5 juin 2020

L’appel à la mobilisation anti-raciste et à la justice a résonné dans les rues nantaises

Plusieurs centaines de personnes ont défilé dans le centre-ville de Nantes mardi 2 juin 2020 entre 19h00 et 21h00, faisant écho au rassemblement organisé au même moment à Paris devant le TGI, à l'initiative du collectif La Vérité Pour Adama.

L’appel à la mobilisation anti-raciste et à la justice a résonné dans les rues nantaises

05 Juin 2020

Plusieurs centaines de personnes ont défilé dans le centre-ville de Nantes mardi 2 juin 2020 entre 19h00 et 21h00, faisant écho au rassemblement organisé au même moment à Paris devant le TGI, à l'initiative du collectif La Vérité Pour Adama.

L’appel au rassemblement à Nantes s’est fait via les réseaux sociaux et par le bouche-à-oreilles, seulement quelques heures avant. Le rendez-vous était fixé à 19h00 à la carrière Miséry, devant la fresque en hommage à George Floyd, homme noir américain tué pendant son interpellation le 25 mai 2020, par un policier blanc de Minneapolis, Derek Chauvin.

Soutien aux victimes de violences policières

Les personnes présentes ainsi que les messages inscrits sur les affiches et les banderoles exprimaient clairement le soutien aux victimes des violences policières ainsi qu’à leurs familles, en France et partout dans le monde. Aux alentours de 19h30, le cortège s’est dirigé vers le centre-ville de Nantes, encadré dans un premier temps par des CRS ainsi que des agents de la Police Nationale. Le cortège a pris de l’ampleur au fur et à mesure de la déambulation dans la ville, applaudi par de nombreuses personnes depuis chez elles, ainsi que par les client·e·s installé·e·s en terrasse des bars et restaurants pour ce premier jour de réouverture post-confinement.

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Manifestation-2-juin-2020

Khoukha Henniene

D’Adama Traoré à Steve Maia Caniço

Tout au long du parcours, les manifestant·e·s ont réclamé la justice et scandé les noms des personnes décédées et mutilées en France ces dernières années suite à une intervention policière, d’Adama Traoré à Steve Maia Caniço. Le cortège a traversé Bouffay et s’est ensuite dirigé vers Place Royale, via la rue de Strasbourg et la rue de l’Hôtel de Ville. Une minute de silence a été observée Place Royale : les manifestant·e·s se sont accroupi·e·s, un poing en l’air, avant de repartir vers Graslin via la rue Crébillon. Arrivé·e·s devant l’Opéra, les manifestant·e·s ont brandi leurs banderoles tout en haut des marches de l’institution, sous les acclamations et les applaudissement de la foule.

La manifestation a pris fin aux alentours de 21h00, dans le calme et sans intervention policière.

Témoignages

Arnaud : « Je viens manifester ma présence pour rendre hommage à George Floyd et marquer un temps de contestation et de réflexion par rapport à la question de la violence policière. […] On ne peut pas tolérer la stigmatisation et le racisme envers une certaine population. »

Christophe :  » Il est important de souligner ce genre d’événements, pour que nos enfants puissent savoir qu’ils peuvent être protégés. En tant qu’hommes noirs, ça nous touche un peu plus que les autres, mais ça concerne un ensemble de populations. Il faut pouvoir manifester et dire que ça ne peut plus se reproduire et que ça ne peut plus continuer! La violence doit cesser au niveau des policiers dans le cadre de leur intervention. »
Jeune femme anonyme : « Je viens apporter mon soutien en tant que blanche contre les violences policières, parce qu’en tant que blancs, on n’est pas touchés par les violences policières racistes et systémiques et ça passe aussi par nous de faire bouger les choses, c’est un combat où nous sommes tous concernés. »

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Les ateliers confinés : dernière ligne droite avant le déconfinement !

Éducatrice spécialisée de métier, je suis particulièrement intéressée par les problématiques sociales et politiques. Passionnée par la musique, la danse, le chant et la lecture, je suis aussi investie dans plusieurs associations culturelles nantaises. En écrivant pour Fragil, c'est cette diversité que je souhaite illustrer et mettre en avant.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017