12 octobre 2022

Jann Le Du : “ Avec Fragil, j’ai découvert le milieu associatif ”

" C’est dingue, quand tu parles de Fragil c’est toujours avec le sourire aux lèvres ”. Cette phrase, lancée par une intervenante spécialisée dans la maîtrise de la posture et des gestes, résonne encore aujourd’hui auprès de Jann. Presque deux ans après cet atelier dispensé dans les locaux de Fragil et destiné à l’équipe pour perfectionner les sessions d’éducation aux médias. Un exercice dont bénéficiait la jeune Bretonne, aujourd’hui âgée de 22 ans et volontaire en service civique auprès de l’association entre septembre 2020 et mai 2021.

Jann Le Du : “ Avec Fragil, j’ai découvert le milieu associatif ”

12 Oct 2022

" C’est dingue, quand tu parles de Fragil c’est toujours avec le sourire aux lèvres ”. Cette phrase, lancée par une intervenante spécialisée dans la maîtrise de la posture et des gestes, résonne encore aujourd’hui auprès de Jann. Presque deux ans après cet atelier dispensé dans les locaux de Fragil et destiné à l’équipe pour perfectionner les sessions d’éducation aux médias. Un exercice dont bénéficiait la jeune Bretonne, aujourd’hui âgée de 22 ans et volontaire en service civique auprès de l’association entre septembre 2020 et mai 2021.

Quelques mois sont passés depuis la fin de son contrat, mais cet heureux rictus accompagne toujours Jann lorsqu’elle évoque ses huit mois passés auprès de Romane, François-Xavier et Merwann, les salariés de la structure. Avec toujours le même entrain lorsqu’il s’agit d’évoquer son incursion dans un monde qu’elle ne connaissait pas : “ C’est avec Fragil que j’ai découvert le milieu associatif. ”

Aux confins du quartier nantais des Dervallières, elle visite, pour la première fois, la Fabrique début juillet 2020. Sa pépinière d’associations, ses locaux colorés. Invitée par Fragil à un entretien pour une offre de volontaire en service civique, elle appréhende d’abord la rencontre. “ J’ai toujours une petite pression avant de passer un entretien.“, confie-t-elle. Son stress se dissipe rapidement. La curiosité et l’intérêt des trois salariés, présents pour l’accueillir et sonder ses envies, l’aident à prendre ses marques. “ Ils ont par exemple tout de suite accroché à l’idée de monter un podcast.

J’avais besoin de faire un point sur mes projets “

Son profil et ses envies validés, elle fait finalement ses premiers pas chez Fragil à la rentrée 2020. Le décor détonne avec ce qu’elle avait connu précédemment. “ Je sortais d’une alternance dans une grosse boîte, en parallèle d’une licence en information et communication. Je cherchais du contact humain et je savais que le milieu associatif pouvait me l’offrir. ” Un vieux canapé marron et quelques post-its colorés tapissent alors une partie de sa journée de travail. “ Pratique pour faire la sieste ”, plaisante-t-elle. L’occasion surtout de faire une pause dans ses études. “ J’avais l’impression que tout allait trop vite, j’avais besoin de faire un point sur mes projets.”

Plus qu’une respiration, son service civique lui apporte surtout des ressources supplémentaires pour compléter sa formation : “ Depuis mon passage, j’ai une autre réflexion. Je me mettais peut-être trop de pression auparavant. Aujourd’hui, je parviens à relativiser. Développer une réflexion globale, m’interroger sur de nombreux sujets, ça me sert beaucoup maintenant.” Des atouts qu’elle a utilisés pour prendre son envol et atteindre de nouveaux objectifs.

Si son futur s’est affiné au sein de l’association, Jann a cherché des confirmations en dehors du territoire national, pliant bagage pour l’Espagne à l’occasion d’un Erasmus de quelques mois. La jeune Bretonne est également parvenue à intégrer Audencia ScienceCom, un master nantais en communication et médias. L’aboutissement d’une réflexion qu’elle a su peaufiner lors d’ateliers d’éducation aux médias, chez Fragil.

Agrandir

Jann-Le-Du
Jann le Du

Dany Tougeron : « Cette confiance qu’on m’a accordée, c’est l’ADN de Fragil »

Jérôme Romain, « Fragil m’a apporté ce que je suis aujourd’hui »

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017