Jazz à la Folle Journée, Paul Lay et son trio improvisent sur Schubert un voyage dans une autre dimension

S’il est un artiste qui a le goût du décloisonnement de la musique classique, c’est bien lui, Paul Lay, l’un de pianiste de jazz les plus doués de sa génération. Il se produira pour la première fois avec son trio dans le cadre de la Folle Journée. Des concerts à ne pas manquer si l’on apprécie le mélange des influences, celle de la musique classique et celle du jazz.

24 Jan 2022

C’est un voyage extraordinaire auquel nous convient Paul Lay, Isabel Sörling et Mathias Szandaï lors de cette Folle Journées à la Cité des congrès de Nantes. Un vagabondage entre deux univers, celui de Schubert avec ses lieds bien arrangés et celui des standards du jazz, mais en gardant toujours l’essentiel.
« Lorsque je retraite une œuvre originale », explique Paul Lay que nous avons interviewé par téléphone , « je garde toujours la pureté des grandes lignes. Je pars du noyau du morceau et je le ré-agence selon mes envies ».

Pour composer cette création originale, le pianiste a analysé le texte original des berceuses de Schubert tirées de chansons populaires. Il a exploré dans le répertoire américain, suédois et irlandais tout ce qui évoquait ce thème du Wanderer. Il s’est inspiré par exemple du blues de Bessie Smith mais également, de Frank Sinatra et son « The lady is a tramp ». Pour lui, les possibilités de s’échapper de ces chansons sont infinies.


Des espaces pour improviser

      «  Je conserve la ligne mélodique et je change les rythmiques et les harmonies » indique Paul Lay. « Plus la mélodie est forte et plus je la soigne. Je garde les accords d’origine et je crée des espaces dans lesquels j’improvise. En fait je m’approprie l’œuvre de départ»

L’exercice semble simple mais en réalité il requiert une grande maîtrise. Garder l’esprit et y ajouter son imaginaire, ce n’est pas à la portée du premier venu.  Savoir retracer ce qui tourmente le vagabond à savoir sa quête d’exister, de s’émanciper, d’échapper à sa condition, de trouver une certaine  sérénité, un monde idéal, voilà ce qui compte pour ce trio d’exception.

En 45 minutes Paul Lay et ses deux acolytes nous emmène sur des chemins variés. Il ouvre des fenêtres sur un ailleurs. Son voyage musical se termine par un  long final aux touches moyen orientales. Vous pouvez les retrouver à la Cité des Congrès le vendredi 28 janvier à 21h et le samedi 29 janvier à 21h45. Consultez le programme en ligne de la Folle Journée 2022.

 

Schubert au fond des yeux avec Paul Lay

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Jazz à la Folle Journée de Nantes, de Schubert à Ellington il n’y a qu’un pas. 4 artistes l’ont franchi.

Quand on a été journaliste pendant plus de 30 ans à France 3, que l'on s'est enrichi de belles rencontres et de découvertes, on a envie de continuer à partager sa curiosité et son ouverture d'esprit avec d'autres. En travaillant bénévolement à Fragil, on peut continuer à se cultiver en toute liberté. Ca donne du sens à un retraité devenu journaliste honoraire.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017