26 novembre 2025

Festival Orage : la création artistique pour lutter contre le fascisme

Le Festival Orage se déroulera les 29 et 30 novembre prochains au Pôle Compétences Culturelles Pol’N en mélangeant discussions militantes, créations artistiques et marchés. Fragil est allé à la rencontre de Clémence, Océane et Yama, organisateurices de l'événement.

Festival Orage : la création artistique pour lutter contre le fascisme

26 Nov 2025

Le Festival Orage se déroulera les 29 et 30 novembre prochains au Pôle Compétences Culturelles Pol’N en mélangeant discussions militantes, créations artistiques et marchés. Fragil est allé à la rencontre de Clémence, Océane et Yama, organisateurices de l'événement.

Face à la montée de l’extrême droite et ses idées, il est important de rester soudé.es et de faire communauté pour combattre la tendance fasciste qui se dessine. Orage, le festival qui se déroulera les 29 et 30 Novembre, propose par le biais de la création artistique de consolider un militantisme joyeux, collectif et créatif. Yama, organisateur.rice d’Orage, soutient qu’ “aujourd’hui plus que jamais, la montée du fascisme peut terrifier, l’importance de la joie militante c’est d’être ensemble. Le but des ateliers lors du Festival Orage c’est aussi ça : réfléchir sur la façon dont on peut organiser notre colère au travers la création”.

Clémence, Yama et Océane devant le bar de Pol’N. 13/11/2025. Pauline R.

Se rencontrer à cette occasion est un moyen d’extérioriser ses idées, sa colère et son esprit militant. Choisir la création artistique pour militer est aussi un moyen de lutter, l’objectif est de cimenter l’action militante déjà existante pour ensuite penser l’après.

Un festival pour déclencher des engagements militants

L’objectif sera également de montrer que tout un chacun peut faire partie de la lutte, participer à l’événement Orage peut être un déclencheur pour s’engager dans un collectif militant. L’événement est créé, selon l’organisateur.ice Océane;  “pour les personnes qui veulent militer mais qui ne savent pas comment faire”. En effet, Clémence, organisateur.rice,  pense que “la création est une forme de réponse au fascisme”, l’idée d’un tel événement est de rappeler aux nantais.es qu’iels peuvent tous.tes produire et participer à la lutte anti-fasciste.

Fresque du hall d’entrée de Pol’N. 13/11/2025. Pauline R.

Orage propose donc de venir essayer le samedi après-midi, différents ateliers encadrés par des artistes : atelier collage (par LeSlipDeLuxe), atelier transfert photo de polaroid sur papier (par Elodie Poirier), atelier badge (par Y), création de petits vitraux en calque (par Ortie), atelier de peinture de slogan (par le collectif Collages Engagés Nantes). Ce sera aussi l’occasion d’écouter une table ronde enregistrée avec l’émission Siamo Tuttx de Prun’ qui viendra proposer un plateau radio d’une heure sur le sujet de l’antifascisme. Enregistrement auquel le public pourra prendre part ou simplement porter une oreille attentive avant d’assister à une chorale de chants féministes et révolutionnaires puis à un dj set. La journée de dimanche sera consacrée au marché de plus d’une dizaine de createur.ices, qui exposeront leurs  productions en tout genre. Un bon moyen selon Océane, Yama et Clémence d’aider financièrement la lutte en consommant de l’art engagé dont certains bénéfices seront reversés à des associations. C’est aussi l’occasion d’offrir un cadeau qui a du sens pour Noël !

Infos utiles :

Le Festival Orage
29 et 30 Novembre 2025
Pôle Compétences Culturelles Pol’N (11 rue des Olivettes).

Retrouvez le programme d’Orage sur le compte Instagram @orage.nantes  

Pauline, angevine de naissance, s'est récemment installée à Nantes pour ses études. Depuis plusieurs semaines, elle rejoint l’équipe de Fragil dans l’attente de vivre une expérience unique, en explorant et riant.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017