6 juin 2018

Histoire(s) de Renan : initiation au journalisme dans une classe de 4ème

Pour la deuxième année consécutive, l'association Fragil a été sollicitée par la Direction des Affaires Culturelles de Saint-Herblain et le collège Ernest-Renan pour continuer le projet "Histoire(s) de Renan" avec une classe de 4ème. Entre janvier et mai 2018, les élèves ont été initiés aux techniques journalistiques (interview, écriture journalistique, photo de presse) et accompagnés lors des interviews d'anciens élèves et professeurs du collège.

Histoire(s) de Renan : initiation au journalisme dans une classe de 4ème

06 Juin 2018

Pour la deuxième année consécutive, l'association Fragil a été sollicitée par la Direction des Affaires Culturelles de Saint-Herblain et le collège Ernest-Renan pour continuer le projet "Histoire(s) de Renan" avec une classe de 4ème. Entre janvier et mai 2018, les élèves ont été initiés aux techniques journalistiques (interview, écriture journalistique, photo de presse) et accompagnés lors des interviews d'anciens élèves et professeurs du collège.

L’éducation aux médias passe par la pratique. Cette phrase résume parfaitement la philosophie de l’association Fragil quant aux actions menées depuis plusieurs années autour de l’initiation au journalisme, du décryptage médiatique et de l’éveil aux pratiques numériques. C’est dans le respect de ce postulat que le projet « Histoire(s) de Renan » s’est déroulé entre janvier et mai 2018, au collège Ernest Renan de Saint-Herblain. Au fil des huit rencontres qui composaient l’accompagnement d’une classe de 4ème, les élèves ont pu découvrir le métier de journaliste, s’initier aux différentes techniques nécessaires à la réalisation d’une interview, partir en reportage pour enfin produire un article.

Initiation au journalisme

Après avoir été accueillis en demi-classe lors de deux conférences de rédaction du magazine Fragil, les élèves ont été amenés à réfléchir sur les rôles, les droits et les devoirs des journalistes. Quiz, ateliers de recherche documentaire et de rédaction de questions, découverte et prise en main des différents outils nécessaires à la récolte de contenu (dictaphone, appareil photo, application de transcription), tels ont été les animations proposées lors des quatre premières séances de préparation.

La classe de 4ème en conférence de rédaction Fragil.

Les interviews

Accompagnés par leurs professeures d’anglais et de français, les élèves, organisés en groupes de 4 à 5 adolescents, sont partis en reportage pour réaliser les interviews d’anciens élèves et professeurs d’Ernest Renan afin de comprendre comment leur collège avait marqué ces différentes personnalités. Le maire de St-Herblain, ancien élève, ou encore Brigitte Ayrault, ancienne professeure, se sont prêtés au jeu avec enthousiasme.

Les élèves du collège Ernest Renan interviewent le maire de Saint-Herblain

Les ateliers d’écriture

Lors de trois séances de 2 heures, les élèves ont été initiés à l’écriture journalistique. Comprendre la logique de l’écriture en pyramide inversée, discerner les différences entre les titres informatifs et incitatifs, savoir rédiger des légendes précises, tels étaient les enjeux du premier temps des interventions. Le second temps était dédié à l’accompagnement à la retranscription, la mise en page et l’illustration de leur interview.

La restitution

La huitième et dernière séance a été dédiée à la restitution des travaux. Une projection des articles mis en ligne sur le blog dédié et un temps d’échange libre entre élèves, professeur et intervenants ont permis à tous de parler de leurs ressentis.

Le Moyen-âge s’invite à Guérande !

Stratégie de communication digitale sur Facebook avec l'UDAF44

Chargé de projets numériques et médiatiques chez Fragil depuis 2017, musicien, auteur, monteur... FX est un heureux touche-à-tout nantais. Il s'intéresse aux musiques saturées, à l'éducation aux médias, aux cultures alternatives et aux dystopies technologiques.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017