13 octobre 2022

La Base D : la communauté hip hop locale se mobilise !

Potentiel nouveau lieu emblématique de la culture hip-hop nantaise, la Base D et les membres de cette communauté invitent les Nantais et les Nantaises à voter pour ce projet jusqu’au 19 octobre 2022.

La Base D : la communauté hip hop locale se mobilise !

13 Oct 2022

Potentiel nouveau lieu emblématique de la culture hip-hop nantaise, la Base D et les membres de cette communauté invitent les Nantais et les Nantaises à voter pour ce projet jusqu’au 19 octobre 2022.

Pour la deuxième année consécutive, la Ville de Nantes a lancé un appel à créativité aux habitant·e·s, aux associations et aux collectifs dans le but de redonner vie et d’imaginer collectivement des lieux non exploités. Neuf lieux sont à réinventer dans toute la ville et parmi eux la cure du Vieux Doulon. Ce presbytère de 535m² situé en plein cœur du quartier de Doulon a bénéficié d’un grand nombre de candidatures lors du lancement de l’appel à projet. Les porte-paroles de la communauté hip hop nantaise nous ont donc présenté le projet de la Base D.

 Crédit: Ville de Nantes, présentation de la Base D

Qu’est-ce qu’est la Base D ?

Pour les fondateur·trice·s de ce projet, c’est un lieu de rassemblement, de création, de ressources et d’échange pour tous·tes les acteur·trice·s hip hop. Après un constat réalisé par les cinq membres du collectif, toutes et tous issu·e·s du milieu underground depuis presque dix ans, nous apprenons que la situation de cette culture identifiée comme « urbaine » par les Politiques nécessite la mise en commun et la création d’un lieu dédié à la pratique de cet art. Les habitant·e·s du quartier de Doulon seront consulté·e·s lors de temps de rencontres avec les artistes et pourront découvrir ou redécouvrir la culture hip-hop. Aucun lieu avec ces objectifs de mutualisation des savoirs et des pratiques n’existe de nos jours en France, nous confirme Pierrick,  l’un des co-fondateurs de l’initiative.

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Membres du collectif la Base D de gauche à droite ; Tanisha, Pierrick, Marine, Alan, Gabriel

 Aujourd’hui, les seuls espaces ouverts et accessibles aux danseurs et danseuses de Nantes pour leurs entraînements libres sont majoritairement situés en extérieur ou dans des lieux non-dédiés à leurs pratiques (parvis de l’École des Beaux-Arts, librairie du Lieu Unique etc). Léni et Sandra, deux danseuses de la culture underground, nous explique qu’il est « important d’avoir un lieu pour se retrouver et s’entraîner parce qu’il n’y en a pas actuellement à Nantes et pour fédérer tous les danseurs » et que « La Base D serait un lieu totem de retrouvailles pour tous les danseurs parce qu’aujourd’hui on est tous éparpillés avec tellement de styles différents. Le fait d’avoir un lieu commun permettrait de s’organiser entre nous […] et de tisser ce lien de communauté ».

De nombreuses actions à l’initiative des membres de cette communauté ont été déployées dans la Ville de Nantes depuis l’ouverture des votes le 24 septembre dernier: des rendez-vous hebdomadaires les mardis soirs devant l’École des Beaux-Arts, des street shows et des distributions de flyers sur les évènements à forte fréquentation ou encore une jam frip ouverte à tous·tes !

Le Collectif de la Base D porte le slogan suivant : « D comme Danse ; D comme Durable ; D comme Doulon ; D comme Déterminés ». Avec ces mots, nous comprenons que la proposition innovante mise en place pour et par les membres de la communauté hip hop est aujourd’hui nécessaire. Il reste cinq jours pour soutenir le projet de la Base D et ainsi permettre à cette culture d’obtenir la reconnaissance souhaitée par les acteur·trice·s du milieu mais aussi de développer ces pratiques artistiques auprès du grand public.

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Croquis prévisionnels de la Base D

Zoé Robert

Soutenez la Base D en votant avec l’aide du lien suivant :

https://dialoguecitoyen.metropole.nantes.fr/project/lieux-a-reinventer/collect/appel-a-projets/proposals/la-cure-des-danses-urbaines.

Pour en savoir plus: dossier de projet de la Base D, site dialogue citoyen de la Ville de Nantes

Ancienne co-rédactrice d'un zine associatif, passionnée de la culture fanzine et engagée dans le militantisme queer

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017