2 novembre 2022

Les étudiant·es STAPS nantais et nantaises se mobilisent pour octobre rose

Mercredi 13 octobre, près de 200 étudiants et étudiantes STAPS du campus nantais Tertre se sont réuni·es pour une course à pied à l’occasion d’octobre rose, le mois dédié à la sensibilisation au dépistage du cancer du sein. Fragil s’y est rendue pour les rencontrer.

Les étudiant·es STAPS nantais et nantaises se mobilisent pour octobre rose

02 Nov 2022

Mercredi 13 octobre, près de 200 étudiants et étudiantes STAPS du campus nantais Tertre se sont réuni·es pour une course à pied à l’occasion d’octobre rose, le mois dédié à la sensibilisation au dépistage du cancer du sein. Fragil s’y est rendue pour les rencontrer.

Arrivée en France en 1994, l’initiative Octobre Rose rassemble les citoyens et les citoyennes qui le souhaitent dans une campagne annuelle de communication destinée à sensibiliser les femmes au dépistage du cancer du sein et à récolter des fonds pour la recherche. Ne cessant d’évoluer, la cause parvient désormais à toucher les plus jeunes, eux aussi concerné·es et impliqué·es par les démarches sociales qui les entourent.

Le bureau des étudiants de la faculté de STAPS s’applique à mettre en forme une campagne personnalisée de sensibilisation, au travers de petits évènements et d’informations postées sur leurs réseaux sociaux. Soutenir, c’est le mot d’ordre de l’association qui s’engage dans le même temps à répondre au devoir d’information concernant l’innovation sociale.

Au cours du mois d’octobre, elle organise chaque semaine un événement dans le but de récolter des fonds reversés à l’association de la ligue contre le cancer. Ce mercredi 13 octobre au soir, c’était le plus important d’entre eux qui tenait place au stade de rugby universitaire dans le nord de Nantes. Filles et garçons allant de la première année au master étaient convié·es via le réseau social tenu par les jeunes du STAPS eux mêmes, dans le but de courir le plus grand nombre de tours de piste, calculés à l’aide d’un compteur.

Agrandir

course-pose
Les étudiant·es déguisé·es en rose au départ de la course prennent la pose.

C’est donc en tenue de sport, couvert·es de rose et muni·es d’une bonne humeur sans faille que les étudiant·es se sont attroupé·es sur le stade pour y courir jusqu’à minuit. Musique, jeux et parrainages étaient organisés afin de motiver les troupes et de permettre à tout le monde de participer avec enthousiasme. Dans la foule, les étudiantes font entendre la pression que l’événement fait ressentir chez certaines: « Nos proches sont certes davantage touchés directement, mais plus tard, cela pourrait-être nous », exprime une étudiante en deuxième année. En effet, chez la majorité d’entre elles, la question du cancer du sein est une source d’inquiétude, même si moins de 10% des cancers du sein surviennent avant 40 ans. Ce n’est pourtant pas par intérêt personnel que ces jeunes donnent de leur temps et de leur énergie au cours de cette soirée: «C’est super de s’engager socialement avec des gens de notre âge, de plus lorsque l’on fait des études de sport, on ne se plaint pas de courir pour la bonne cause! », explique un étudiant de master.

Agrandir

course-basique-scaled
Lancement des premiers tours de stade

Venu·es seul·es ou à plusieurs, parrains, marraines ou organisateur·trices, tous·tes sont ravi·es de se retrouver dans une ambiance chaleureuse. Pour encourager nos étudiant·es en sport, le bureau organisateur crée une récompense : une place pour une soirée en boîte de nuit est offerte au meilleur·e coureur·euse – de quoi motiver tout le monde. L’ambiance est conviviale au stade qui accueille une parfaite mixité. Maxime Denis, chargé de mission solidarité au bureau des étudiants de STAPS et organisateur de la course, anime énergiquement l’événement. Selon lui, agir et participer comptent plus encore que le résultat de leurs gains. Faire sourire les plus âgé·es, permettre aux jeunes de s’investir socialement et de s’informer en sont les conséquences les plus essentielles. «Les étudiants sont capables », a-t-il affirmé.

La fougue de la jeunesse ne s’inquiète pas de la forme mais du fond. Ils et elles récolteront pas loin de 500€ à cette course, bien plus qu’aux autres campagnes déjà organisées. Afin que l’on sache quelle énergie sa génération donne à ces causes qui pourtant ne les impactent pas encore, Maxime Denis souhaiterait que les facultés s’unissent pour sensibiliser davantage et récolter plus d’argent au service de la cause du cancer du sein. L’union entre étudiants·es pour ce type de mobilisation se démocratise: «C’est une génération qui change, tout le monde s’implique pour s’engager auprès des causes qui touchent tantôt les filles, tantôt les garçons», termine une étudiante, pleine d’espoir pour les futurs événements dédiés à Octobre rose, qui ne cesseront de rassembler.

Agrandir

course-applaudissemnt
Tout le monde se félicite du résultat du comptage des tours.

Étudiante en langue et commerce curieuse et engagée. Plume au service de Fragil et des événements socio-culturels nantais, pour s’investir tout en informant les autres.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017