5 mai 2017

L’art, miroir sublimant

L’art, miroir sublimant

05 Mai 2017

L’article consacré à Tosca cette semaine dans Fragil explore le rapport à l’art et à la réalité. Comment voir la réalité par le prisme de l’art, comment être jalouse d’une femme représentée par le plus doué des peintres, comment faire de sa vie une œuvre d’art, quitte à faire illusion. Tant de concepts qui semblent perdre l’héroïne dans les méandres de la passion et de la fuite du réel, la conduisant à théâtraliser sa mort même.

L’art, c’est le rêve et l’échappatoire, la vie de tous les jours transformée d’un coup de baguette magique par une plongée au cœur des touches de pinceau, d’une mélodie enveloppante. Cet art qui embellit, qui apporte le rayon de soleil qui réchauffe, qui fait sourire seul dans la rue, qui sublime la vie. Qui pourrait se jouer des apparences et nous enfermer dans un monde d’illusions. Mais c’est le même qui déplace les montagnes, qui dénonce, qui délivre le message en mots justes et criants. C’est le même qui renforce la main posée sur ton épaule, rassemble, en fondant et refondant les cultures par autant d’enrichissements. Et derrière ce grand mot, « art », ce sont des femmes et des hommes, artistes et acteurs du champ artistique, qui forment bien plus qu’un patrimoine inerte à préserver : un statut, des actions, de la vie.


Sandrine Lesage – Mai 2017

The-Wackids Florent-Larronde

The Wackids, tu seras rock’n’roll ma fille

« Hacker Alice » saison 2 – Alice au pays des merveilles… de Riaillé !

Sans la musique (et l'art), la vie serait une erreur. Passionnée par le rock indé, les arts visuels et les mutations urbaines, Sandrine tente de retrouver l'émotion des concerts, de restituer l'univers des artistes et s’interroge sur la société en mutation.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017