3 avril 2020

La culture Nantaise migre sur la toile : Votre libraire Nantais en ligne

Nous évoluons dans une spirale de sollicitations continues depuis quelques décennies. Il est difficile d’y échapper. Nous naviguons en permanence entre le travail, les enfants, les sorties, ou toute autre activité qui ne laisse finalement que peu de temps libre, et nous avons l’habitude du tout, tout de suite. Plusieurs scientifiques ont étudié cette accélération, comme le sociologue Hartmut Rosa, dans «Accélération. Une critique sociale du temps » (La Découverte, mai 2010). Il nous explique que notre vie se densifie progressivement.

La culture Nantaise migre sur la toile : Votre libraire Nantais en ligne

03 Avr 2020

Nous évoluons dans une spirale de sollicitations continues depuis quelques décennies. Il est difficile d’y échapper. Nous naviguons en permanence entre le travail, les enfants, les sorties, ou toute autre activité qui ne laisse finalement que peu de temps libre, et nous avons l’habitude du tout, tout de suite. Plusieurs scientifiques ont étudié cette accélération, comme le sociologue Hartmut Rosa, dans «Accélération. Une critique sociale du temps » (La Découverte, mai 2010). Il nous explique que notre vie se densifie progressivement.

Une fenêtre ouverte sur le monde

Stop ! confinement oblige. Du jour au lendemain, tout est bousculé. Confinés entre les murs de notre domicile, une des seules ouvertures sur le monde, est cet écran plat que vous avez sous les yeux. Symbole de notre civilisation contemporaine ultra connectée, il lui est souvent reproché d’engloutir notre temps de cerveau disponible, ou de créer une dépendance. Aujourd’hui, au lieu de nous couper de la vie qui nous entoure, il nous permet l’évasion. Chacun l’utilise à sa manière, mais cette fenêtre ouverte sur le seul lien social qui nous reste est illimitée.

Migration virtuelle

Tous les lieux publics étant clos, une émulation de solidarité et de créativité agite la toile depuis une semaine. Les acteurs nantais de notre vie culturelle proposent des alternatives, souvent gratuites par solidarité, pour notre plus grand plaisir ! Ils trouvent d’autres moyens d’expression sur les réseaux sociaux, les plateformes de Streaming, ou leur site internet. 

Affûtez vos neurones et gardez vos pantoufles ! Comme on dit en ce moment, pour s’en sortir sans sortir, Fragil vous propose de suivre ces alternatives culturelles, dans une série d’articles à venir.


Votre libraire Nantais en ligne

Votre libraire habituel est fermé ? Il existe une solution pour vos lectures confinées. Une fois écumés tous les livres de sa bibliothèque, l’envie de dévorer un roman, une BD ou toute autre création addictive devient irrépressible. La seule solution garantie 100% sans virus, est de migrer sur la toile. Par chance, si votre libraire est adhérent de l’ALIP, vous pouvez le faire, tout en le soutenant !

Commander ses livres numériques sur ALIP

Créée en 2012, l’ALIP, association des librairies indépendantes en Pays de la Loire est l’aboutissement d’un projet développé par et pour les libraires de notre région. Elle est née de la volonté d’un certain nombre de libraires d’échanger sur leurs pratiques professionnelles, d’organiser des actions communes et de mener une réflexion collective sur leur métier. L’ALIP rassemble aujourd’hui près de 50 librairies, généralistes ou spécialisées, réparties sur l’ensemble des Pays de la Loire.

Delphine Ripoche, Chargée de mission, en télétravail depuis le début du confinement, a accepté de répondre à nos questions.

Comment les adhérents s’organisent-ils depuis la fermeture des librairies ?

Les libraires continuent de travailler de chez eux. Les salariés sont pour la plupart en chômage partiel et les gérants traitent les dossiers administratifs et continuent de communiquer avec leurs clients via Facebook ou les newsletter. Certains font des lectures via des vidéos (La géothèque, M’Lire), d’autres ont lancé des concours sur Instagram (Librairie Durance) ou demandé des coups de cœur aux lecteurs (Le livre dans la théière), etc

La vente des livres numériques a-t-elle évoluée depuis le confinement ? Dans quel sens ?

Nous avons stoppé les réservations papier sur notre site dès mardi dernier et communiqué sur la continuité de la vente de livres numériques. Il y a eu un peu de ventes la semaine dernière mais ça s’est calmé.

De quelle manière pouvez-vous aider vos adhérents dans ce contexte ?

Depuis la semaine dernière, nous essayons d’accompagner au mieux les librairies, nous envoyons pratiquement tous les jours des informations pratiques (les mesures d’aides, les démarches administratives liées à la fermeture) et nous avons aussi réagi suite à l’intervention de Bruno Lemaire jeudi dernier, quand il a évoqué la réouverture des librairies.

Le syndicat des librairies fait aussi beaucoup pour négocier avec les fournisseurs des reports d’échéances afin de ne pas trop affaiblir la trésorerie des librairies. Nous sommes en contact régulier avec les institutions DRAC et la Région pour essayer de trouver des mesures adéquates.

Quels conseils pouvez-vous donner aux lecteurs pour soutenir leur libraire ?

Surtout, aller en librairie à la réouverture et ne pas acheter sur les grandes plateformes type Amazon, qui tuent tous les commerces quels qu’ils soient.

Vous pouvez utiliser le site de l’ALIP pour constituer des listes et ensuite aller les chercher en librairie.

Les libraires seront prêts, ils n’attendent que ça.

Quelles sont vos craintes pour l’avenir ?

Nous craignons que les lecteurs prennent encore plus l’habitude d’acheter sur Internet. Nous appréhendons également la difficulté économique des librairies, qui est déjà un des commerces les plus fragiles. Deux mois en moins sur un faible chiffre d’affaires, c’est très très compliqué !

Quels sont vos projets à la réouverture ?

Nous allons profiter des semaines à venir pour imaginer une grosse fête de la librairie pour la réouverture !

Un grand merci à Delphine Ripoche, chargée de mission à ALIP pour ses réponses.

N’hésitez pas à surfer sur la toile, pour découvrir toutes les initiatives de vos librairies.

Retrouvez ici tous les liens utiles en un clic :

Site internet de l’ALIP

Les podcast de La Géothèque

La page Facebook de la librairie M’Lire

La page Facebook de la Librairie Le livre dans la Théiere

La page Instagram de la Librairie Durance

Travailleurs et travailleuses de la grande distribution : un confinement à risques

Iron Mike, une déclaration d’amour à la danse

Baroudeuse à ses heures perdues, ce sont les rencontres qui l’animent. Son truc ? La photo et l’écriture, de formidables moyens d’expression et de créativité. Son baluchon se pose un instant à la rédaction, pour vous faire découvrir la diversité culturelle Nantaise.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017