9 novembre 2021

Fragil accompagne les Pipelettes du Concorde

Lors des vacances de la Toussaint 2021, un groupe de jeunes femmes âgées de 14 à 19 ans a été recruté pour devenir les ambassadrices du cinéma le Concorde. Fragil les a accompagnées dans cette aventure cinématographique.

Fragil accompagne les Pipelettes du Concorde

09 Nov 2021

Lors des vacances de la Toussaint 2021, un groupe de jeunes femmes âgées de 14 à 19 ans a été recruté pour devenir les ambassadrices du cinéma le Concorde. Fragil les a accompagnées dans cette aventure cinématographique.

Initié par Le Concorde et son équipe, le projet visait à recruter entre dix et quinze jeunes afin qu’ils et elles deviennent les Ambassadeurs et Ambassadrices du cinéma et des films programmés, films n’ayant pas énormément de visibilité. Lancé quelques jours avant le début des vacances de la Toussaint, le recrutement a mobilisé onze candidatures, toutes de jeunes femmes. Il s’agissait de répondre à la question « c’est quoi le cinéma pour toi ? ».

Ensuite le stage consistait à assister, en quatre jours, à quatre projections de films censés sortir sur les écrans quelques semaines, voire quelques mois plus tard, puis de publier des analyses filmiques sur un compte Instagram dédié au projet.

1er jour : formation à l’analyse filmique

Réunie pour la première fois le lundi 25 octobre, les onze ambassadrices ont assisté à la première projection. A cette occasion, l’équipe du Concorde avait choisi le film Zaï Zaï Zaï Zaï, film absude réalisé par François Desagnat, inspiré d’une bande-dessinée de Fabcaro, dans lequel jouent notamment Jean-Paul Rouve, Julie Depardieu et Ramzy Bédia.

Après une discussion autour de leurs impressions à chaud, l’après-midi fut consacrée à une formation accélérée à l’analyse filmique animée par Fragil. Il a donc été question de plans, de lumière, de montage et de bien d’autres éléments du langage cinématographique. Le programme était dense, les jeunes femmes submergées d’informations, mais tout de même très intéressées par le processus de critique et d’analyse.

2ème jour : création du compte instagram

Les Ambassadrices ont assisté à la projection du film L’événement, réalisé par Audrey Diwan et traitant de l’avortement en France au début des années 60, époque où cette pratique était encore illégale et pour laquelle on pouvait encourir des peines de prison.

Après un long débrief, les jeunes femmes se sont réunies afin de parler du compte instagram qui allait être créé pour diffuser leurs analyses. Le choix du nom fut rapide « Les pipelettes du Concorde », ainsi que la charte graphique.

Il ne leur restait plus qu’à finaliser leurs analyses et à les poster.

3ème jour : arrivée de l’ambassadeur

Retour au Concorde le mardi 02 novembre pour la suite du stage. Les onze pipelettes ont été rejoints par un nouveau membre.

Le film diffusé ce troisième jour de stage était Suprêmes réalisé par Audrey Estrougo et retraçant la formation et les débuts du groupe de rap NTM.

L’après-midi fut entièrement dédiée à la rédaction de leurs analyses sur ce film.

4ème jour : discussions autour de l’extension du projet

Pour ce dernier jour de stage, le film choisi fut Medusa, film brésilien réalisé par Anita Rocha da Silveira. Long métrage compliqué à appréhender, il retrace la trajectoire de Mariana, 21 ans, qui vit dans un monde où elle doit être une femme pieuse et, une fois la nuit tombée, qui se réunit avec son gang de filles pour, cachées derrière des masques, chasser et lyncher celles qui ont dévié du droit chemin.

Pourtant rodés à l’exercice, les Ambassadrices et l’Ambassadeur du Concorde ont eu du mal à analyser tous les éléments mis en place dans ce film.

Les pipelettes du Concorde

Ce stage, dense et intense, a permis aux participantes et participant de se former à l’analyse filmique et de changer à tout jamais leur regard sur le cinéma et les films. Malgré une défection, le groupe a décidé de rester uni afin de poursuivre l’aventure sous cette forme ainsi que sous d’autres.

Toutes les analyses sont à retrouver sur le compte instagram Les Pipelettes du Concorde.

Pour information, ce projet va se poursuivre pendant les périodes scolaires et deux nouveaux stages seront proposés pendant les vacances de février et d’avril 2022.

Avis aux amateurs et amatrices, les candidatures sont à envoyer à l’adresse ambassadeurs@leconcorde.fr

S’essayer à une performance d’éloquence, une expérience unique dans le parcours de ces jeunes nantais

Métadonnées et Cyberharcèlement au Lycée Olivier Guichard de Guérande

Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017