27 juin 2024

Festival Palestine à Pol-n : « Lutter avec la culture »

Le mouvement Action Palestine Nantes organise ce week-end à Pol-n le Festival Palestine. De vendredi à dimanche, les cultures palestiniennes seront mises à l'honneur afin de récolter des fonds pour aider les réfugié·es.

Festival Palestine à Pol-n : « Lutter avec la culture »

27 Juin 2024

Le mouvement Action Palestine Nantes organise ce week-end à Pol-n le Festival Palestine. De vendredi à dimanche, les cultures palestiniennes seront mises à l'honneur afin de récolter des fonds pour aider les réfugié·es.

« Voir un génocide en 4k tous les jours sur nos téléphones », c’est ce qui a amené Benjamin, urbaniste, à créer le mouvement Action Palestine Nantes avec 7-8 personnes après une réunion au Chat Noir fin octobre dernier.

Action Palestine Nantes, un « mouvement citoyen » avec deux objectifs

Action Palestine Nantes, nous dit Benjamin, c’est « un mouvement citoyen rattaché à aucun parti politique ou organisation avec deux temporalités ». Il nous explique : dans l’urgence, Action Palestine  Nantes veut « agir pour faire stopper le génocide à Gaza » et en s’inscrivant « dans un mouvement beaucoup plus long », en soulignant que « ce qui se passe en Palestine date de 76 ans voir plus si on remonte à la Palestine sous mandat britannique ». Iels veulent aussi « continuer à parler de la Palestine et sa culture en permettant à des palestinien·nes de s’exprimer parcequ’iels ont toujours été mises sous silence ».

Avec ces deux temporalités en tête, Action Palestine Nantes, essaye de « parler de la culture palestinienne en dehors des cercles militants purs et durs », nous dit Benjamin. « Des cercles », qui peuvent faire peur, comme les manifestations par exemple, et qui selon lui attirent toujours les mêmes publics. « On a voulu trouver des lieux pour qu’on puissent parler de la Palestine de façon beaucoup plus libre et pas forcément dans des espaces qui ont l’habitude de parler de la Palestine ».

Dans cet esprit, Action Palestine Nantes organise des soirées tous les mois depuis janvier dans des bars nantais tels que La Plaisir, Askip, La Dérive, 44 Tours ou au Macadam. Lors de ces événements, des prises de paroles palestiniennes et quelques fois des démonstrations de Dabké (danse traditionnelle palestinienne) précédaient des DJ set.

Sur cette lancée d’événements mensuels, Action Palestine Nantes propose ce week-end, à Pol-n du vendredi à 18h jusqu’à 17h dimanche, le Festival Palestine – Culture Arts Luttes.

Un festival qui veut rendre visible au maximum les palestinien·es et leur culture

Un événement à prix libre pour lequel Benjamin nous précise que tous les fonds collectés seront « envoyés à Gaza et aux familles de réfugié·es de la région ». Pour lui, « il y a besoins d’aides médicales et alimentaires à Gaza », mais aussi « ici pour les personnes qui viennent d’arriver et qui ne sont pas accueillies dans des conditions favorables« .

Affiche du festival (crédit @apnantes_44)

Ce festival, veut « rendre visible un maximum les palestinien·es et leur cultures », nous dit Benjamin. Au programme, plusieurs intervenant·es, dont beaucoup d’artistes qui, selon les mots de l’urbaniste « parleront de la façon dont leur art permet de participer à la lutte pour la libération de la Palestine« . Parmi ces artistes et intervenant·es, les 5 marraines palestiniennes du festival, qui auront « carte blanche » pour lire des poèmes palestiniens ou parler d’actualité.

Pour la programmation musicale de ce festival, le groupe engagé les Luths du Monde, mené par Samir Aouad le ouvrira le bal vendredi soir et un DJ set du collectif « Artists Against Apartheid » pourra faire danser le public le samedi soir.

Aura aussi lieu lors de ce festival des initiations à la broderie et à la calligraphie arabe (toutes les deux sur inscriptions), diverses expositions et des stands de goodies et d’objets palestiniens.

La Palestine sera mise à l’honneur aussi dans l’assiette avec un traiteur palestinien pour régaler petit et grands le vendredi et samedi midi. Des familles de réfugié·es aidées par une Palestinienne s’occuperont de cuisiner pour le public, samedi soir et pour le brunch du dimanche matin (sur réservation).

Représenter dans sa globalité la culture palestinienne, de la nourriture à la danse en passant par la broderie ou encore la calligraphie, c’est aussi l’objectif d’Action Palestine Nantes avec ce festival car comme le rappelle Benjamin : « tous les pans de la culture sont des moyens pour éviter d’être effacé ».

 

Numa, originaire de Rezé, entretient un lien indéfectible avec Nantes, sa ville natale. Amateur de sport, il vibre au rythme du FC Nantes à la Beaujoire. Sa passion pour la culture se nourrit grâce aux manifestations culturelles nantaises tel que, le Festival des Utopiales. Nantes est pour lui une source inépuisable d'inspiration et de découvertes.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017