5 février 2024

Dry January, temps-fort pour les caves sans alcools nantaises

En 2023, deux caves sans alcool ont ouvert à Nantes en l'espace de sept mois. À l'occasion du Dry January, nous sommes allés à leur rencontre sur ce temps fort de leur saison.

Dry January, temps-fort pour les caves sans alcools nantaises

05 Fév 2024

En 2023, deux caves sans alcool ont ouvert à Nantes en l'espace de sept mois. À l'occasion du Dry January, nous sommes allés à leur rencontre sur ce temps fort de leur saison.

« Le mois de janvier, c’est un coup de projecteur qui est particulièrement important, c’est toujours le meilleur mois de l’année. » explique le propriétaire de Gueule de Joie, pour qui l’idée d’ouvrir une cave sans alcool a émergée lors d’un Dry January réalisé il y a six ans. « Il y a de plus en plus de gens qui consomment moins d’alcool mais qui ont quand même besoin d’avoir un mouvement collectif où on ne se sent pas tout seul pour faire une pause quelles que soient les raisons ; pour évaluer son rapport à l’alcool, pour faire du bien à sa santé, pour repartir sur de bonnes bases. Chaque mois de janvier, il y a encore plus d’engouement autour du sans alcool. ».

Même son de cloche du côté de la Cave Parallèle. Selon son propriétaire Jérôme Cuny, il existe un réel attrait pour le sans alcool durant le Dry January : « le mois de janvier, c’est fois deux en termes de chiffres d’affaires par rapport à un autre mois de l’année. Il y a des gens qui viennent me voir en disant : je me suis lancé dans le Dry January mais j’en peux plus de boire de l’eau ou du soda, qu’est-ce que vous pouvez me proposer ? Donc oui, il y a une vraie curiosité. ».

Jérôme Cuny, propriétaire de la Cave Parallèle au 30 Mail des Chantiers, sur l’île de Nantes

Janvier, le mois du sans alcool

Tout au long du mois de janvier, des dégustations pour découvrir les boissons de la boutique étaient organisées à la Cave Parallèle : « Il y a eu des producteurs qui sont venus très régulièrement à la cave, un à deux par semaines, pour faire découvrir leurs produits. Et sinon, je fais beaucoup tester au bar les boissons, notamment les vins pour que les gens puissent se faire une idée de ce que ça représente. » indique son propriétaire.

Dans la cave Gueule de Joie, son responsable Jean-Philippe Braud explique lui, avoir eu l’idée de réaliser une sélection de bières spécialement conçue à l’occasion du Dry January : « On a créé un produit qui s’appelle le calendrier de l’Après, composé de vingt-quatre bières, vingt-deux brasseries, onze styles de bières différentes avec sept pays représentés. L’objectif étant d’accompagner les gens qui font le Dry January avec un produit ludique qui a été réalisé par The Feebles qui est un collectif d’artistes nantais. ».

Mettre en relation l’offre et la demande autour du sans alcool

Pour Jean-Philippe Braud, propriétaire de Gueule de Joie au 4 rue Suffren à Nantes, l’idée d’ouvrir une boutique spécialisée dans la vente de vins, bières, spiritueux et autres boissons sans alcool est née d’un Dry January en 2018 : « Il y a six ans j’ai fait un Dry January et je me suis demandé ce que j’allais bien pouvoir boire car j’aime le vin, la bière, les cocktails et j’ai découvert qu’il n’y avait pas vraiment d’alternatives, par contre elles existaient à l’étranger, en Angleterre, au Danemark, aux Pays-Bas. Donc j’en ai acheté, j’ai goûté et j’ai adoré ». En parallèle, il réalise que de plus en plus de gens décident de faire le défi du mois sans alcool et constate de manière générale, une baisse de la consommation d’alcool chez les Français tout au long de l’année (selon une enquête de Santé Publique France publiée en septembre 2023, les consommateurs hebdomadaires d’alcool parmi les adultes de 18 à 75 ans seraient passés de 62,6% en 2000 à 39% en 2021). En 2019, la société de distribution de boissons sans alcool Gueule de Joie voit le jour, puis en novembre 2023, la première boutique ouvre à Nantes.

Rayon de la cave sans alcool Gueule de Joie, au 4 rue Suffren à Nantes

Située en face de la Grue Jaune sur l’île de Nantes, la Cave Parallèle est créée par Jérôme Cuny en mai 2023. Ce projet lui est venu d’une expérience personnelle : « J’ai arrêté de boire de l’alcool il y a six ans par choix. Au départ, c’était vraiment un petit défi estival de ne pas boire d’alcool pendant un été. Et j’ai constaté qu’il y avait pas mal de bienfaits pour la santé, sur le sommeil, sur les performances sportives et plein d’autres choses. ».

Au moment où lui vient l’idée de se lancer dans le marché du sans alcool en 2020, Jérôme Cuny découvre dans le même temps une demande et une offre grandissantes vers les boissons désalcoolisées : « Au fur et à mesure des années, je me rend compte que de plus en plus d’offres sont proposées par des producteurs, des vignerons, des brasseurs et il y a de plus en plus de demandes autour de moi. Donc une offre grandissante, une demande grandissante, mais personne en 2020 pour venir faire se rencontrer les deux. ».

Sur l’année 2022, le marché mondial des boissons désalcoolisées avait augmenté de 7% en volume par rapport à l’année 2021, selon une étude de l’institut britannique de l’International Wine and Spirit Research, une tendance qui ne devrait pas s’inverser dans les prochaines années.

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L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017