12 juillet 2019

Fascinant et envoûtant, le Voyage à Nantes 2019 n’aura de cesse de vous étonner !

Le vendredi 5 Juilllet, la presse était conviée pour une journée découverte du parcours du Voyage à Nantes 2019, avant son ouverture au public le lendemain. Fragil y était et met un coup de projecteur sur ses coups de coeur !

Fascinant et envoûtant, le Voyage à Nantes 2019 n’aura de cesse de vous étonner !

12 Juil 2019

Le vendredi 5 Juilllet, la presse était conviée pour une journée découverte du parcours du Voyage à Nantes 2019, avant son ouverture au public le lendemain. Fragil y était et met un coup de projecteur sur ses coups de coeur !

Le Voyage à Nantes, régulièrement nommé par son acronyme, le VAN, a fait de Nantes la ville culturelle française par excellence. Chaque été, l’art envahi les différents espaces de la ville et lui donne ainsi un nouveau visage. Visant à montrer la ville à travers les œuvres et non l’inverse, le Voyage met en lumière, depuis sa création en 2012, de nombreux recoins inexploités de Nantes. Un Voyage qui d’ailleurs ne s’arrête pas aux portes de la ville : des œuvres sont également présentées des vignobles nantais aux portes de l’Atlantique avec la collection « Estuaire ». En 8 éditions, de nombreuses œuvres se sont installées dans le patrimoine de la ville de manière pérenne et y ont apporté des touches d’excentricité, de douceur, des invitations à la réflexion..

Ouvert du 6 Juillet au 1er Septembre 2019, le Voyage promet, cette année encore, de perturber la ville. La ligne verte qui guide le voyageur parmi les œuvres présentées, se déploie cette année vers la Butte Sainte Anne et le parc des Oblates. Fragil a découvert le parcours du Voyage à Nantes en avant première le vendredi 5 Juillet et vous propose un retour sur ses coups de cœur.

Vous pouvez par ailleurs retrouver l’intégralité des nouveautés de cette année sur le site du Voyage à Nantes.

Éléments naturels et art : combinaison gagnante !

Chaque année depuis la création du VAN, le passage Sainte Croix est un lieu qui inspire les artistes. Pour cette édition, c’est Cécile Beau qui a investi les différents espaces du passage, du jardin aux salles d’exposition en passant par le patio. Ses œuvres sont intitulées “Réversion”. Tout au long de l’exposition, elle a cherché à cumuler des histoires de temps et d’origine. Les matériaux utilisés sont essentiellement des minéraux, des végétaux et de l’eau ; des matières premières qui suggèrent un pas de côté à nos perceptions habituelles. Cécile Beau énonça à ce propos : “Pour l’exposition, je suis partie du lieu, j’ai essayé de voir comment il était constitué, notamment le fait qu’il y a une église juste à côté. Ici, c’est un ancien cloître, donc j’ai commencé par le jardin où j’ai fait planter des arbres fruitiers pour rentrer en écho avec les lieux. Je souhaitais proposer une sorte de jardin des origines”.

Ainsi, au centre de cet ensemble végétal, l’artiste a installé un rocher, dénommé “Oolith” sur lequel on peut entendre et sentir un mélange entre un ronronnement de panthère et un séisme. En effet, un dispositif sonore est placé à l’intérieur du rocher et permet d’appuyer cette sensation de vibration. “L’idée était de proposer une sorte de respiration tellurique, comme si on avait un petit peu accès aux tréfonds de la terre”.

Plus loin, dans le patio, se dresse un arbre troublant, suspendu, intitulé “L’envers”. Il s’agit en fait d’une colonne végétale composée de deux arbres ayant un tronc d’un même diamètre, coupés puis mis bout à bout de manière quasi invisible. Cécile Beau a choisi des érables pour réaliser cette œuvre à cause de leur ramification, car cet arbre présente en effet beaucoup de branches. Ainsi, sur cet élément, on peut se demander si on à affaire à un arbre déraciné car les branches s’apparentent à des racines. L’artiste ajouta : “Il y a aussi quelque chose aussi de l’ordre du miroir, une sorte de reflet autonome et il est légèrement suspendu pour donner une sensation de légèreté. On a l’impression que l’arbre cherche le ciel et la terre en même temps, comme un étirement.”

Cécile Beau observant son œuvre

L’exploration se prolonge face à trois aquariums où plomb, cuivre et argent poussent par un procédé alchimique méconnu, nommé réversion, qui donne son nom à l’exposition. Il s’agit de pierres de type pyrite qui baignent dans de l’eau déminéralisée. Deux baguettes de métal reliées à un système d’électrolyse transmettent un courant électrique à ce bain chimique. Par ce procédé, des cristaux  semblent pousser comme des végétaux et recouvrent lentement la surface de la roche. Ainsi, au fur et à mesure que les cristaux vont se fixer, les roches seront amenées à évoluer et vont prendre de plus en plus de place dans l’aquarium. A force de croître, certaines parties pourront tomber mais repousseront aisément. Les trois roches recouvertes représentent trois saisons que sont l’hiver, l’automne et le printemps.

