Ils et elles étaient cinq à avoir poussé les portes de Triptic en ce début de soirée ensoleillée de mai. Le rendez-vous avait été donné par la pépinière d’initiatives jeunesse, hébergée au sein de la maison de quartier de la Bottière à Nantes, afin de participer à un atelier d’initiation au journalisme. Au programme, réflexion sur le rôle du journalisme ainsi qu’une initiation à la récolte d’informations et à l’écriture journalistique le tout animé par un salarié de l’association d’éducation aux médias Fragil.
Un temps pour questionner une pratique
Regroupé·es autour d’une table, les jeunes ont d’abord défini ce qu’ils et elles comprenaient de la fonction de journaliste. Par la discussion, ils et elles arrivent très vite à pointer les missions essentielles de la pratique : chercher l’information, la vérifier et la diffuser. « Est-ce que des journalistes mentent ? » se demande M., le plus jeune du groupe. « Des personnes mal intentionnées peuvent se prétendre journaliste, lui répondra l’animateur, mais les appellerais-tu « journalistes »?« , la question fait mouche et le collégien saisit l’importance de l’honnêteté dans la pratique journalistique.
À travers un jeu d’écriture autour des questions essentielles auxquelles doit répondre tout·e journaliste dans la production d’une info, les ados produisent leur premier mini-reportage. En quelques minutes, les voici en train de relater leur production à la manière d’un flash info. Débriefant les différents reportages, L. 15ans, soulignera que « les questions « qui, quoi, où, quand, comment, pourquoi »,c’est utile« , « ça nous permet de mieux comprendre l’information » ajoutera M.
Développer la curiosité
Dans un autre temps de l’atelier, les ados ont été invité·es à indiquer sur une ardoise une de leur passion, ou une activité qu’ils et elles appréciaient pratiquer. Cette information écrite, le groupe a pu identifier des domaines « d’expertise » et s’interviewer mutuellement sur les thématiques maitrisées par chacun·e. Cet exercice a permis aux ados de comprendre que tout le monde avait un domaine d’expertise, à commencer par son propre vécu. De plus, en posant des questions à leur binôme, ils et elles ont pu travailler leur curiosité sur des domaines qu’ils et elles ne connaissaient pas de prime abord.
Un levier pour l’estime de soi
« J’ai bien aimé découvrir le journalisme, mais je ne pense pas que ce soit pour moi, je suis timide et introvertie« , témoigne à la fin des deux heures d’atelier K., lycéenne. Et pourtant, l’animateur lui fait remarquer qu’elle a passé deux heures à poser des questions aux autres participant·es, à les écouter, à retranscrire leurs paroles pour les relater à voix haute face au groupe. En lui faisant remarquer ce paradoxe, elle esquisse un sourire. « Et si la timidité que tu évoques n’était qu’une fausse excuse ? » remarque l’animateur.
Pour une autre participante, arrivée en France il y a trois mois, l’exercice d’écriture était « difficile pour elle« , mais encouragée avec bienveillance par le groupe, elle a participé à chaque activité avec application et a pu apporter des éléments de réflexion pertinents lors des échanges.
Un atelier apprécié
Interrogée sur son ressenti vis à vis de l’animation de Fragil, Gabrielle, l’accompagnatrice de projet à Triptic évoque « une super expérience pour tout le monde ! » Elle souligne avec enthousiasme que « les jeunes ont été amené·es à réfléchir par eux-mêmes et qu’ils étaient vraiment acteur·trices pendant les deux heures« .
Afin de donner une suite à ce temps, elle a proposé aux ados de mettre en pratique leurs apprentissages lors du concert d’inauguration de la maison de quartier Halvêque. En effet ces jeunes auront l’occasion d’interviewer les différent·es artistes qui se produiront sur scène le 2 juin prochain.