5 novembre 2024

La Cocotte Solidaire : une après-midi « pour passer de l’assiette au champ »

Mercredi 16 octobre, la Cocotte Solidaire, cantine participative et solidaire nantaise, organisait une sortie à la ferme de Guillaume à Divatte-sur-Loire, petite commune entre Nantes et Ancenis. Une après-midi pluvieuse, durant laquelle 5 maraîcher·es-volontaires ont aidé l'agriculteur dans son travail tout en profitant des bienfaits de ce type d'activité.

La Cocotte Solidaire : une après-midi « pour passer de l’assiette au champ »

05 Nov 2024

Mercredi 16 octobre, la Cocotte Solidaire, cantine participative et solidaire nantaise, organisait une sortie à la ferme de Guillaume à Divatte-sur-Loire, petite commune entre Nantes et Ancenis. Une après-midi pluvieuse, durant laquelle 5 maraîcher·es-volontaires ont aidé l'agriculteur dans son travail tout en profitant des bienfaits de ce type d'activité.

« J’ai une bonne équipe aujourd’hui […] sous cette pluie, il y en a beaucoup qui serait déjà partis et pourtant, ils n’ont pas rechigné », annonçait Guillaume, agriculteur maraîcher basé à Divatte-sur-Loire, heureux du coup de main donné par les 5 participant·es envoyé·es par l’association la Cocotte Solidaire. Entre désherbage, nettoyages d’anciennes cultures, ramassage de courges et plantation de salades, celleux-ci ont mis à disposition leur après midi du mercredi 16 octobre pour prêter main forte à Guillaume sur son exploitation.

Une sortie pour reconnecter les citadin·es à la terre

Pour Malwenn, coordinatrice de cette sortie et volontaire en service civique à la Cocotte Solidaire, le partenariat de longue date entre Guillaume et la Cocotte justifie le coup de pouce : « c’est chouette de pouvoir venir lui rendre service pour garder ce lien avec lui« .

Selon cette étudiante en année de césure, aider Guillaume sur son exploitation en mettant les mains dans la terre peut entraîner une certaine « prise de conscience » sur la provenance des légumes dégustés à la Cocotte Solidaire ou chez soi. Une bonne manière pour elle de « reconnecter les gens qui habitent en ville avec le milieu du maraîchage qui les nourrit chaque jour » et d’ainsi, « faire le lien entre le champ et l’assiette« .

Elvira, Malwenn et Elnara (de gauche à droite) en train de désherber et de nettoyer d’ancienne cultures

« Parfois il y a des personnes qui n’ont pas forcément envie de venir cuisiner ou qui sont déjà venues cuisiner plusieurs fois et qui aimeraient faire d’autres choses« , explique Malwenn, pour qui cette sortie à la ferme permet de « créer du lien par d’autres manières que les ateliers cuisine« , habituellement proposés dans leurs locaux sur l’île de Versailles ou lors de leur « Cocotte en vadrouille ».

« Toucher à la terre me fait sentir bien »

Le témoignage d’Elsa, bénévole lors de cette sortie, fait écho à la volonté de créer du lien chez cette association solidaire. Interrogée à la fin du désherbage et du nettoyage d’anciennes cultures, cette ingénieure de formation, estime que participer en collectif à ces activités de maraîchage permet de « vivre un moment particulier » et facilite le lien et la rencontre par rapport aux traditionnelles discussions « autour d’un café » qu’elle juge moins appropriées : « On est dans un champ, on est plusieurs […] on va être amenés à se déplacer, à se retrouver par petits groupes qui vont évoluer […] ça permet de rencontrer les gens différemment et aussi de faire quelque chose ensemble« .

Malwenn, Elsa et Elvira (de gauche à droite) travaillant dans la bonne humeur

Autre participante, Elvira, arrivée en France d’Azerbaïdjan il y un a mois seulement, partage l’enthousiasme d’Elsa : « on fait de nouvelles rencontres et ici tout le monde est souriant malgré la météo, ça fait du bien« .

Au delà des rencontres, travailler à la ferme est loin d’être une corvée pour ces maraîcher·es volontaires : « toucher à la terre me fait sentir bien » explique Elvira, louant ainsi les vertus thérapeutiques de ce travail.

Une aide bienvenue pour le maraîcher en agriculture raisonnée

Bien qu’habitué aux coup de mains fournis par la Cocotte Solidaire sur son exploitation avec ce genre de sorties, Guillaume continue de saluer ces initiatives : « C’est toujours de l’aide en plus […] ça me fait gagner du temps dans mes semaines« .

Guillaume, donnant des instructions à Elvira pendant la session repiquage de salades

En plus de l’aide bienvenue de cette association basée su l’île de Versailles, l’agriculteur se dit heureux de pouvoir « faire découvrir aux autres le fonctionnement de son exploitation et comment il travaille« , d’autant plus que pour lui, « beaucoup de personnes ne savent pas comment les légumes poussent« . Sensible à dévoiler l’envers du décor de l’agriculture raisonnée, il voit aussi les participant·es envoyé·es par la Cocotte Solidaire comme une opportunité de « faire découvrir aux personnes étrangères une manière peut-être différente de travailler« .

Freinées par l’hiver, ces sorties devraient reprendre à l’approche de la belle saison.

 

Numa, originaire de Rezé, entretient un lien indéfectible avec Nantes, sa ville natale. Amateur de sport, il vibre au rythme du FC Nantes à la Beaujoire. Sa passion pour la culture se nourrit grâce aux manifestations culturelles nantaises tel que, le Festival des Utopiales. Nantes est pour lui une source inépuisable d'inspiration et de découvertes.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017