Entrez dans l’inattendu !

Nouvelle étape dans le Voyage, non loin de la butte Sainte Anne, dans la galerie d’exposition “Le Rayon Vert”. Benoit Rondot y investit les lieux pour tout l’été. Cet artiste peintre et collectionneur vit à Nantes dans un appartement dans lequel les trouvailles peuvent être riches. En effet, il accumule méthodiquement et sans mesure tout un tas d’objets qu’il collectionne en série dans son appartement et son atelier.

Dans le cadre du VAN, Benoit Rondot a été invité à déménager tout son patrimoine au Rayon Vert. Ainsi, ses œuvres côtoient des objets relatifs à son art tels que des rouleaux de papiers, des pots de peinture, des pinceaux, des livres, des photos, des journaux, auxquels s’ajoutent des circuits électroniques, des catalogues d’outillage, une immense collection d’insectes en tout genre, des boites en métal dans lesquelles sont minutieusement rangés tous ses outils, des jeux d’enfants des années 1960, et bien d’autres objets plus étonnants les uns que les autres… Un régal pour les curieuses et curieux touche-à-tout !

Par ailleurs, ayant vidé son logement de tout sens, l’artiste a choisi de réellement poser ses valises au Rayon Vert pour l’été. On peut donc pénétrer dans ce qui s’apparente à une chambre avec un lit à même le sol et des affaires personnelles dont une photo de lui enfant.

Chambre de Benoit Rondot pour la durée du Voyage à Nantes

Prenons de la hauteur sur Nantes…

Restons autour de la butte Sainte Anne pour le dernier arrêt que Fragil vous propose sur la ligne verte : Le “Belvédère de l’hermitage” de Tadashi Kawamata. Cet ouvrage, entièrement fait de bois de Bilinga et Mélèze, s’ouvre par une passerelle mesurant 2,80 mètres de large et s’avançant sur 36 mètres de long dont 10 mètres dans le vide. Sécurisée par une haute palissade au niveau de la passerelle et seulement par des barrières sur l’avancée dans le vide afin d’offrir une vue dégagée, la sensation de vertige peut se faire sentir à près de 20 mètres du sol. Mais la vue panoramique sur la Loire et l’île de Nantes vaut la peine de s’y aventurer !

On peut également apprécier l’œuvre de Tadashi Kawamata d’une autre manière. En effet, celle-ci est réalisée dans le même esprit que les nids, œuvres temporaires du même artiste, positionnés en hauteur à différents endroits de la ville et invitant les passants à lever la tête. Le “Belvédère de l’hermitage”, littéralement incrusté dans le paysage, est constitué d’un enchevêtrement de poutres accrochées à la falaise évoquant la forme arrondie d’un nid d’hirondelles. D’une taille très imposante, ce nid “soutenant” la passerelle est visible depuis certains points de vue de l’île de Nantes, notamment depuis le hangar à bananes.

Structure du nid soutenant la passerelle

Vue sur le « Belvédère de l’hermitage » depuis l’île de Nantes

Cette œuvre est un projet pérenne, les nantais et visiteurs pourront donc la découvrir tout au long de l’année durant les horaires d’ouverture (de 10h à 19h pour la saison estivale).

Un Voyage qui dynamise la métropole !

Cette nouvelle édition du Voyage, d’un coût global de 3 millions d’euros, est le fruit du travail de toute une année. En effet, un certain nombre d’œuvres proposées par les artistes nécessitent beaucoup d’études, et une quantité de travail colossale avant d’être mises sur pied. Pour cette 8ème édition, une œuvre n’a pas pu être présentée au public en temps voulu, soit le 6 Juillet. Il s’agit d’une œuvre monumentale à Saint-Nazaire qui doit être présentée dans le cadre de la collection “Estuaire”.

L’équipe du Voyage à Nantes, dont son directeur Jean Blaise, nous a confié que ce Voyage n’est pas étranger au bond touristique que Nantes enregistre depuis quelques années. En effet, la ville comptant de nombreuses œuvres installées de manière durable dans le paysage nantais, les touristes sont de plus en plus nombreux à s’aventurer dans les rues nantaises tout au long de l’année. Le Voyage à Nantes n’a pas fini d’animer la ville et de nous surprendre !

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Étudiante en communication, nouvelle arrivante à Nantes et déjà conquise par son charme, je m'initie au journalisme par l'écriture d'articles autour de la culture en général.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017