzaine de jeunes âgés de 15 à 25 ans dans la rédaction de critiques de films diffusées sur le compte Instagram des Pipelettes du Concorde. Retour sur cette aventure cinématographique.

Les pipelettes du Concorde : un autre regard sur le cinéma

10 Mar 2023

Depuis octobre 2021, Fragil accompagne une douzaine de jeunes âgés de 15 à 25 ans dans la rédaction de critiques de films diffusées sur le compte Instagram des Pipelettes du Concorde. Retour sur cette aventure cinématographique.

En septembre 2021, l’équipe du cinéma le Concorde a fait appel à Fragil pour répondre à un appel à projets lancé par le Centre National du Cinéma et de l’image animée (CNC) destiné à redynamiser la présence des 15-25 ans dans les salles obscures. Suite à cette réunion, l’idée de rassembler des jeunes afin qu’ils et elles rédigent des critiques de films s’est imposée à tout le monde. Et pour les diffuser, c’est le réseau social Instagram qui a remporté tous les suffrages.

La naissance des Pipelettes

Ils et elles étaient douze lors de la première session, pendant les vacances de la Toussaint 2021. Au programme, 4 jours et 4 films en avant-première : Zaï Zaï Zaï, L’événement, Suprême et Médusa

Après une initiation à l’analyse filmique délivrée par Fragil (analyse et critique des différents éléments du langage cinématographique), le groupe s’est réuni afin de trouver le nom du compte instagram qui centralisera toutes les chroniques rédigées par les jeunes critiques : les Pipelettes du Concorde a récolté l’unanimité des votes et le compte instagram a été créé dans la foulée.

Suite à ce stage durant les vacances, de nouvelles sessions ont été organisées avec de nouveaux films les soirs, en semaine. Les jeunes, toujours au rendez-vous mais parfois en ordre dispersé, ont ainsi pu continuer à alimenter leur média en critique.

Continuité et renouvellement

A l’heure actuelle, le compte instagram les Pipelettes du Concorde continue d’être productif grâce aux différents chroniqueurs et chroniqueuses et compte actuellement plus de 70 critiques de films tels que Rosy, Entre les vagues, Straight Up, Harka etc…. Le groupe a bien entendu beaucoup évolué en deux ans avec des départs et des arrivées, mais le nombre de participants et participantes aux séances et aux ateliers reste stable, aux alentours de sept ou huit.

Agrandir

Capture-decran_20230303_103959
Le compte instagram des Pipelettes du Concorde

Fragil

D’autant plus que le programme s’est quelque peu étoffé. Dorénavant, les films sélectionnés par l’équipe du Concorde font régulièrement l’objet d’avant-première. L’occasion pour les membres des Pipelettes de préparer les interviews des réalisateurs et réalisatrices venues faire la promotion de la future sortie de leur création, comme par exemple Bertrand Bonello pour le film Coma :

Agrandir

IMG_20221111_193126_526
Deux Pipelettes en plein interview de Bertrand Bonello

Fragil

L’aventure des Pipelettes est un réel succès vu qu’elle dure dans le temps et qu’elle continue d’intéresser d’autres jeunes. Une aventure qui a inspiré une nouvelle initiative de Fragil en collaboration avec le Concorde et la ville de Nantes : Le parcours Educatif Artistique et Culturel financé par la ville de Nantes a permis à Fragil d’accompagner 4 classes de CE2 dans l’analyse de films jeunesse diffusés pour les classes en avant-première. C’est ainsi que 4 Gazettes des mini-critiques ont vu le jour et sont distribuées à l’entrée du cinéma.

Il est également possible que le dispositif soit proposé aux seniors. Affaire à suivre…

Un atelier sous le signe du partage avec les Promeneurs du Net de Loire Atlantique

Les femmes seront à l’honneur lors du 32ème Festival du cinéma espagnol à Nantes

Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017