16 octobre 2025

Informer, éduquer et transmettre : le parcours engagé d’Aurélie

Journaliste devenue professeure de Français, Aurélie Daffas trouve dans l’éducation l’équilibre entre ses deux vocations. Transmettre et écouter sont pour elle le meilleur moyen de donner à chacun et chacune les outils nécessaires pour appréhender le monde. Depuis bientôt 5 ans, elle s’engage auprès de Fragil pour faire de la pédagogie un acte citoyen.

Informer, éduquer et transmettre : le parcours engagé d’Aurélie

16 Oct 2025

Journaliste devenue professeure de Français, Aurélie Daffas trouve dans l’éducation l’équilibre entre ses deux vocations. Transmettre et écouter sont pour elle le meilleur moyen de donner à chacun et chacune les outils nécessaires pour appréhender le monde. Depuis bientôt 5 ans, elle s’engage auprès de Fragil pour faire de la pédagogie un acte citoyen.

Ancienne cheffe d’édition à Public Sénat, Aurélie Daffas connaît bien l’univers du journalisme. Un métier qu’elle voit peu à peu fragilisé par une perte de reconnaissance et de confiance. Très vite, elle ressent le besoin de s’engager pour défendre une presse de qualité, fondée sur la transmission, l’ouverture et la pluralité des idées.

Sensibiliser pour mieux s’informer

C’est par l’éducation aux médias qu’elle trouve ce nouvel élan. En 2021, elle rejoint Fragil, attirée par sa mission éducative : sensibiliser les jeunes à la fabrique de l’information, lutter contre le cyberharcèlement et développer l’esprit critique. Au contact des collégien.nes et lycéen.nes, Aurélie découvre un public curieux, spontané et avide d’apprendre. 

Aurélie avec son vélo

Aurélie dans les rues de Nantes avec son vélo. Crédit : Louise Bret

Ces interventions font naître une évidence, l’éducation elle-même est un média, celui de l’avenir : “Le jeune public me plaît parce qu’il est curieux de tout. Iels posent des questions très pertinentes, maîtrisent les réseaux sociaux mais pas vraiment les médias. J’aime tous et toutes les accompagner dans cette construction.”


D’autres perspectives pour sensibiliser à l’information

Cette expérience la conduit naturellement vers l’enseignement. Devenue professeure de Français, elle retrouve dans la salle de classe la même effervescence que sur les plateaux. Rigueur, pédagogie, écoute : son engagement à Fragil s’inscrit en complément de ce nouveau métier. Elle y trouve un espace d’action citoyenne, de rencontres et de projets partagés.

Après plusieurs années entre la capitale et la Loire-Atlantique, Aurélie s’installe à Nantes en 2023. Un nouveau départ qui marque également son entrée dans le Conseil d’Administration de l’association. Secrétaire en 2024 puis trésorière en 2025, elle développe avec Fragil un réseau solide à la fois professionnel, culturel et amical. Elle y trouve un espace de réflexion, engagé, comme elle, dans la lutte contre les discriminations et pour la construction d’un nouveau regard sur des métiers essentiels à la société.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017